samedi 30 juillet 2016

Et si le changement venait d'Islande?


(d'après Stéphane Guyot, lettre n°17  4 juillet 2016) 
L'Islande? Nous n'avons pas l’intention de vous parler à nouveau de l’Euro de foot. Tout a déjà été dit sur cette sympathique équipe Islandaise, véritable révélation de la compétition qui a brillamment poussé l’Angleterre à un second Brexit en moins de 48h.

Si nous vous parlons de l’Islande c’est que ce pays - qui compte moins d’habitants que la ville de Nice - s’est récemment illustré, non pas sur le terrain sportif, mais sur le terrain politique. 
En effet, pendant que toutes les caméras d’Europe n’avaient d’yeux que pour leur équipe de football, les Islandais ont élu samedi 25 Juin leur nouveau président. Rien de bien révolutionnaire, direz-vous. De nombreuses démocraties votent régulièrement, y compris pour élire leur chef d’état. Mais l’élection présidentielle Islandaise à ceci de singulier que le nouveau président fraîchement élu n’est pas issu du sérail politique.
Gudni Johannesson, c’est son nom, est un universitaire de 48 ans, professeur d’histoire, non-encarté et néophyte en politique. Un citoyen lambda, en quelques sortes. Autant dire qu’une telle situation serait impensable dans un pays comme la France où les candidats à l’élection présidentielle sont exclusivement issus des partis politiques !
En comparaison avec l’élection Autrichienne d’il y a quelques semaines, cette élection est passée totalement inaperçue par nos médias nationaux. Connaissant les rapports parfois incestueux entre pouvoir politique et médiatique, le silence de la presse s’explique peut-être par la nature-même du candidat qui vient d’être élu. Imaginez un peu que les français soient informés d’une telle possibilité et qu’il leur vienne soudain l’envie saugrenue de soutenir, eux aussi en 2017, un candidat qui ne soit pas estampillé d’un parti politique ? Et puis quoi encore !?
‘’On ne peut pas dire la vérité à la télé, y a trop de monde qui regarde’’disait Coluche. Ceci explique sans doute cela…
Mais l’Islande n’en est pas à son coup d’essai.
En 2009, la révolution des casseroles contraint le gouvernement à une démission collective. Après une période d’austérité sans précédent, les banques sont finalement poussées à la faillite. Certains banquiers finiront même derrière les barreaux. Une Assemblée Constituante sera organisée dans le but d’écrire une nouvelle Constitution rédigée, non par des politiciens professionnels, mais par des citoyens volontaires et tirés au sort. Ça non plus, aucun médias Français n’en a parlé. On se demande bien pourquoi…
L’équipe d’Islande de football à soufflé un vent de fraicheur sur l’Euro 2016. Une démonstration sportive où l’état d’esprit, l’engagement et le sens du collectif l’ont emporté sur les faiblesses techniques présumées de leurs joueurs. Nombre de clubs européens professionnels feraient bien de s’en inspirer. Et quitte à prendre exemple sur les valeurs sportives évidentes de l’Islande, peut-être pourrions-nous également nous inspirer des avant-gardismes démocratiques de ce pays et nous poser cette question : Combien de temps encore allons-nous considérer que les candidats des partis sont les seuls légitimes à pouvoir briguer un mandat présidentiel ?
La balle est dans le camp des électeurs…

dimanche 24 juillet 2016

Lettre ouverte de la FRAPNA à M. Wauquiez!











Contexte: Pour mener à bien ses missions, la FRAPNA a signé des conventions pluriannuelles d’objectifs avec les collectivités territoriales, et en particulier avec les Conseils Départementaux et le Conseil Régional.
Ces conventions, établies pour 3 ans, lui permettent d’embaucher durablement des salariés afin de répondre qualitativement à son obligation de mettre en œuvre les moyens nécessaires à la réalisation des objectifs partenariaux.
Malgré ces accords passés jusqu’en 2017, aujourd’hui ces engagements sont largement ignorés par les nouveaux exécutifs en place:
► Subvention annuelle du Conseil Départemental de l’Ain présidé par M. ABAD réduite à 0
► Subvention annuelle du Conseil Départ. de l’Isère présidé par M. BARBIER réduite de 75%
► Subvention annuelle du Conseil Régional présidé par M. WAUQUIEZ réduite de 50%
► Aucune information sur la subvention accordée pour l’ouverture au public de l’Ecopôle du Forez, la plus grande réserve ornithologique de Rhône-Alpes qui accueille chaque année plus de 100 000 personnes
► En attente d'informations du Conseil Départemental du Rhône présidé par M. GUILLOTEAU.
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Lettre ouverte du Président de la FRAPNA à Monsieur Laurent Wauquiez, Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes: 

"Alors que nous alertons l’opinion publique sur les coupes drastiques réalisées à notre encontre par l’exécutif régional présidé par Laurent Wauquiez, celui-ci clame que la Région n’a pas vocation à financer le militantisme… mais, Mesdames et Messieurs les Conseillers Régionaux, elle ne l’a jamais fait !


Monsieur Wauquiez, vous affirmez que la réduction drastique du financement des actions de la FRAPNA ne concerne que ses activités militantes. Comprenons le financement des actions en justice qui recadrent dans les limites de la loi la réalisation de projets destructeurs de l’environnement, comme les multiples barrages pour l’irrigation de cultures inadaptées au climat qui assèchent et polluent nos cours d’eau, comme les extensions sans fin de domaines skiables qui dévastent l’environnement montagnard, ou encore le projet de Center Parcs de Roybon qui assèche 200 hectares de précieuses zones humides aux sources des cours d’eau drômois. La plupart de ces projets sont finalement jugés illégaux par le Tribunal administratif. Nos élus régionaux ne sont-ils pas du côté de la loi ?

Tout d’abord, si ces actions « militantes » existent bel et bien, elles sont exclusivement financées par le financement des citoyens. Par ailleurs, elles ne sont qu’une goutte d’eau en regard des 3 000 avis que nous sommes amenés à donner chaque année dans le cadre des procédures consultatives. Pourquoi les mettre en avant et pas notre mission fondatrice et quotidienne de sauvegarde du Sol, de l’Air, du Vivant et de l’Eau (SAVE) ? N’est-ce pas là un mensonge par omission ?

Monsieur Wauquiez, vous ne pouvez feindre d’ignorer que l’utilisation de l’argent public est encadré par des règles précises et que les actions que nous menons, notamment pour le compte du Conseil régional, donnent lieu à des rapports examinés et validés par vos services. Laisser entendre aux citoyens d’Auvergne Rhône-Alpes que nous « puisons dans la caisse » et utilisons l’argent public, autrement dit leurs impôts, pour mener des actions en justice qui empêchent la création d’emplois est non seulement mensonger mais diffamatoire.

Alors, Monsieur Wauquiez, puisque nous utilisons l’argent public dans un cadre précis et défini par une Convention pluriannuelle d’objectifs avec la Région, qu’appelez-vous donc une activité militante que vous n’avez pas vocation à financer ?
Seraient-ce les animations scolaires que nous réalisions avec l’appui du Conseil régional ? Une journée de bonheur à découvrir la Nature, est-ce donc cela une activité militante qui n’a pas lieu d’être financée par la collectivité ?
La découverte de notre patrimoine vivant serait une activité militante à bannir ?
Serait-ce notre campagne pour accompagner les collectivités à bannir l’usage des pesticides dans nos villes et nos villages que vous craignez ?
Seraient-ce les formations qui étaient ouvertes à tous sur les règles de l’urbanisme, les nouveaux procédés industriels comme la méthanisation, les modalités de représentation dans les instances consultatives ? L’amélioration de l’expertise des représentants de la société civile pour en faire des interlocuteurs constructifs des pouvoirs publics est-il un objet militant qui n’a pas vocation à financement public ?
Serait-ce enfin l’Ecopôle du Forez, cet exemple unique d’ancien site industriel réhabilité où s’épanouit désormais la Nature et qui est devenu un site de sensibilisation à l’environnement majeur pour le plus grand plaisir d’un million de visiteurs à ce jour ? Il va fermer ses portes car vous avez brutalement mis fin à l’aide régionale. L’avez-vous fait pour plaire à certains de vos amis chasseurs, comme le Président de la Fédération régionale des chasseurs, membre de votre liste ? Ou encore le président du Conseil départemental de l’Ain Damien Abad, parce que vous n’avez pas entendu dire du bien de nous par nos « amis » de la FNSEA ?

Ce que vous avez « sabré » Monsieur Wauquiez, ce n’est pas l’action militante de la FRAPNA, c’est la sensibilisation de vos administrés à la prise en compte des enjeux environnementaux, l’accompagnement des politiques vertueuses en matière d’environnement et l’optimisation des performances environnementales des documents de planification et des projets d’aménagement. 
Si nous perdons ces moyens d’accompagnement en amont des projets, nous aurons par contre toujours assez de moyens pour aller au tribunal quand cela est nécessaire mais quel triste usage de la démocratie !

Votre objectif politique est-il de gommer la sensibilité environnementale de la population ? Analyser les plans et projets à l’aune du développement durable ne fait pas partie de votre « logiciel » ?
Je ne veux croire que le Président de la seconde région de France considère que la préservation de l’environnement est correctement assurée par les Fédérations des chasseurs, dont l’objectif principal est l’élevage de gibier en plein air, et la FNSEA dont le bilan en matière d’environnement est tout simplement effarant !

Je me permets de vous rappeler que la FRAPNA, que j’ai l’honneur et le plaisir de présider, est une fédération d’associations agréée, représentative et reconnue d’utilité publique et ce depuis plus de 40 ans (votre âge). 
Je peux mettre sur le compte de vos origines politiques altiligériennes la méconnaissance du rôle sociétal de la FRAPNA mais elle est plus que jamais nécessaire pour rappeler qu’une nature préservée est fondamentale pour le bien-être et la santé de vos administrés ainsi que pour l’attractivité de notre région. 
Je pense sincèrement que vos électeurs n’ont pas voté pour assister à la destruction des associations qui sont profondément ancrées dans la tradition de notre région et de notre pays. « Errare humanum est, perseverare diabolicum »*…
* « L'erreur est humaine, l'entêtement est diabolique »

Eric FERAILLE, Président de la FRAPNA Région
Contact presse : Céline LABRACHERIE, 06 78 17 23 83.

Pour aider la FRAPNA: https://www.helloasso.com/associations/frapna-region/collectes/save


mercredi 20 juillet 2016

Conseil municipal du 18 juillet: une bataille d’hypothèses!

En cette chaude soirée de juillet, l'ambiance n'était pas à l'unanimité. Les documents présentés au Conseil étaient-ils suffisamment élaborés, les analyses financières suffisamment claires? Pas sûr!
Dès le départ, les conseillers Union Pour l'Avenir (et certains conseillers de la majorité) ont relevé des omissions et des approximations dans le compte-rendu de la séance de juin. Résultat: le compte-rendu est approuvé avec 6 abstentions (les  conseillers Union Pour l'Avenir + 1). Pour le maire, cela s'explique parce que certains points du compte-rendu étaient à lire "au second degré", et nous ne semblons pas tous doués de cette faculté...

Restaurant scolaire: Discussion laborieuse sur les tarifs qui seront appliqués en septembre ( pour une fois la contestation n'est pas venue de notre fait). Le règlement intérieur du restaurant scolaire aurait-il changé entre le travail en commission et la présentation en Conseil municipal? Nous n'aurons pas le fin mot de l'affaire, mais serons témoins d'un certain "désordre"... Résultat des courses: le ticket enfant est à 3.70 euros, le ticket adulte est à 4.50 euros, le ticket pris à la dernière minute est à 5.00 euros.Un repas non pris est soumis à un forfait de 2.00 euros, sauf raison médicale soumise à l'appréciation du Comité de pilotage.
Le fournisseur des repas restera le même jusqu'au 31 décembre 2016, le temps de mener à bien la consultation pour la délégation de service public.
Votes à l'unanimité pour ce pack de délibérations.

Transports en commun: Dialogue de sourds concernant la fixation du tarif pour la navette communale assurant la liaison Vaugneray - Craponne
Question de points de vue, dialogue de sourds, mon hypothèse contre ton hypothèse...
Ce tarif va doubler, passant de 50 centimes à 1 euro, la raison invoquée étant l'alignement sur le prix du ticket du 147. Aucune analyse financière n'est fournie.
Nous faisons remarquer, comme nous le faisons depuis 3 ans maintenant, que le choix a été fait de financer le service de transports par l'impôt, pour ne pas faire payer les entreprises, et que l'usager devant le doublement des tarifs est soumis à une double peine: en tant que contribuable, et en tant qu'usager. Le faible rendement de la régie navette (environ 2000 euros par an avec un ticket à 50 centimes) justifierait presque que le service soit gratuit!
Le maire explique une nouvelle fois que nous n'avons rien compris, que nous continuons à nous baser sur l'hypothèse où la commune aurait adhéré au SYTRAL et que nous sommes incorrigibles, que l'impôt finance effectivement le service, mais que tout le monde est gagnant... puisque, chiffres à l'appui (tableau dressé par l'adjoint aux finances  et projeté pendant la discussion), le coût final est moindre que si nous avions adhéré en 2013. 
Ce à quoi nous rétorquons que le coût semble effectivement moindre en valeur absolue, mais comme le service a très nettement diminué depuis 2013 -fréquences limitées, accessibilité inexistante- en fait il  revient beaucoup plus cher en valeur relative. La présentation du maire relève pour nous de la mauvaise foi.
Le maire nous répond que nous n'avons pas compris (encore une fois) que "les temps ont changé", mais pas changé dans le bon sens! Sous-entendu, il n'y a plus d'argent, ni au SYTRAL, ni au département, et la solution communale est la seule possible... Serions-nous bornés ou passéistes au point de ne pas admettre cela? A vous de décider!
Pour le maire de Vaugneray par ailleurs, le gros intérêt de la navette est de permettre la liaison Vaugneray-Craponne pour la population qui ne dépasse jamais Craponne, très nombreuse selon lui. Certes.
Mais pour la population active ou étudiante, beaucoup plus nombreuse celle-ci, qui se rend matin et soir dans la Métropole, qui est pénalisée quotidiennement par la rupture de charge depuis 2013, qu'en est-il? Pas grand chose.
Un conseiller du maire a cependant l'honnêteté de rappeler que le choix a bien été fait en 2013 de ne pas pénaliser les entreprises...
Le maire a fait l'hypothèse que si nous avions adhéré au SYTRAL en 2013, nous n'aurions pas maintenant  les moyens de financer une navette pour pallier l'incurie du SYTRAL qui n'aurait pas manqué de se révéler. On peut effectivement tout imaginer...
Un autre conseiller du maire fait l'hypothèse que si Thurins par exemple, n'avait pas adhéré au SYTRAL en 2013, les Thurinois pourraient maintenant mettre en place un meilleur service... Pas de raison de s'arrêter là!
Hypothèse contre hypothèse, nous sommes donc fondés à maintenir la nôtre, et nous continuerons à la répandre dans le village avec les moyens limités dont nous disposons. Si tant de Valnégriens y adhèrent, qui ont aussi leur liberté de jugement, il doit y avoir une raison. 
Délibération votée avec 6 abstentions (les 5 conseillers Union Pour l'Avenir + 1).
Point intéressant dans cette discussion: il a été évoqué la possibilité de lancer une application smartphone pour faciliter le co-voiturage instantané, avec l'appui de la CCVL. 

Pour les autres délibérations à l'ordre du jour, le consensus n'a pas posé problème: donner au personnel communal des possibilités d'avancement de grade, créer des emplois justifiés (même si ce sont des emplois aidés et même si c'est pour le fonctionnement de la navette), cela va dans le bon sens. 

Dans les "questions diverses" nous avons fait remarqué que la journée éco-festive avait surtout mis en valeur le lancer de bouses de vaches, et très peu les conférences sur l'autonomie alimentaire et énergétique... Les rires et sourires de plusieurs conseillers du maire ont confirmé le fait que l'idée originale était bien le seul lancer de bouses de vaches. Quoiqu'il en soit, un alibi écologique a été joint à cette journée et il faut s'en saisir! L'idée de créer une centrale villageoise pour produire de l'énergie solaire est lancée, et soutenue par la CCVL. Soyons nombreux à la réunion d'information du jeudi 15 septembre à 20H30 dans les locaux de la CCVL Vous trouverez toutes les informations en page 18 du bulletin municipal.


Ambroisie
La lutte contre l'ambroisie est relancée, il convient d'être vigilant si vous remarquez la présence de ce fléau, notamment sur les terrains vagues ou au bord des routes. Alertez la mairie sans tarder. 
L'adjoint à la voirie ajoute qu'une autre bataille se joue, contre la renouée du japon cette fois, et qu'elle sera difficile à gagner.

Renouée du Japon
Certains hameaux ont semble-t-il été démarchés par La Poste pour l'implantation de boites-aux-lettres groupées. La mairie n'est pas au courant. Affaire à suivre.

Enfin, nous avons conclu la soirée sur une note bienvenue de solidarité: la nouvelle association Vaugneray Accueil et Solidarité, qui accompagne l'arrivée d'une famille de réfugiés sur la commune, a besoin de volontaires.  Il s'agit tout d'abord de nettoyer et préparer la maison qui sera celle de la famille. Rendez-vous mercredi 20 juillet à 14H à la mairie. Infos page 32 du bulletin municipal.

Prochain Conseil municipal: lundi 19 septembre!



vendredi 15 juillet 2016

La MJC privée de subvention départementale!

Le Progrès dans un article du 14 juillet (ci-dessous), expose par la voix du directeur de la MJC de Vaugneray, Olivier Delorme, le danger qui menace notre MJC et toutes celles du département du Nouveau Rhône pour 2016-2017.

Le Nouveau Rhône, amputé de la Métropole, a peu de ressources. Il a choisi logiquement de privilégier le RSA et l'aide aux personnes âgées. Et il a établi un nouveau règlement pour l'attribution de ses subventions: il n'aide plus que sur projets. Or, les subventions attribuées aux MJC étaient des subventions de fonctionnement...

Pour pallier dans la mesure du possible le caractère arbitraire de cette décision, le département a triplé l'enveloppe de crédits attribuée à chaque conseiller départemental. Elle permet aux conseillers départementaux d'arroser leur circonscription selon leurs choix personnels.
Rappelons que le maire de Vaugneray est également conseiller départemental. On espère donc de ce côté-là...




lundi 11 juillet 2016

Vers un projet solaire citoyen dans notre CCVL!

Vous retrouverez cet article dans le bulletin municipal de juillet. Nous vous l'offrons en avant-première. Il a été rédigé par Carine Berny, conseillère municipale d'Union Pour l'Avenir, membre du Comité consultatif "environnement" à la CCVL.


Concevoir ensemble des projets d’énergies renouvelables sur notre territoire!


La journée éco-festive du 3 juillet dernier a permis, entre autres, d’organiser une conférence sur l’autonomie énergétique et nous avons eu la chance de pouvoir écouter Hervé Cuilleron, Président de la SAS « Centrales Villageoises de la Région de Condrieu » et Thierry Manceau, Conseiller énergie à l’Espace Info énergie Rhône Métropole (HESPUL).

Au delà de la découverte du concept des Centrales Villageoises par la projection d’un film et le partage d’information, c’est comment relier la production d’énergie renouvelable à la démarche du Syndicat de l’Ouest Lyonnais (SOL) comme Territoire à Énergie POSitive (TEPOS) qui nous a été expliqué et comment nous citoyens pouvons prendre en main notre avenir et être acteurs engagés au côté des collectivités locales.
Ainsi, un projet solaire citoyen, tel que les Centrales Villageoises, est à construire en associant collectivités et citoyens, afin d’identifier des toitures de particuliers et de collectivités pour y poser des panneaux photovoltaïques afin de produire de l’électricité. Cela implique de travailler sur la création de la société, son modèle juridique, son mode de fonctionnement et de gouvernance, de trouver les financements auprès des citoyens, des clubs d’investissement solidaire et des banques, de rechercher des toits bien exposés, de choisir des panneaux solaires de haute qualité, entièrement recyclables et de fabrication européenne voire française.
C’est enfin la création de richesses sur son territoire.
Aujourd’hui, la société « Les Centrales Villageoises de la Région de Condrieu » produit avec 500m2 de toitures l’équivalent de la consommation de 40 foyers. Ce modèle est reproductible et transférable, pouvant être dupliqué grâce à l’accompagnement de ceux qui en ont fait l’expérience. On peut parler d’effet « boule de lumière » en comparaison avec l’effet boule de neige...

Cela amène à réfléchir et raisonner de manière différente sur notre consommation énergétique. Quels sont nos besoins réels ? Comment consommons-nous ? Et comment mieux consommer l’énergie produite sans la gaspiller ? Un Territoire à Énergie POSitive (TEPOS) vise comme objectifs de réduire au maximum ses besoins énergétiques par la sobriété et l’efficacité et de couvrir ses besoins par les énergies renouvelables locales. Il s’agit à l’échéance 2050 de diviser par 2 l’ensemble des consommations énergétiques de son territoire et de couvrir l’intégralité de ses consommations énergétiques restantes par des énergies renouvelables. A l’échelle du territoire, la consommation énergétique passe principalement par les bâtiments, le transport et l’industrie. Aujourd’hui, tous ces postes sont dépendants des énergies fossiles importées...
Les bâtiments sont un gisement en termes d’économie énergétique si on agit sur le chauffage et donc bien souvent sur l’isolation. Ce sont de gros investissements à faire sur le long terme, mais qui peuvent permettre d’économiser jusqu’à 70 % de notre consommation énergétique, le reste pouvant être couvert par la production d’énergie renouvelable.
Les nombreuses toitures présentes sur le territoire servent aujourd’hui à nous protéger des intempéries... mais pourquoi ne pas les utiliser pour produire de l’énergie ?

Aujourd’hui ensemble...
La CCVL a décidé de s’engager dans un projet solaire citoyen, d’autant que le photovoltaïque est relativement facile à développer sur le territoire même si les Centrales Villageoises peuvent porter d’autres types d’énergies renouvelables.

Vous êtes intéressé par ce projet ? Vous vous sentez concerné par la production d’énergie renouvelable dans le cadre d’un projet citoyen ?
Venez nombreux nous rejoindre lors de la soirée d’information,
jeudi 15 septembre à 20h30

Salle du conseil CCVL – 20 chemin du stade Vaugneray

jeudi 7 juillet 2016

1916: Un notaire de Vaugneray, compagnon de tranchée du poète Guillaume Apollinaire!

Il y a 100 ans...

De nombreux Valnégriens sont tombés sur les champs de bataille de la Première guerre mondiale. Il semble que l'un des notaires de Vaugneray ait été compagnon d'armes du poète Guillaume Apollinaire...


Guillaume Apollinaire (né Wilhelm Albert Wodzimierz Apolinary de Kostrowicki) est un poète né le 26 août 1880 à Rome. Il est considéré comme l'un des poètes français les plus importants du début du XXe siècle, auteur de poèmes tels que Zone, La Chanson du Mal-Aimé, ou encore Mai, Le Pont Mirabeau ; son œuvre érotique (dont principalement un roman et de nombreux poèmes) est également passée à la postérité. Il expérimente un temps la pratique du calligramme.


(d'après Alexandra Schwartzbrod, chroniqueuse littéraire à Libération- 2 mars 2016)
Dans la tranchée, ils se sont tous donné des surnoms. L’état civil, pour eux, c’est bon pour les «inscriptions sur des tombes». Celui qui a une petite tête sur une grosse bedaine, on l’appelle le père Ubu. Il est content, on lui a dit qu’Ubu était roi. Le notaire à Vaugneray, lui, on l’a baptisé le caporal Dontacte. Le tireur d’élite, bizarrement, répond au nom de Trouillebleu, parce qu’il est «snaille-peur, comme disent les Anglais»,«et qu’il n’aime pas tuer les gens». Jojo-la-Fanfare, on s’en doute, chante à tue-tête pour conjurer la mort. «Un poilu sans poils. Un "bleu" dans sa vareuse bleue de régiment. […] S’il faisait moins l’imbécile, il aurait des allures de guerrier grec.»
Et il y en a un, le chef de section, qui a un nom impossible, le sous-lieutenant Gui de Kostrowitzky. Et qui écrit tout le temps. Ses hommes l’appellent «Cointreau-whisky», Parce qu’il picole. Et parce qu’il a «un deuxième prénom, une sorte de pseudo, Apollinaire, qui ne leur a pas plu. Qui ne convient pas ici, à la guerre».

Impossible de lâcher ce livre une fois entamé. C’est un compte à rebours, celui des vingt-quatre heures ayant précédé cet instant où Guillaume Apollinaire, engagé volontaire dans l’armée française, sera touché à la tempe par un éclat d’obus en mars 1916, alors qu’il lit le Mercure de France «dans une tranchée de première ligne, au lieu-dit le Bois des Buttes». Le poète n’en mourra pas, du moins pas tout de suite. Affaibli par sa blessure, il succombera à la grippe espagnole en 1918.
En attendant, comme il l’explique à un de ses chefs, il est là pour écrire. lit-on sous la plume de Raphaël Jerusalmy, ancien agent de liaison israélien puis marchand de livres anciens à Tel-Aviv. Ceux de l’arrière, les patriotes, les grands lyriques, qui font rimer victoire avec abattoir. Soudain sacrés chantres de la République en armes. Et c’est un incroyable coup de veine pour ceux du front. Ces décors fantastiques. Ces explosions qui tonnent. Toute cette mise en scène. La fréquentation assidue de l’absurde, la mise à l’épreuve absolue de la vie et de la mort. Péguy est passé par là. Et même Aragon. C’est au tour du grand Apollinaire d’entrer dans l’arène.»
«Surtout que la guerre, c’est une aubaine pour les rimailleurs"

Et le grand Apollinaire, on le voit comme si on y était, dans sa tranchée, son carnet de notes à la main. Pensant à Madeleine, son «petit Madelon chéri», à ses seins, sa chaleur, mais comment le dire quand tout explose autour de lui. «Je suis fatigué ma chérie, et gai à la fois.» Et puis il griffonne des mots qui lui viennent comme ça. «Passent les jours et passent les semaines…» Avec lui, on patauge dans la boue, on a peur, on se demande ce qu’on fout là. «Ça pue la sueur, les haleines, les déchets qui s’entassent, le trou à uriner qui déborde, l’essence et la chaux.» Et on attend les colis, les lettres, les journaux. Le Mercure de France qui, au moment de l’impact, s’envolera dans la tranchée ennemie, taché du sang du poète.


Les obus jouaient à pigeon vole de Raphaël Jerusalmy
Editions Bruno Doucey, 176 pp., 15,50 €

dimanche 3 juillet 2016

Il est urgent de légaliser l'abattage à la ferme!

 tiré du blog de , journaliste, 30 juin 2016 
"Je n'ai pas regardé la nouvelle vidéo diffusée par l'association L214 et je ne la regarderai pas. Comme vous, comme nous tous, je me suis infligé le spectacle terrifiant des précédentes. La mort n'est pas, ne peut pas et ne doit pas être un spectacle. Je n'ai donc pas besoin de voir plus de sang pour comprendre qu'il y a urgence à agir. Mais dans quel sens?



"Une fois de plus, c'est vers le végétarisme, en fait vers le véganisme, que l'on nous oriente. Une fois de plus, on nous dit qu'il ne peut pas y avoir de viande heureuse. Non, il ne peut pas y avoir de viande heureuse. Un animal n'est pas un objet et les animaux ne veulent pas mourir. Ils sont sans doute incapables d'envisager cette question en ces termes, et c'est verser dans l'anthropomorphisme que de le faire, mais les animaux veulent vivre, qu'ils soient domestiqués ou sauvages. La science reconnaît ceux que nous mangeons comme des êtres conscients, c'est-à-dire doués de volonté. Il suffit de regarder un veau, une vache, un cochon ou même une poule pour s'en convaincre, ça vit là-dedans. Mettre à mort ces bêtes qui nous sont si semblables n'a rien d'évident. Est-ce d'ailleurs un hasard s'il fut nécessaire aux hommes de s'en remettre à une autorité morale supérieure, en un mot Dieu, pour sacrifier des bêtes avec lesquelles ils s'étaient habitués à vivre ? Consubstantielle à l'apparition de l'élevage, l'émergence des cosmogonies et des divinités a eu pour rôle d'expliquer le monde et de nous permettre de vivre avec. Sans la domestication laitière, et le rapprochement qui s'en suit, nous dit le zooanthropologue François Poplin, pas de Dieu, et sans lui, pas de sacré dans la mise à mort, seulement du meurtre.
"Ce que nos ancêtres savaient et que nous avons oubliés, c'est que les animaux et leur produit ont de la valeur, une valeur inestimable. La vie ne nous offre qu'une chance et elle n'est pas plus généreuse avec les bêtes. Hommes et animaux, nous nous trouvons pourtant dans un rapport asymétrique à la vie et à la mort. Nous entretenons notre espèce quand les espèces domestiquées dépendent de l'homme. On peut libérer des esclaves, bien plus difficilement des animaux. Arrêter de les manger reviendrait au moins à en réduire drastiquement le nombre, sinon à les éradiquer et, à moins de déprédatiser l'ensemble du vivant (bonne chance), on voit mal en quoi la "libération" de ces derniers améliorera le sort des animaux sauvages. Est-ce donc, d'un point de vue moral, la décision qu'il faut prendre ? Seule l'histoire pourra en juger.
"Ce que je sais en revanche, et dont je me sens libre de parler, c'est que j'ai voulu ne plus manger de viande puis, dans un soucis de cohérence morale, à peu près tous les produits d'origine animale. J'ai essayé de ne plus boire de lait, de ne plus manger de fromage et de me passer d’œufs. C'était difficile mais pas impossible. Je me suis ouvert à de nouvelles saveur, j'ai en quelque sorte appris à manger et à cuisiner. Mais si les premiers mois furent enrichissant, les suivants furent un cauchemar. Perte de masse musculaire, douleurs dorsales, dépression, apathie, si certains semblent très bien s'accommoder de cette alimentation les témoignages d'anciens végétaliens abondent : nous ne sommes pas tous capables de vivre correctement en ne nous nourrissant que de végétaux. Ceux qui prétendent le contraire sont au mieux des menteurs sinon des charlatans. Par acquis de conscience, j'ai voulu retenter cette expérience végétalienne, cette fois en prenant toutes les précautions nécessaires, prises de sang régulières, meilleure association des aliments, d'avantage de suppléments alimentaires, mais je ne suis jamais parvenu à m'y résoudre ; mon corps refuse. C'est pourquoi je récuse toute volonté politique de décider de ce que j'aurai le droit de manger ou non : j'ai besoin des produits animaux et, faute d'alternative crédible, je continuerai d'en manger.
"Cette nécessité biologique n'élude pas le problème soulevé plus haut. Quelle viande et quels produits animaux manger ? Je ne peux manger de la viande sans une forme de déni. À ce jour, il n'y a aucun, aucun moyen de savoir si l'animal consommé a été abattu dans de bonnes conditions. Quelles seraient-elles ? L'étourdissement, cela paraît évident. Le temps de transport ensuite, qui devrait être le plus moins long possible et, dans l'idéal, nul. Enfin, et c'est la moindre des choses, le respect de l'intégrité physique de l'animal en dehors du geste de mise à mort lui-même. Mais tant que les abattoirs auront des murs nous ne pourrons jamais avoir la certitude de manger la viande d'un animal abattu sans la violence ni le stress qui devraient lui être épargnés. 
Alors que nos députés planchent en ce moment même sur la question, deux solutions s'imposent : la vidéosurveillance, autrement dit le flicage des employés, ou l'abattage à la ferme, objet d'une véritable demande sociale formulée d'abord par les éleveurs. Pour nombre d'entre eux comme pour nous, la mise à mort d'une bête n'a rien d'évident. Si c'est l'aboutissement de leur travail, c'est aussi un chagrin, une peine que de voir un animal partir, une douleur encore plus grande que de le savoir maltraité. Les vrais éleveurs ne sont pas des bourreaux, ils donnent autant la mort que la vie. À la question : comment faire pour éviter de nouvelles vidéos, de nouvelles révélations, de nouveaux scandales, la réponse est évidente : autoriser les éleveur à être présent lors de l'abattage, ce qui leur est aujourd'hui interdit. Comment un éleveur pourrait-il demeurer insensible devant une bête qui se ferait maltraiter ? Comme le consommateur, il veut que cela se passe vite et bien et que l'animal ne se rende compte de rien. Bref, quand l'éleveur est présent, tout est différent.
"Aujourd'hui, seuls les murs des abattoirs nous séparent de cette volonté partagée. Ils doivent tomber. D'une certaine manière, ils le sont déjà avec ces vidéos. Ils le sont aussi en Suède ou un camion d'abattage bénéficie d'une dérogation pour abattre directement à la ferme, en présence de l'éleveur. C'est aussi le cas en Autriche ainsi qu'en Allemagne. À cette demande sociale, on rétorque : et les normes ! et l'hygiène ! et les contrôles vétérinaires ! Or, c'est bien parce que ceux-ci sont défaillants dans les abattoirs que nous nous interrogeons aujourd'hui. Que ces questions se posent est normal, qu'elles soient instrumentalisée puis érigées en obstacles infranchissables est en revanche immoral. L'abattage à la ferme existe déjà. Il se pratique dans l'illégalité. Chaque vidéo publiée par L214 augmente le nombre d'éleveurs qui y ont recours, et celui des consommateurs, certes encore très minoritaires mais néanmoins prêts à prendre le risque de passer outre tout contrôle. L'abattage à la ferme n'est pas synonyme de fin des abattoirs. Ceux-ci ne font que changer de nature : ils existeront toujours mais on n'y tuera plus. Les abattoirs deviendront des centres de découpe dont dépendront les camions d'abattage. La viande deviendra-t-elle hors de prix ? Pas forcément, à condition de nous donner la peine de réapprendre à la manger et d'en manger moins mais mieux. Que ce soit plus facile à dire qu'à faire, j'en conviens. Qu'il soit plus simple de devenir végétalien, je peux l'entendre. Que cela soit impossible, je ne peux pas l'admettre tant que nous n'aurons pas essayé. 
Devant le scandale récurrent des abattoirs français, légaliser l'abattage à la ferme est plus qu'une nécessité, c'est un devoir. Comme souvent dans notre rapport collectif avec les animaux, il en va de la mesure de notre humanité.