(d'après http://www.parti-du-vote-blanc.fr/comprendre/le-vote-blanc/)
Pour bien comprendre le potentiel du Vote Blanc, il faut d’abord savoir faire le distingo avec ses voisins : le Vote Nul et l’Abstention.
Le vote Blanc
Le Vote Blanc consiste pour un électeur à déposer dans l’urne un bulletin blanc dépourvu de tout nom de candidat ou une enveloppe vide.
Voter blanc indique une volonté de participer au débat démocratique mais marque un refus des choix proposés.
Ce type de vote est clair et n’autorise – selon nous – qu’une seule interprétation:
“Je veux participer
mais ce que vous me proposez
En d’autres termes, le vote blanc doit posséder un pouvoir invalidant permettant de révoquer une offre politique qui serait jugée inappropriée.
Le vote nul
Le Vote Nul est souvent le résultat d’une erreur de manipulation.
Bulletins de vote déchirés, raturés, annotés ou griffonnés.
Autre contenu qu’un bulletin officiel.
Enveloppe contenant plusieurs bulletins.
Mais, il arrive également que l’électeur ait volontairement déposé un bulletin nul pour manifester son opposition aux différents choix présentés. Il rejoint ainsi, dans l’intention, ce qu’exprime un vote blanc.
L’abstention
L’abstention consiste à ne pas participer au scrutin, c’est-à-dire à ne pas voter. Elle exprime principalement un désintérêt total pour la vie politique. L’abstention est devenue ces dernières années un acte politique, pour certains, consistant à ne pas se prononcer afin de montrer son désaccord : l’abstentionnisme militan
Hélas on ne dispose d’aucun outil permettant de distinguer cet abstentionnisme militant du simple désintérêt (ou du beau temps qui éloigne les électeurs des bureaux de vote.)
Autre inconvénient majeur de l’abstention, c’est qu’elle est toujours interprétée par le pouvoir politique comme une simple non-participation et n’a aucun effet sur les résultats.
Les adeptes de l’abstention soutiennent qu’une abstention massive aurait plus d’impact que des votes blanc massifs. Cette position n’est pas soutenable puisque les règles de notre système représentatif ne prévoient pas de quorum aux élections (le quorum est un seuil minimal de voix qui doivent être représentées ou présentes pour qu’une élection soit valide). Ainsi une abstention massive aurait une influence médiatique, mais ne serait aucunement un levier pour remettre en cause le résultat.
Des votes blancs massifs n’auraient pas plus d’influence sur les résultats, mais transmettraient un message unifié et clair : les citoyens refusent en bloc une offre politique qui ne leur convient plus.
Bref, l’abstention, on la déplore, et puis c’est tout.
Vote Blanc et Suffrages Exprimés
Comptabiliser le Vote blanc est une chose, l’intégrer dans les suffrages exprimés en est une autre.
Il est en effet impératif de pouvoir inclure les votes blancs parmi les suffrages exprimés pour les confronter aux scores des candidats en lice.
Exemple : Imaginons les candidats A et B et 10 électeurs.
3 électeurs votent pour le candidat A et 4 pour le candidat B,
2 votent blanc
et 1 abstentionniste qui ne vient tout simplement pas voter.
Voici les résultats que l’on obtient suivant que le vote blanc est considéré (ou non) comme un suffrage exprimé :
- Votes Blancs NON comptabilisés comme Suffrages Exprimés
Candidat A : 3 votes sur 7 = 42,9%
Candidat B : 4 votes sur 7 = 57,1 %
- Vote Blanc comptabilisés comme Suffrages Exprimés
Candidat A : 3 votes sur 9 = 33,3%
Candidat B : 4 votes sur 9 = 44,4 %
Vote Blanc : 2 votes sur 9 = 22,2 %
Certes, dans les 2 cas, la candidat B est le vainqueur de l’élection. Mais sa légitimité est bien plus faible lorsqu’on inclut les votes blancs comme suffrage exprimé. Le vote blanc joue un rôle d’avertisseur, d’indicateur de satisfaction sur la qualité de l’offre politique.
Les raisonnements par l’absurde
Faisons preuve d’imagination et projetons nous à un premier tour de présidentielles.
Si le vote blanc était reconnu et emportait plus de 50% des suffrages, alors le peuple aurait manifesté le fait qu’aucun des candidats ne l’a convaincu. Par conséquent, le scrutin serait annulé et d’autres élections organisées. Les participants devraient revoir leurs copies et faire évoluer leurs propositions.
Dans le système actuellement en place aujourd’hui, dans ce même cas de figure, si le vote blanc emportait 80% des suffrages, cela n’aurait aucun effet. Un des partis se répartissant les 20% restants serait tout de même élu.
Et vous trouvez cela normal ?
Vous le comprenez : en l’état actuel de notre démocratie, les citoyens ne peuvent pas s’opposer à un choix impossible...
Le vote blanc est la pierre initiale, mais il existe beaucoup d’autres outils pour une meilleure démocratie.