Comme à son habitude, la Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais, association indépendante de tous partis politiques, intervient dans les élections.
Cette fois-ci, elle adresse un courrier aux 11 candidats - Arthaud, Asselineau, Cheminade, Dupont-Aignan, Fillon, Hamon, Lassalle, Le Pen, Macron, Mélenchon, Poutou - en leur demandant de répondre avant le premier tour de scrutin afin que nos adhérents et sympathisants soient informés des positions de chacun d'eux.
Vous trouverez ci-dessous la lettre type que la SCL a adressée aux candidats le 2 avril dernier.
Madame/Monsieur……………..,
Candidat(e) à la Présidence de la République
Nous vous sollicitons pour que vous nous donniez votre avis sur les grands projets d’infrastructures
programmés sur le territoire français, notamment sur le projet autoroutier de l’A45.
Au moment où l'État français s'apprête à signer le contrat de concession avec la société Vinci, nous
vous demandons de tout mettre en œuvre pour bloquer ce processus avant qu'il ne soit devenu
irréversible.
Officiellement dénommée Saint-Étienne – Lyon, l'A45 a été déclarée d'utilité publique le 16
juillet 2008 pour relier La Fouillouse (au nord-est de Saint-Étienne) à Brignais (au sud-ouest
de Lyon). Son titre trompeur, Saint-Étienne – Lyon, au lieu de La Fouillouse – Brignais, permet à ses
promoteurs d'annoncer un temps de parcours totalement fallacieux de 35 minutes, alors
qu'il faudra plus d'une heure pour relier les 2 villes aux heures de pointe.
Le tracé de l'autoroute A45 menace les zones de captage d'eau potable, sur la commune de
Vourles, fragilement protégées par une déclaration d'utilité publique garantissant la
distribution à près de 100 000 habitants d'un élément indispensable à la vie. Le SMAGGA
(Syndicat Mixte d'Aménagement et de Gestion du bassin versant du Garon) a d’ailleurs émis,
à l’unanimité, un avis défavorable à la réalisation de l’A45 le 9 février 2017.
Cette autoroute à péage est un doublon de l'A47 actuelle gratuite ; elle est donc contraire
aux orientations adoptées lors du Grenelle de l'Environnement en 2007.Raccordée, côté lyonnais, à l'A450, voie surencombrée aux heures de pointe, elle devient une
nouvelle pénétrante en totale opposition avec les prescriptions du Plan de Déplacements
Urbains de l'agglomération lyonnaise.
Les alternatives à ce tronçon autoroutier, recommandées par la Commission Mobilité 21
dans son rapport remis au Ministère des Transports le 27 juin 2013, n'ayant pas été
explorées, il est prématuré de faire progresser l'A45. -
Lors de la toute récente COP 21, accueillie à Paris fin 2015, ont été rappelés les objectifs de
l'indispensable diminution des émissions de gaz à effet de serre, objectifs intégralement
bafoués dans le dossier d'enquête publique de l'A45 où est notée une inadmissible
augmentation de 30 % des gaz à effet de serre. L'assemblée départementale du Rhône, lors de sa réunion du 17 juillet 2015, a voté à
l'unanimité contre l'A45 : refus de consacrer le moindre euro à cette opération et
développement d'arguments solides.
Alors qu’elle est censée redynamiser le bassin stéphanois, cette infrastructure autoroutière
reliera deux agglomérations de taille différente et bénéficiera à la plus importante (Lyon) au
détriment de la plus faible (Saint-Étienne). -
L’A45 artificialisera 500 hectares de terres agricoles (arboriculture, viticulture, maraîchage) et
impactera gravement 350 fermes appréciées pour leurs productions locales à proximité des
agglomérations lyonnaise et stéphanoise. C’est pourquoi la Chambre d’Agriculture du Rhône
a adopté une délibération à l’unanimité demandant l’arrêt du projet de l’A45. -
L’A45 impactera un environnement constitué de zones naturelles sensibles (la vallée du
Bozançon) et de zones naturelles d’intérêt faunistique et floristique: les Landes de
Montagny) qui font l’objet d’un arrêté de biotope.
Pour toutes ces raisons, nous souhaiterions que soient prises en compte les alternatives crédibles et
moins coûteuses, à savoir :
- Le réaménagement de l’autoroute existante (A47)
- La mise en place de navettes ferroviaires plus fréquentes sur la ligne Saint-Étienne/Lyon
- Le prolongement du réseau de tram-train de Brignais à Givors sur la voie ferrée délaissée
- La promotion de l’emploi dans le bassin stéphanois de façon à permettre une diminution de la
distance domicile-travail
- La promotion du télétravail
- La mise en place d’aires de covoiturage
- La mise en place d’une ligne de transport par câble aérien entre le plateau de Mornant et la gare de
Givors-ville pour diminuer les bouchons biquotidiens à l’entrée de l’agglomération lyonnaise.
Nous souhaiterions avoir votre avis au sujet de cette autoroute A45 d’un montant officiel de 1,2
milliard d’euros (valeur 2005 !) qui coûtera 400 millions à l’État et 400 millions aux collectivités
territoriales consentantes (Saint-Étienne Métropole, le département de la Loire et la région
Auvergne-Rhône-Alpes).
Les milliers d’adhérents et de sympathisants de l’association de Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais
intercommunale attendent votre réponse avec impatience.
Veuillez agréer, Madame/Monsieur la/le Candidat(e), l’expression de nos sincères sentiments
citoyens.
Noël Collomb, Maurice Fisch,
Secrétaire général et Co-Président
Messieurs Fillon, Hamon et Mélenchon ont eu droit à un antépénultième paragraphe :
- Pour Monsieur Fillon : " Lors du Grenelle de l'Environnement, vous, Premier Ministre, étiez intervenu sur les radios pour affirmer que l'on ne ferait plus d'autoroutes en doublon d'une autoroute existante."
- Pour Monsieur Hamon : " A' plusieurs reprises, dans vos interventions au cours de la campagne électorale, vous avez parlé de république écologique et critiqué les grands projets d'infrastructures."
- Pour Monsieur Mélenchon :" A' plusieurs reprises, dans vos interventions au cours de la campagne électorale, vous avez indiqué que la VIème république mettrait l'écologie au cœur des préoccupations de l'Etat et vous avez critiqué les grands projets d'infrastructures qui profitent surtout aux grands groupes privés."
La SCL rendra compte à ses adhérents et sympathisants des réponses ou non-réponses des candidats.