(d'après https://www.notre-planete.info/ 26/07/2018)
Alors que la France est affectée par une chaleur et une sécheresse persistante depuis plus d'un mois, plusieurs régions du monde connaissent également des épisodes de chaleur extrême, notamment l'hémisphère Nord et même les régions polaires.
"Ces vagues de chaleur sont comme souvent liées à des « dômes d'air chaud » peu mobiles, pouvant parfois stagner sur une même zone pendant quelques semaines, voire des mois. Le plus exceptionnel d'entre eux est probablement celui qui touche la Scandinavie" explique Météo-France dans son actualité.
Europe : la Scandinavie bat de nombreux records de chaleur
A cause d'un blocage anticyclonique persistant depuis plusieurs semaines sur l'Europe du Nord, la Scandinavie et plus précisément la Fennoscandie (Finlande, la péninsule Scandinave, la Carélie et la péninsule de Kola) connaît des températures record. La température a même dépassé les 30 °C au-delà du cercle polaire !
Ainsi, en Norvège, une température record de 33,5 °C a été relevée à Badufoss le 17 juillet, et dans la région finlandaise de Kevo, le mercure a atteint 33,4 °C, précise l'Organisation Météorologique Mondiale.
Toujours en Norvège, "la température est montée jusqu'à 33,7°C à la fois le 16 juillet à Frosta et le 18 juillet à Drag (record de juillet pour le comté de Nordland). Plusieurs stations ont observé un nouveau record absolu tous mois confondus (32,4°C à l'aéroport de Trondheim-Vaernes, 30,4°C à Bodo, en Norvège, 32,6°C à Mo I Rana et à Namsskogan le 18/07).
Toujours en Norvège, "la température est montée jusqu'à 33,7°C à la fois le 16 juillet à Frosta et le 18 juillet à Drag (record de juillet pour le comté de Nordland). Plusieurs stations ont observé un nouveau record absolu tous mois confondus (32,4°C à l'aéroport de Trondheim-Vaernes, 30,4°C à Bodo, en Norvège, 32,6°C à Mo I Rana et à Namsskogan le 18/07).
Plusieurs records de chaleur jusqu'à l'extrémité nord de la Scandinavie le 19 juillet (en Laponie norvégienne, comté du Finnmark) parfois à plus de 70°N de latitude comme par exemple les 33°C à Lakselv ou 32.7°C à Berlevåg, soit plus de 15 degrés au-dessus des moyennes climatologiques !
Dans la nuit du 18 au 19 juillet, sous l'influence de vents de sud soufflant jusqu'au nord de la Scandinavie, la température n'est pas descendue sous 25,2°C au phare de Makkaur (à une latitude de 70.7°N sur la côte nord du Finnmark, au bord de la mer de Barents ! Il s'agit de la nuit la plus chaude jamais observée dans le nord de la Scandinavie et le record pour l'Arctique." détaille Météo-France.
Et ce n'est pas terminé :
- en Suède, on a relevé jusqu'à 34,4°C à Uppsala le 16 juillet, température la plus haute dans cette ville depuis 1975.
- Un record absolu a été battu près du cercle polaire à Kvikkjokk avec 32,5°C le 17/07.
- En Finlande, le mercure est monté jusqu'à 33,7°C à Vaasa le 18 juillet.
- 33,4°C mesurés le 18 juillet à Utsjoki Kevo (à plus de 69°N de latitude), nouveau record absolu de chaleur pour la Laponie finlandaise.
- Records aussi à Rovaniemi (32.2°C) ou encore à Sodankyla (32.1°C).
- En Laponie russe, Mourmansk a dépassé la barre des 30°C pendant 4 jours consécutifs du 17 au 20 juillet (jusqu'à 32,2°C le 18/07) et ce seuil est de nouveau atteint ce 25 juillet.
Sécheresse sur le nord de l'Europe
Dans une grande partie du nord de la Sibérie, la température était exceptionnellement élevée en juin 2018. Cette tendance s'est poursuivie la première semaine de juillet où la température n'étant pas descendue en dessous de 30 °C pendant plus de cinq jours.
Dans la région de Krasnoïarsk, des anomalies quotidiennes de 7 °C au-dessus de la normale ont été enregistrées et les incendies mettent déjà en péril quelque 80 000 hectares de forêt.Cette vague de chaleur s'inscrit dans le prolongement d'un mois de mai exceptionnellement sec et chaud dans le nord de l'Europe qui a notamment profité à l'apparition de quelque 50 incendies de forêt en Suède à la mi-juillet.
En Irlande, l'ensemble des stations du pays font état d'une sécheresse absolue.Le Royaume-Uni, quant à lui, a connu sa première moitié de l'été la plus sèche depuis le début des relevés, puisqu'il n'est tombé que 47 mm de pluie du 1er juin au 16 juillet.
Enfin, le nord de la France connaît actuellement de fortes températures (supérieures à 35°C), mais aussi l'Espagne, l'Autriche, la Pologne, les Pays-Bas, la Grèce où des incendies meurtriers se sont déclarés.
Afrique : probable record absolu de chaleur battu
À Ouargla, dans le Sahara algérien, une température maximale de 51,3 °C a été enregistrée le 5 juillet, battant le précédent record de 50,6°C à In Salah le 12 juillet 2002. "Tout semble indiquer qu'il s'agirait de la température la plus élevée jamais relevée en Algérie par des instruments fiables. En effet, selon la base de données des extrêmes météorologiques et climatologiques de l'OMM, le record africain de température est actuellement détenu par la ville tunisienne de Kebili, où le thermomètre est monté à 55 °C en juillet 1931. Mais la fiabilité des relevés de température effectués pendant la période coloniale en Afrique a été remise en question", précise l'OMM. Dans ce cas, il pourrait s'agir du record de chaleur pour l'Afrique.
"Cette chaleur, principalement algérienne, a ponctuellement débordé sur la Tunisie : des niveaux records ont été observés à Tozeur (49.2°C le 5/07) puis à Kairouan (48.3°C le 14/07). Plus récemment, Touggourt (Algérie) a aussi battu son record absolu (496°C le 21/07)," ajoute Météo-France.
Le 28 juin, à Qurayyat, au sud de Mascate, sur la côte du Sultanat d'Oman, une température minimale quotidienne de 42,6 °C a été enregistrée, ce qui signifie que la température n'est pas descendue en dessous de ce chiffre pendant la nuit !
Aux Emirats arabes unis (E.A.U.), le thermomètre a atteint 51.4°C à Saih al Salem le 11 juillet, record absolu pour la région de Dubaï et une des températures les plus élevées jamais mesurées sur les E.A.U.
Asie : de nombreux records de chaleur battus
La chaleur n'épargne pas certaines régions du continent asiatique où de nombreux records de chaleur ont été battus :
- le Japon a battu son record de chaleur avec 41,1° à Kumagaya (le précédent record est de 41°C mesurés à Shimanto le 12 août 2013) et 40,8 °C a été relevé à Oume le 23 juillet.
- Tokyo a atteint 39°C, 3e température la plus élevée jamais mesurée dans la capitale nippone en 144 années de mesures (pas loin du record absolu de 39,5°C datant de juillet 2004).
- Du 14 au 25 juillet, Kyoto a dépassé à 8 reprises son ancien record mensuel de chaleur (qui était de 38.3°C) et à même égalé son record absolu tous mois confondus avec 39.8°C le 19/07, le tout avec des températures minimales nocturnes comprises entre 25 et 29°C !
- En Corée du Sud, Séoul a atteint 38°C le 22 juillet (à 0,4° de son record absolu). La nuit suivante a été exceptionnellement chaude avec une minimale de 29,2°C au plus « frais » de la nuit.
- En Corée du Nord, la température a atteint 39,7°C à Wonsan le 22 juillet, un record absolu en plus d'un siècle de mesures.
- Azerbaïdjan : 42.7°C à Bakou le 1er juillet, record absolu de chaleur battu.
- Géorgie : 40.5°C à Tbilissi le 4 juillet, record absolu de chaleur battu.
- Arménie : 42.4°C à Erevan le 12 juillet, record absolu de chaleur battu.
- Afghanistan : Kaboul a battu son record absolu de chaleur, avec 40,5°C le 22 juillet (à 1 790m d'altitude).
- En Iran, 53°C a été mesurée à la station agrométéorologique d'Ahwaz le 2 juillet.
Le nord de la Chine connaît également des températures très supérieures à la normale.
Amérique du Nord : jusqu'à 52,9° dans la Vallée de la Mort en Californie
Le 24 juillet, 52,9°C a été relevé à Furnace Creek dans la Vallée de la Mort (Californie - Etats-Unis), après 52 °c le 8 juillet 2018. La Vallée de la Mort (Etats-Unis) est l'endroit le plus chaud de notre planète et détient le record de température mondial avec 56,7°C en 1913.
"D'autres régions de la Californie ont également subi des températures extrêmes. Au centre-ville de Los Angeles, un nouveau record de température minimale nocturne de 26,1 °C a été enregistré le 7 juillet.
À Chino, près de Los Angeles, une température record de 48,9 °C a été relevée. Le 6 juillet, un record absolu de 45,6°C a été établi à l'aéroport de Burbank, le dernier datant de 1971 (45°C) et à l'aéroport de Van Nuys, le Service météorologique national des États-Unis a enregistré une température record de 47,2°C.
Le Service météorologique national des États-Unis a diffusé un avis de température élevée pour le sud-est de la Californie, ainsi que le sud-ouest et le centre-sud de l'Arizona, valable jusqu'au 25 juillet. La température pourrait atteindre 46 °C dans la vallée de Las Vegas et 53 °C dans le parc de la Vallée de la mort." explique l'OMM.
Le Service météorologique national des États-Unis a diffusé un avis de température élevée pour le sud-est de la Californie, ainsi que le sud-ouest et le centre-sud de l'Arizona, valable jusqu'au 25 juillet. La température pourrait atteindre 46 °C dans la vallée de Las Vegas et 53 °C dans le parc de la Vallée de la mort." explique l'OMM.
Juin 2018 : le 2e mois le plus chaud jamais enregistré
Selon le Service Copernicus de surveillance des changements climatiques du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT), à l'échelle du globe, juin s'est placé au deuxième rang des mois de juin les plus chauds jamais enregistrés. Jusqu'à présent, l'année en cours est la plus chaude année La Niña jamais observée.
Records de chaleur : le réchauffement climatique en cause ?
Ces records de chaleur ne signifient pas qu'il fait uniformément bien trop chaud sur la surface de la Terre, certaines régions connaissent des températures plus fraîches que la normale. Cependant, "à l'échelle globale les anomalies chaudes sont prédominantes et plus intenses que les anomalies froides", précise Méteo-France.
"De nombreux chercheurs tentent de déterminer si les changements climatiques et l'évolution marquée de la température de surface de la mer, amplifiés par une variabilité naturelle pluridécennale élevée, contribuent à des effets plus importants en modifiant la circulation atmosphérique, entraînant ainsi un plus grand nombre de « situations de blocage ». Même s'il n'est pas possible d'imputer d'emblée l'occurrence de vagues de chaleur ou d'épisodes de chaleur extrême spécifiques aux changements climatiques dus à l'activité humaine, cette possibilité cadre avec les scénarios scientifiques." explique l'Organisation Météorologique Mondiale.
La multiplication des vagues de chaleur et l'augmentation de leur intensité fait partie des scénarios prévus par les rapports du GIEC sur le changement climatique. Depuis maintenant près de 40 ans, la température moyenne mondiale ne cesse d'augmenter, tandis que l'entrée dans le XXIe siècle s'est soldée par des records successivement battus de chaleur.
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