Tout ce qu'il faut savoir sur le futur métro E de Lyon
Tracé, options, calendrier, budget, concertation, anneau des sciences, tout ce que l'on sait sur le futur métro E de Lyon.
De la Presqu'île à Alaï : le métro E est une promesse électorale faite par Gérard Collomb lors des dernières municipales en 2014, ce qui lui a donné son surnom " E comme électoral". Considérations politiques mises de côté, il doit permettre d'accompagner l'évolution du territoire sur l'Ouest lyonnais, où le développement urbain et les évolutions démographiques explosent. Il doit aussi "améliorer la qualité de l'air", selon Fouziya Bouzerda, présidente du Sytral.
Tracé(s) et options
Deux tracés sont à l'étude, pour un trajet estimé à 10 minutes, avec 6 à 7 stations :
- Un avec 6,6 km d'infrastructures qui partirait d'Hôtel-de-Ville, avec une station à Saint-Paul, soit Trion ou Saint-Irénée, Point-du-jour, une station intermédiaire à définir sur Ménival, Constellation ou Libération, puis Alaï. Le tracés permettrait la correspondance avec les lignes de métro A et C, pour une fréquentation journalière estimée entre 45 000 et 60 000 voyageurs.
- Un tracés avec 6 km d'infrastructures qui partirait de Bellecour, dessert Trion ou Saint-Irénée, Point-du-jour, une ou plusieurs stations à définir à Ménival, Constellation ou Libération puis Porte-d’Alaï. Il permettrait la correspondance avec les lignes de métro A et D, pour une fréquentation journalière estimée entre 50 000 et 75 000 voyageurs.
Quel type de métro ?
La pente est de l'ordre de 12 %, mais le Sytral a décidé de ne pas faire appel à un métro à crémaillère plus cher. Face aux contraintes de topographie, il faudra des stations à 75 mètres de profondeur, soit trois fois Saint-Jean... Le métro choisi est donc sur pneu.
Quel calendrier ?
- mars 2019 : début de la concertation
- Après les élections municipales et métropolitaines de 2020 : vote du plan de mandat du Sytral pour 2021 - 2026, inscription de la ligne E pour la poursuite du projet
- Si Union Pour l'Avenir est victorieuse des élections municipales de 2020, nous nous engageons à intervenir de toutes nos forces dans l'élaboration du plan de mandat 2021-2026 du Sytral, afin d'obtenir une liaison directe Vaugneray-Alaï. Il faut absolument réparer l'erreur funeste de la municipalité élue en 2014 qui a tourné le dos au réseau TCL !
- 2020 - 2022 : dossier d'enquête d'utilité publique, et enquête de déclaration d'utilité publique
- 2021 - 2025 : avant-projet, consultation des entreprises pour les travaux
- 2024 - 2025 : dossiers réglementaires, autorisations environnementales, diagnostic archéologique, dossier sécurité...
- 2025 - 2030 : travaux, essais
- 2030 : mise en service du métro E
Budget
Le coût du budget est estimé entre 1 et 1,2 milliard d'euros, pour un financement sur deux plans de mandat. Le Sytral veut ainsi répartir le budget pour conserver ses capacités d'investissement.
Concertation
La concertation débute à partir du 4 mars et s'achèvera le 6 mai 2019. Elle doit permettre au public de se prononcer sur les différents scénarios, mais aussi de choisir quelles seront les stations choisies et où elles seront positionnées, en fonction des avantages et inconvénients.
Quid de l'anneau des sciences ?
Chaque station sera pensée comme un pôle d'échange multimodal, avec néanmoins un pôle plus important au terminus Alaï où un parc relais pourrait contenir 1 000 places. En théorie, le projet anneau des Sciences, autoroute urbaine enterrée, censée boucler le périphérique doit passer à proximité de cette station Alaï...
Dans les documents présentés à la presse, il n'est fait aucune mention de cet autre projet. Le métro E pourrait-il faire resurgir le serpent de mer de l'anneau des Sciences ? La présidente du Sytral Fouziya Bouzerda affirme : "Le métro E n’est pas dépendant de l’anneau des Sciences. Cette ligne est déclenchée dans l’optique de maillage, même si l’enjeu est aussi de prendre toutes les portes de connexion, train...".
Mais le maire de Lyon Gérard Collomb défend de son côté l'interconnexion avec une possible extension du périphérique : "On s’aperçoit qu’entre l’anneau des Sciences et la ligne E, il y a 300 mètres, ça a un sens si on veut porter la multimodalité, tout comme l’interconnexion avec le chemin de fer de Brignais. Les problèmes de mobilité, de pollution de l’air, sont au coeur de ce que veulent nos concitoyens, il faut penser ceci de manière large. De l’entrée d’Ecully jusqu'au sud de Lyon, si on veut des lignes propres, il faut l’anneau des Sciences, sinon ça ne marchera pas".
Le président de la métropole, David Kimelfeld est plus nuancé, sans pour autant tuer le projet : "Pour l'anneau des Sciences, entre le moment où il a été évoqué et aujourd'hui, il y a des nouveaux modes de transport, des modes doux, des initiatives diverses et variées. Cet anneau des Sciences de 2030 ne sera pas celui imaginé au départ. Il faut se détendre sur ce sujet, c'est une opportunité formidable pour une interconnexion à Alaï".
8 200 tonnes de CO2 par jours pourraient être évitées grâce au Métro E, mais combien de tonnes supplémentaires pourraient engendrer un anneau des Sciences ? Si l'importance d'avoir toujours plus de transports en commun à Lyon ne fait aucun doute, une réflexion globale sur la mobilité à Lyon semble inévitable.
Dans le cadre du projet de loi en discussion, concernant "les orientations des mobilités", le sénateur du Rhone Monsieur Gilbert-luc Devinaz entame une tournée du département du Rhone pour lister avec les élus les attentes en ce qui concerne les transports publics, afin qu'il connaisse la réalité des attentes des usagés, il serait bon qu'il ait connaissance du résultat de la pétition faite a Vaugneray au moment de la suppression de la desserte par le Sytral.
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