Décembre 2020 - En empruntant le chemin de St Bonnet en direction de Rochecocu notre promeneuse remarqua un panneau installé par la CCVL. Elle apprit que Montaigne était passé là en 1581 venant de Lyon pour rejoindre Courzieu et ensuite Thiers et Clermont Ferrand.
C'est le chemin de Montaigne ou GR 89, sur sa portion qui passe par Vaugneray.
Notre promeneuse se mit alors à rêver : quel paysage Montaigne avait-il contemplé ? Rochers moussus, plantes sauvages, arbustes, bruyères et fougères. Les oiseaux et petits animaux avaient-ils été effrayés au passage de son cheval ? Il avait été ravi par ce qu’il voyait si l’on en croit son Journal de voyage.
Notre promeneuse ferma les yeux.
Pauvre Montaigne, que verrait-il en 2020 ?
Plus de rochers ni de fougères. Plus de bruyères ni arbustes sauvages, mais des montagnes de terre. Un paysage défiguré, et des chemins défoncés par le ballet incessant des camions venant déverser des tonnes de remblais rendant parfois l’accès impraticable. Des feux tricolores installés dans ce lieu campagnard pour réguler la circulation puisque deux camions montant et descendant ne peuvent se croiser. Sans parler du danger occasionné par lesdits camions ou tracteurs tirant d’énormes remorques sur nos étroites routes.
Le rêve de notre promeneuse s’était transformé en cauchemar.
La nature avait perdu, face aux enjeux financiers.
Aucune des actions entreprises pour stopper tous ces remblais en divers points de notre commune n’a permis d’y mettre fin définitivement. Le pot de terre contre le pot de fer.
Mais il est permis de continuer à rêver. Un jour notre belle nature reprendra le dessus…à condition que nous n’ayons pas tout saccagé. Nous passons, elle subsistera.
Et comme l’a écrit Montaigne dans ses Essais (livre 3, chapitre 13)
« Si la vie n’est qu’un passage, sur ce passage semons au moins des fleurs »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire