On n'a sans doute jamais autant parlé de viande que cette année, avec des Unes de quotidiens, des documentaires et des émissions spéciales en pagaille diffusés quasiment chaque semaine.
Les images sorties clandestinement d’élevages industriels, de porcs et de poulets notamment, ont de quoi couper la faim.
Les problèmes environnementaux engendrés par ce type d’élevages ne peuvent plus être ignorés.
De plus en plus, l’intérêt nutritionnel de la viande est remis en cause.
La souffrance animale et le traitement des bêtes d’élevage traversent le débat public, recouvrant des questions philosophiques, économiques mais aussi de droit.
Ces constats mis bout à bout aboutissent bien souvent à la conclusion que, si l’on souhaite manger de la viande, il faut en consommer moins et de très bonne qualité.
L'événement Meat Me aux Subsistances le dimanche 7 juin doit permettre les échanges et les rencontres, pour nourrir l’estomac et la réflexion, pour questionner à la fois nos modes de consommation, les méthodes de production, le travail agricole et les impacts sur notre environnement.
Ce dimanche 7 juin le site des Subsistances ouvrira ses portes dès 11h30 (entrée 5 euros, gratuite pour les moins de 10 ans). Une idée du programme:
Dès 11h30, un banquet carnivore et végétarien
Sur place, six stands vous attendent pour des dégustations (prix des assiettes fixés à 5 euros) de petits plats de viande produite avec soin, cuisinée en plancha ou au barbecue, et d’autres tout à fait végétariens. Il s’agit donc d’une journée ouverte à tous, carnivores ou non.
Ribs marinés, saucisses de boeuf, hamburgers, tout en bio ; légumes grillés et fromages de la ferme ; fruits frais et vins naturels : le banquet carnivore et végétarien s’annonce très séduisant. En voici les auteurs :
Frédéric Bello – Boucherie Bello
Avant de se convertir à la boucherie, Frédéric Bello a été banquier. Ce Jurassien a eu envie de se tourner vers le travail au corps à corps avec le produit et… il a choisi la viande. Il a ouvert en 2010 la première et unique à ce jour boucherie bio de Lyon, dans le quartier d’Ainay (2e). Il travaille notamment avec Sicaba, abattoirs labellisés bio conçus en 1965 par une coopérative d’éleveurs.
Florian Remont – Potager des Halles
Le Potager des Halles est un des bistrots les plus en vue de Lyon. Son chef, Florian Remont, aime cuisiner la viande et la choisit très soigneusement.
Katsumi Ishida – En Mets Fais ce qu’il te Plait
Chef d’origine japonaise qui a une foule de fans à Lyon et au-delà, Katsumi Ishida met en avant le produit. Il le commande superbe et il le reste une fois cuisiné et servi dans l’assiette. Il est également le premier restaurateur lyonnais à avoir proposé une carte de vins naturels -notamment en provenance du Beaujolais, terroir qui fût longtemps boudé par Lyon.
Axel Hernandez – La Cuisine Itinérante
Axel Hernandez a été l’un des cofondateurs du bar-restaurant De l’Autre côté du pont (7è), lieu qui a le premier à Lyon privilégié les produits locaux, l’approvisionnement en circuits courts. Il a monté « La Cuisine itinérante », un camion qui propose un excellent catering (on l’a testé au Salon des vins, avec saucisses au gène et pâte de coing à se damner). Il proposera ses petits plats, végétariens ou pas.
Benoit – Yabio
Yabio est un nouveau spot à Lyon (1er) où tout est bio, des steaks hachés au ketchup en passant par le pain. Le resto propose aussi un burger végétarien. Parce qu’il n’y est pas uniquement question de protéines, notez que le thé glacé est une gourmandise (fabriqué maison avec des thés spéciaux dénichés spécialement pour Yabio).
Julie Curtet (Vaugneray) et Alain Blin – La Crémerie de Lili + la Ferme de l’Hermitage
Alain Blin possède un troupeau de 80 chèvres. Il s’est converti en bio en 2009. Ses chèvres sortent tous les jours au pré, il complète leur alimentation avec des céréales locales (Ain et Monts d’Or), elles sont soignées à partir de plantes. Il vend autour de Lyon sur des marchés, au sein d’AMAP, dans des magasins bio.
Julie Curtet est à la tête d’un petit troupeau de 18 vaches depuis 2013. Elle tient à ne pas en avoir plus, condition selon elle pour bien s’en occuper. Ses vaches sont au pré quasiment tous les jours, nourries au foin avec un complément de céréales produites sur l’exploitation. Julie fait du lait, du fromage, du beurre et de la crème.
Un débat à 15h30 : la viande sur le grill
Que signifie manger de la viande aujourd’hui ? Quelle est la réalité de la production, de la distribution et de la consommation de viande en France ? Du pré à l’assiette : comment fonctionne la filière boeuf (mais aussi de porcs et volailles) et quels choix existent pour le consommateur ?
Devons-nous cesser de consommer de la viande pour régler l’ensemble des problèmes que le produit fini peut poser ?
Des spécialistes de la question débattront et apporteront des éléments de réflexion : Pierre Hinard, ingénieur agronome qui fut directeur qualité dans l’industrie de la viande et auteur du très dérangeant « Omerta sur la viande », un historien de l’alimentation, un militant végétarien, un ancien éleveur de vaches devenu boucher…
Un stand librairie proposera une sélection d’ouvrages sur le sujet.
Un film à 17 h : « STEAK TRIP, à la recherche du meilleur steak du monde »
Les auteurs de ce docu défendent l’idée que la viande est un produit d’exception. Ce documentaire traverse les terroirs de 12 pays différents et croise ses éleveurs, bouchers et restaurateurs ; il retrace l’histoire des meilleures races bovines, sans oublier de donner les règles d’or de la cuisson du steak.
(D'après Rue 89, 6 mai 2015 - Dalya Daoud)
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