(D'après Alternative Santé n°53)
Ce nouveau gouvernement préférerait-il la voix des lobbys économiques au principe de précaution ou à la santé de ses citoyens? Après l’annonce scandaleuse de son intention de piétiner le droit à la liberté vaccinale d’ici 2018, on apprenait ensuite que la France avait accepté de voter un projet controversé sur les perturbateurs endocriniens au sein de la Commission européenne.
En modifiant la position prudente qu’elle avait eue jusque là, alignée sur d’autres pays comme le Danemark ou la Suède, et en retournant subitement sa veste, la France a capitulé face aux exigences allemandes et permis à la Commission de faire passer un texte qui ne protège ni la santé humaine ni l’environnement.
Les alertes d’experts et d’ONG sur la dangerosité de ces substances existent, par milliers. Mais la France a préféré autoriser des dérogations pour de nombreuses substances perturbatrices, et laisser les agriculteurs épandre des pesticides toxiques imposés par l’Allemagne. Peu importe les risques de cancer ou de troubles de la fertilité après tout, du moment que l’industrie chimique peut écouler ses stocks !
Sur les vaccins comme sur les perturbateurs endocriniens, le nouveau gouvernement fait peu de cas de la démocratie sanitaire et de l’opinion publique, vent debout contre des décisions aussi dangereuses qu’autoritaires : moins d’une personne sur deux soutient l’idée d’étendre l’obligation vaccinale de trois à onze vaccins (Harris interactive) et 90 % des Français souhaitent que le gouvernement amplifie sa lutte contre les perturbateurs endocriniens (Ipsos/Générations futures).
Face à cette surdité, il faut faire plus de bruit. La diffusion de pétition est manifestement le meilleur moyen de défendre notre droit à la santé et à la liberté thérapeutique.
Il faut terminer en évoquant la mémoire de Simone Veil, décédée le 30 juin dernier. De ses différents combats, on retient surtout le droit à l’avortement, un héritage précieux et obtenu de haute lutte. On sait moins que c’est également Simone Veil qui, en 1980, avait supprimé l’obligation de la vaccination antivariolique chez les enfants.
À la suite d’accidents provoqués par des encéphalites varioliques, elle avait en effet estimé que le risque causé par la vaccination était plus grand que celui de contracter la maladie. André Conord, un des cinq fondateurs du magazine L’Im-patient, qui deviendra plus tard Alternative Santé, l’a remerciée de cette initiative le jour de son départ du ministère, comme il nous le confiait récemment. Et à ses remerciements,Simone Veil avait répondu :
« J’étais très pour les vaccins, jusqu’à ce que les néphrologues me disent : “Oui, madame, les vaccins, c’est très bien, mais tout de même…” »
Pourquoi ce « mais tout de même » de bons sens, et exprimé aujourd’hui encore par des centaines de milliers de citoyens, de victimes d’accidents vaccinaux et de personnels soignants, est-il devenu si inaudible par nos dirigeants ?
Au moment où tout le monde célèbre à l’unisson les combats historiques de Simone Veil, nos responsables politiques pourraient s’inspirer ne serait-ce qu’un peu de sa liberté, de sa lucidité et de sa hauteur de vue.
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