Sans préjuger de ce que sera cette journée du 8 décembre (Marches pour le climat, manifestations des Gilets jaunes...), nous avons souhaité, en plein mouvement lycéen, vous rappeler un article de notre blog en date du 20 février 2018, consacré à la réforme du baccalauréat.
Nous ne parlions pas encore à ce moment-là ni de Parcoursup, créé en juin 2018, ni de l'augmentation démesurée des frais d'inscription en université pour les étudiants étrangers, prélude à l'augmentation générale des frais d'inscription qui ne saurait tarder...
On comprend un peu mieux pourquoi la coupe est pleine!
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lien vers notre article du 20 février que nous reprenons ci-dessous, un peu actualisé :
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La réforme du baccalauréat annoncée le 14 février par Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, est prévue pour 2021. Elle concernera donc les élèves qui sont en troisième actuellement.
Elle prévoit de nombreux changements.
Les séries du bac général (L, ES et S) vont être supprimées. Les élèves suivront un tronc commun pour un volume horaire total de seize heures par semaine en Première, et de quinze heures et demie en Terminale.
Au menu de ce tronc commun :
- français,
- philo,
- histoire-géographie,
- deux langues vivantes,
- sport.
- et une nouvelle discipline, les "humanités numériques et scientifiques" à raison de deux heures par semaine. Une initiative qui laisse perplexe, de quoi s'agit-il?
Selon le Ministère, cette nouvelle matière "donnera à tous les lycéens les connaissances indispensables pour vivre et agir dans le XXIe siècle en approfondissant les compétences numériques de l’élève ainsi que sa compréhension des grandes transformations scientifiques et technologiques de notre temps (bioéthique, transition écologique, etc.)". Force est de constater que cette nouvelle discipline semble être à géométrie variable avec des contours plutôt flous...
Outre les disciplines obligatoires, les lycéens choisiront également trois matières principales en première (dites "spécialités"), ramenées à deux en terminale, à choisir entre :
- arts,
- écologie-agronomie-territoires,
- histoire-géographie- géopolitique-sciences politiques,
- humanités-littérature-philosophie,
- langues-littératures étrangères,
- mathématiques,
- numérique-sciences informatiques,
- physique-chimie, sciences de la vie et de la Terre,
- sciences de l'ingénieur,
- sciences économiques et sociales.
Pour le bac techno, aucun changement! Les huit séries technologiques sont maintenues avec 3 enseignements de spécialités en première et deux en terminale. Ce bac serait-il parfait, ou intéresserait-il moins ? Pourquoi ce traitement de faveur, ... ou de défaveur?
Le bac pro quant à lui a fait l'objet d'une timide réforme en mai 2018, mais on est loin du grand soir. Il s'agit surtout de redorer son image avec des lycées professionnels qui deviendront des "lycées des métiers", du soutien personnalisé, des innovations pédagogiques... mais pas plus de moyens.
Au fait, on ne parlera plus d'année de terminale, cette dernière année de secondaire est rebaptisée "année de la Maturité". Nos lycéens pourront fièrement annoncer: "Je suis en Maturité"...
Et pour clore cette année mémorable, un grand oral fait son apparition dans le bac général, baptisé "oral de la Maturité". Cette épreuve, d'une durée de 20 minutes et présentée devant un jury de trois personnes, portera sur un projet entamé en Première, adossé à une ou deux disciplines choisies par l'élève. Il serait plus sage cependant que cet oral ne concerne qu'une discipline et non pas deux. On sait en effet que lorsque un élève travaille sur deux disciplines en même temps, l'une des deux fait souvent figuration.
Les candidats au bac techno conserveront quant à eux leur "oral de projet" dans sa forme actuelle. Encore une fois, pourquoi ce traitement de faveur ... ou de défaveur?
Pour justifier la mise en place de "l'oral de la Maturité", le ministère de l'Education nationale estime que "savoir s'exprimer dans un français correct est essentiel pour les études, pour la vie personnelle et professionnelle". Et d'ajouter dans un communiqué : "Parce que l’aisance à l’oral peut constituer un marqueur social, il convient justement d’offrir à tous les élèves l’acquisition de cette compétence".
Et pas aux élèves de techno? Sans parler des élèves des bacs pro...
Il n'y aura plus en fin d'année de Maturité, que quatre épreuves écrites pour le bac général contre une dizaine actuellement (cela allégera notablement le coût et l'organisation de l'examen), ainsi que l'oral de Maturité. Ce pack donnera 60% de la moyenne du bac.
Les 40% restants proviendront
- pour 30%, de nombreux "partiels" semestriels en Première et Maturité, passés simultanément par tous les élèves d'un même établissement sur des sujets tirés d'une banque nationale de sujets. Bonjour le bachotage et la course aux notes pendant ces deux années. Est-ce cela l'acquisition du savoir et de la "maturité"?
- pour 10%, des notes des deux dernières années du lycée portées sur le livret scolaire, les notes, pas les appréciations! On sait pourtant comment les notes peuvent varier d'un prof à l'autre, d'un établissement à l'autre, alors que les appréciations sont sensées être plus réalistes...
Inconvénient évident de ce système: Selon que le bachelier viendra d'un lycée de très bonne, bonne, moyenne, mauvaise ou très mauvaise réputation, ses notes de contrôle continu et son bac seront inévitablement connotés.
Avec les conséquences qu'on imagine pour être admis ou recalé dans la filière choisie pour la poursuite d'études...
C'est déjà l'un des principaux défauts reprochés à Parcoursup, cela ne risque pas de s'améliorer avec cette réforme du bac!
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