vendredi 31 juillet 2015

L'obsolescence programmée désormais punie par la loi

D'après un article de l'Express du 27 juillet 2015

Une disposition de la loi sur la transition énergétique, définitivement adoptée au Parlement le 22 juillet dernier, fait de l'obsolescence programmée une infraction passible de deux ans d'emprisonnement et 
300 000 euros d'amende.

L'obsolescence programmée, vous connaissez: il s'agit de ce principe industriel en vertu duquel, votre réfrigérateur, votre télé et pourquoi pas votre téléphone, finissent immanquablement par tomber en panne quelques années après leur achat. 
Pendant ce temps-là, à la cave, les antiquités électroménagères héritées de votre maman, sont certes devenues désuètes, mais demeurent en parfait état de marche. C'est qu'entre-temps, dans l'industrie se sont répandues de nombreuses techniques "visant à réduire délibérément la durée de vie de certains produits pour en augmenter le taux de remplacement". Autrement dit, vous forcer à consommer... et accessoirement à engorger les décharges. 
Or, depuis 22 juillet et l'adoption définitive par le Parlement de la loi sur la transition énergétique, c'est officiellement un délit en France. Mais doit-on pour autant s'attendre à voir ces pratiques commerciales douteuses devenir elles-mêmes obsolètes du jour au lendemain? 

Deux ans de prison, 300 000 euros d'amende

Sur le papier, après avoir tergiversé de nombreuses années au moment de sanctionner ces pratiques, le législateur semble, cette fois, avoir voulu taper fort.
 Au portefeuille d'abord, en prévoyant des amendes pouvant monter jusqu'à 300 000 euros, voire 5% du chiffre d'affaires réalisé en France par les sociétés prises en infraction. 
Au moral ensuite, en allant jusqu'à prévoir des peines de prison ferme pour les contrevenants, même s'il est permis de douter voir un jour un magistrat français aller jusqu'à délivrer un mandat de dépôt à la suite d'une telle infraction. 
Mais le principe a le mérite d'être désormais inscrit dans la loi. 

Mais un cadre juridique pour le moins flou

Le texte adopté a, en outre, le mérite de poser enfin une définition à peu près claire de ce qu'est l'obsolescence programmée: "[elle] se définit par l'ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d'un produit pour en augmenter le taux de remplacement". 
Sauf que comme l'ont relevé le JDD ou encore 60 millions de consommateurs, avant même que ne soit votée la loi, le "délibérément" est non seulement flou, mais surtout il implique que le plaignant devra démontrer l'intention du fabricant, pour espérer le voir un jour condamné. Or en pratique, c'est nettement plus compliqué qu'il n'y paraît. 
Comment prouver juridiquement que tel ou tel fabricant rend ses batteries inamovibles, dans le seul but d'aligner la durée de vie de son produit sur celle de son talon d'Achille... en l'occurrence cette fameuse batterie? Et ce n'est qu'un exemple. Les avatars de ces pratiques, devenus courantes, sont nombreux. Du défaut fonctionnel (le matériel tombe en panne), à l'arrêt des mises à jour ou de l'approvisionnement des consommables, en passant par l'obsolescence esthétique, ils sont pour le consommateur de plus en plus difficiles à déceler. 

mardi 28 juillet 2015

Les agriculteurs peuvent demander un apport de trésorerie avant le 20 août

Pour nos amis agriculteurs, nous relayons un article du Progrès du 28 juillet:
"À l’heure où le secteur agricole souffre, un apport de trésorerie remboursable sera versé à partir du 1er octobre aux agriculteurs ayant demandé des aides de la PAC en 2015. 
"Pour en bénéficier, chaque agriculteur est invité à renseigner un formulaire mis à disposition sur Telepac
ou à la Direction départementale des territoires (DDT), au plus tard le 20 août. Les intérêts de l’apport de trésorerie seront intégralement financés par l’État. Son coût sera donc nul pour les bénéficiaires. Cette prise en charge constituera une aide dite « de minimis ». L’agriculteur devra indiquer sur son formulaire le bilan des aides « de minimis » déjà demandées ou reçues.
L’apport permettra d’éviter les difficultés de trésorerie en attendant le versement des aides PAC en décembre, sachant qu’il n’y aura pas, cette année, de versement d’avances PAC. Au niveau national, le montant de l’apport représentera environ 3,5 milliards d’euros.
Si besoin, les exploitants peuvent contacter:
la DDT du Rhône prioritairement au 04 78 62 53 35 ou au 04 78 62 53 75"

samedi 25 juillet 2015

Pollution de l'air : il est temps d'agir!

Mercredi 15 juillet, un rapport d'une commission d'enquête du Sénat, dont la rapporteure est la sénatrice Leila Aïchi, révèle que le coût de la pollution de l'air s'élève à plus de 100 milliards d'euros par an. 

C'est la confirmation qu'au scandale sanitaire s'ajoute bien une aberration économique, qui appelle les pouvoirs publics à une réponse à la hauteur des enjeux et à en finir rapidement avec la politique de l'autruche.


Qu'il s'agisse des transports ou d'autres secteurs, tout indique désormais que nous avons affaire à l'une des grandes catastrophes industrielles de l'histoire de l'humanité, tant sur le plan sanitaire que sur le plan économique. 
Non seulement la pollution cause la mort prématurée de 40 000 personnes chaque année en France, mais elle pèse en plus d'une manière considérable sur l'économie. Jusqu'à 100 milliards d'euros selon ce dernier rapport parlementaire! 

On ne peut plus se payer de mots. Il est insupportable d'imposer à nos enfants de rester chez eux quand les véhicules et les industries polluants tournent à plein régime. La vie vaut plus que les profits!

Il y a  trois chantiers à mettre en oeuvre d'urgence :
  • en finir avec l'anomalie industrielle du diesel, en commençant par supprimer la niche fiscale qui coûte plus de 7 milliards par an à l'Etat et qui incite encore les Français à acheter des véhicules qui les empoisonnent ;
  • aider les Françaises et les Français, professionnels et particuliers, à se procurer ou à partager des véhicules sobres et moins polluants, développer massivement les transports en commun et encourager les modes de déplacements doux comme le vélo ;
  • conditionner toute aide économique à un engagement volontaire dans la transition écologique. Qu'il s'agisse notamment du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l'emploi) ou du crédit impôt recherche, et particulièrement des aides au secteur industriel et automobile, pas un euro public ne doit être attribué s'il ne sert pas à changer de modèle.
Protéger la santé des Françaises et des Français tout en créant de nombreux emplois dans les filières d'avenir: c’est le double effet gagnant qu'il est impératif et possible d'obtenir rapidement, pour peu que la classe politique dirigeante fasse preuve d'un minimum de courage et de volonté politique. 

(d'après http://eelv.fr/2015/07/15/la-pollution-coute-chaque-annee-100-milliards-deuros-a-la-france-il-est-temps-dagir/)

mardi 21 juillet 2015

Conseil municipal du 20 juillet: "Dabuleni, c'était génial!"

Retour sur le séjour de nos jeunes à Dabuleni, en début de Conseil municipal. Six sur les douze jeunes voyageurs, étaient présents pour nous faire part de leurs impressions : « génial, magnifique, trop court »… Et surtout « les préjugés et les clichés étaient faux », « on a découvert une autre culture » mais « on est pareils ». Souvenirs de bataille d’eau dans un parc, de sorties ensemble, de discussions animées (en anglais). Nul doute : entre les jeunes Français et les jeunes Roumains, le courant est passé. Vivement septembre ou octobre lorsque les jeunes roumains viendront à leur tour à Vaugneray !

Accueil des jeunes revenant de Dabuleni en salle de Conseil
Le skate park quitte le village ! 
Comment les jeunes Valnégriens vont-ils se rendre au bas du chemin du stade vers la piscine, sans se mettre en danger sur la route ? D’après M. Malosse, 1er adjoint et président de la CCVL, la sécurisation du parcours sera garantie par la création d’un cheminement piétonnier « assez rapidement ». Précision : ce cheminement se réduit à tracer une ligne de peinture blanche sur la route, et était déjà prévu par la CCVL pour faciliter l’accès des piétons à la piscine. Voilà qui nous rassure !
Pour ceux à qui leurs parents interdiraient malgré tout de rejoindre à pied le nouveau skate park (il y en aura !), Monsieur le maire émet l’idée d’installer une mini piste juste pour eux dans le parc du centenaire. Idée à suivre.
Quant au coût de l’opération, la CCVL prête le terrain, mais récupère un investissement qu’elle n’a pas financé. Le déménagement de la structure (environ 25 000 €) s’ajoute aux frais pour Vaugneray. Nous sommes clairement devant un équipement à utilité intercommunale dont le coût ne pèse que sur Vaugneray.
Autre souci : comme tout lieu de rassemblement de jeunes, le skate park chemin du stade continuera de connaitre son lot de trafics en tout genre. La CCVL en a-t-elle bien conscience?
A la suite de cette discussion, UPA s’est abstenue de prendre part au vote. Il nous semble que l’implantation d’un skate park au centre du village a été réalisée en catastrophe en 2014 avant les élections municipales, et que nous payons les conséquences d’un investissement mal étudié.

Quelques acquisitions de terrain :
- 14 m² sur une parcelle située rue du Moulin à Vent , lotissement « les Hauts du Bourg »,pour faciliter l’accès à une future construction. Cessions gratuite.
-37 m² à Cunieux pour sécuriser un virage dangereux. Cession pour l’euro symbolique.

Travaux au Griffon :

Ils sont en bonne voie. L’attribution d’une subvention inattendue au titre de la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) va permettre d’isoler le plafond et de changer les tissus muraux. Ce qui entraîne la signature d’avenants pour plusieurs entreprises (structure porteuse bois et gradins, électricité). L’inauguration du nouveau Griffon est prévue le 9 octobre.

Voirie :
- enfouissement des réseaux d’électricité rue du Chardonnet. Cette opération en lien avec le SYDER, a un coût de 80 000 €, mais après les travaux d’assainissement qui ont lieu actuellement, cette rue très fréquentée sera refaite à neuf et pour longtemps.
- amélioration du chemin du Facteur pour 41 500€ ,  ce qui permettra aux piétons de moins emprunter le CD489

Nos amis les chats :
La SPA s’engage à capturer et faire stériliser des chats errants avec une participation financière de 50% de la part de la commune. Nous avons voté pour la stérilisation de 10 chats pour l’instant.

Questions diverses

Union Pour l’Avenir a demandé que le compte-rendu intégral du Conseil municipal soit publié sur le site internet (et non le compte-rendu sommaire auquel on a droit pour l’instant). Le maire a donné un avis favorable à cette demande.

Construction illégale à Bénévent : le maire ayant demandé des pièces complémentaires, le délai d’instruction est prolongé d’autant. RV à la commission d’urbanisme du 3 août.

Kiosque Information Jeunesse : plusieurs partenaires ont déjà été contactés, Mission Locale, MJC, Solidarité Emploi. Il reste à rencontrer Clair Matin et le collège. Le projet avance.


lundi 20 juillet 2015

« Nouveau » Code de la route

d'après Marion Esquerré - Courrier des maires 13/07/2015
code-route-panneaux-pietons-cyclistes


Le code de la route est modifié par un décret du 2 juillet , d'application immédiate, pour faciliter et sécuriser la circulation des cyclistes et piétons. Mais insuffisant : on est encore loin d'un "code de la rue" qui redessinerait l'espace public en sortant de la logique du "tout-voiture".
Ce texte vise à "sécuriser et à développer la pratique de la marche et du vélo". Dans cet objectif, il durcit les sanctions contre les automobilistes gênant la circulation piétonne sur les trottoirs et il élargit et sécurise les possibilités de circulation des cyclistes.

Circulation facilitée et sécurisée pour les cyclistes et piétons

• Le cycliste peut s’écarter du bord droit de la chaussée ou des véhicules en stationnement, à la distance nécessaire à sa sécurité, pour se prémunir de l’ouverture des portières (R412-9).
Le conducteur d’un véhicule motorisé a le droit de chevaucher une ligne continue de séparation des voies afin de dépasser sans danger un cycliste.
•  Le double-sens cycliste sera généralisé sur les aires piétonnes et sur les voies où la vitesse de circulation est limitée à 30 km/h (R. 431-9 et R. 412-28-1 nouveau) .

L'occupation des cheminements piétons et  espaces dédiés aux cyclistes par les véhicules motorisées est sanctionnée

Désormais,  sont notamment considérés comme « très gênants pour la circulation publique« , et punis de l’amende prévue pour les contraventions de la 4e classel’arrêt ou le stationnement d’un véhicule motorisé :
  • sur les passages réservés aux piétons,
  • sur les trottoirs (sauf motocyclettes, tricycles à moteur et cyclomoteurs),
  • sur les voies vertes,
  • les bandes et pistes cyclables
  • ou à moins de 5 mètres en amont des passages piétons dans le sens de la circulation, sauf emplacements prévus à cet effet (article R417-11, code de la route);
Il est interdit aux cyclomotoristes, sauf autorisation expresse du maire, d’utiliser l’espace d’attente réservé aux cyclistes entre un feu de signalisation et la ligne d’arrêt des véhicules à moteur (R415-2).

LE CODE DE LA RUE SE FAIT ATTENDRE
Il n'est pas fait référence à la démarche du Code de la rue(1)au « point mort » depuis 2010 et relancée par la préparation du plan d’actions pour les mobilités actives (PAMA) en 2013.
« D’autres évolutions réglementaires qui font l’objet d’un large consensus doivent être instruites sans délai comme la définition du trottoir, l’introduction de la zone à trafic limité… ». Il faudrait remplacer le Code de la route par un Code de la rue, porteur d’une « autre conception des espaces urbains » et de leur partage entre tous les usagers.
Engagée en 2006, la "démarche du code de la rue" vise à mieux faire connaître les dispositions du code de la route qui s'appliquent en milieu urbain et, lorsque c'est nécessaire, à faire évoluer la réglementation en l'adaptant aux pratiques des usagers circulant sur l'espace public (...) Cette démarche rassemble des associations nationales représentatives d'élus, de professionnels, d'usagers" et des institutions de l'Etat, comme la Délégation à la circulation et à la sécurité routière. Extrait de la Démarche du code de la rue, DCSR, 2009 - Retourner au texte

Références


jeudi 16 juillet 2015

Derrière la canicule, une grave sécheresse



d'après Claude-Marie Vadrot - 13 juillet 2015 politis.fr
Obsédé par le tourisme et les vacances et en oubliant que seuls 41 % des Français peuvent en prendre, le concert médiatique dominant célèbre à l’envie le « beau temps ». Lequel pour le journaliste et le commentateur citadin s’oppose simplement au mauvais temps, c’est-à-dire à la pluie. Autrement dit une calamité. 
Hors du soleil point de salut et pour un peu la glose politique dominante mettrait les journées ensoleillées au compte de l’action du Président. Problème : derrière le soleil dominant supposé favoriser la reprise économique et les marchands de glaces, il y à la sécheresse… Les gens de la ville ignorent désormais la nature.
Certes, les incendies de forêts ou de culture qui commencent vont certainement réveiller un peu l’intérêt médiatique mais cela ne sera qu’un écran de fumée dissimulant des images spectaculaires qui ne coûtent pas cher. 

Alors que l’essentiel est évidemment ailleurs ; un ailleurs qui ne fait pas partie de la préoccupation journalistique : il ne pleut pratiquement plus depuis des semaines (il n'a pas plu dans les Monts du Lyonnais depuis le 18 juin) et une grande partie du pays est en état de grave sécheresse, une sécheresse qui se lit dans les terres devenues poussière ; tandis que les producteurs de maïs de France et de Navarre continuent à arroser leurs champs aux heures chaudes de la journée.



Partout la végétation souffre et des arbres meurent sur pied, foudroyés par la chaleur et la sécheresse combinées. D’autres disparaîtront dans quelques années, victimes d’un stress qu’ils auront en apparence supporté. 
Dans les jardins ouvriers les légumes et les fruits se racornissent et crèvent, en dépit des arrosages quand ils sont possibles : des centaines de milliers de personnes sont en train de perdre tous les produits qui leur permettent de faire face au chômage, au temps partiel et aux pertes de pouvoir d’achat et de manger autre chose que des nouilles à partir du 20 du mois. Une catastrophe silencieuse qui va de pair, en plus, avec une hausse des prix des produits frais dont la plupart sont pourtant arrosés à grands frais avec l’eau pompée dans les nappes et les rivières exsangues.
L’air chaud et la totale absence de pluie sur une grande partie du territoire a déjà provoqué l’assèchement de nombreuses mares et étangs, privant d’eau des dizaines de milliers d’oiseaux et des millions de petits mammifères ; d’autant plus que le niveau des fleuves baisse rapidement et que des centaines de petites rivières ont cessé de couleur ou bien n’offrent plus qu’un filet d’eau tiède impropre à la vie aquatique. Les amphibiens rescapés des pesticides meurent sous le soleil dans les herbes brulées. Au pont de Gien, la station de référence du niveau de la Loire, le fleuve est en dessous du « minimum vital » depuis deux semaines et le ministère de l’Ecologie prépare discrètement des arrêtés permettant aux centrales nucléaires situées le long du fleuve de relever le niveau de concentration de radioactivité dans les eaux rejetées après refroidissement. Tous les grands fleuves sont à leur étiage minimum et les algues vertes y prolifèrent aussi rapidement que sur le littoral de Bretagne.
L’effondrement de la vie naturelle, qu’il s’agisse de la végétation ou des animaux entraîne une hécatombe dont l’écho ne parvient pas dans les rédactions puisque l’essentiel est qu’il « fait beau ». En attendant le vote, une nouvelle fois repoussé, d’une loi fantôme qui vient d’être vidée de sa substance par les sénateurs à l’écoute de tous les lobbies, la biodiversité est donc une fois de plus gravement touchée. 
En jaune département du Rhône 69: Alerte : Réduction des prélèvements à des fins agricoles inférieure à 50% (ou interdiction jusqu'à 3 jours par semaine), mesures d'interdiction de manœuvre de vanne, d'activité nautique, interdiction à certaines heures d'arroser les jardins, espaces verts, golfs, de laver sa voiture, ... (source Propluvia.fr)
Ce qui laisse tout le monde indifférent. Sauf les agriculteurs, les petits maraîchers et les fournisseurs des Amap. Ils sont les seuls, avec les amoureux de la nature et les jardiniers, à s’apercevoir que sous le soleil célébré comme une bénédiction, la malédiction du réchauffement climatique et de la sécheresse est déjà présente. Mais il est vrai que depuis les bureaux climatisés, il n’est pas facile de s’en apercevoir et que l’important, c’est le soleil sur la plage tandis que les golfs restent bien verts…

mardi 14 juillet 2015

A ceux qui me répètent qu’on ne peut pas accueillir “toute la misère du monde”.

  PAR RACHEL NEF (blogsmediapart.fr)

Parce que je n'en peux plus d'entendre, à chaque fois que je dis que je travaille dans l’accompagnement des demandeurs d’asile “Mais il sont vraiment trop nombreux, non ?” “Déjà que la France est un des pays les plus généreux en Europe ...” et autres “La France ne peut pas  accueillir toute la misère du monde"... j'ai décidé d’écrire ce texte, pour contenir ma frustration, mon indignation qui croît chaque jour en entendant les politiques nous abreuver de chiffres hors contexte censés nous démontrer que nous sommes une forteresse assiégée, et contenir ma tristesse de voir notre gouvernement de “gauche” si tétanisé par l’influence de l’extrême droite dans le champ politique qu'il finit par rentrer dans son jeu
Je comprends que les gens finissent par s'y perdre et par se demander si, vraiment, on accueille trop de demandeurs d’asile en France. 
Alors déjà pour ceux qui me citent la fameuse phrase de Rocard, il ne faudrait tout de même pas en oublier la seconde partie : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre sa part ».

Et pour ce qui est de prendre sa part, on va le voir, malgré son image de pays des Droits de l’Homme, la France est loin d´être exemplaire.

En ce qui concerne les demandeurs d'asile – c’est à dire des personnes ayant fui leur pays parce qu’elles y ont subi des persécutions ou craignent  d’en subir et qui sont en quête d’une protection internationale – la France a enregistré 62800 demandes d’asile en 2014, loin derriere les Etats-Unis (88400) ou d’autres pays d’Europe comme l’Allemagne par exemple (202 700 demandeurs), la Suede (81200) ou l'Italie (64600)1.

Et si on rapporte ce chiffre a la proportion de la population de chaque État membre de l’UE, ce qui est plus significatif, les taux les plus élevés de demandeurs ont été enregistrés en Suède (8,4 demandeurs d’asile pour mille habitants), devant la Hongrie (4,3), l’Autriche (3,3), Malte (3,2), le Danemark (2,6) et l’Allemagne (2,5). La France n’arrive qu’en douzième position (1 demandeur d’asile pour mille habitant).
La France est donc loin de “ployer” sous le poids des demandes comme on ne cesse de nous le répéter.
Centre d'accueil d'urgence Oullins
La France n’est pas non plus le pays qui accorde le plus de statuts de réfugié (ce qui constitue l’aboutissement “positif” de la demande d’asile) : en 2014, dans l’UE, 45% des demandes d’asile ont été reconnues positives. Le taux d’accord en France pour 2014 était quand a lui de 28%3. Donc pour la France si généreuse, on repassera.

Et si on regarde au niveau mondial, quel est selon vous, le pays qui accueille le plus de réfugiés ?
Ca doit être en Europe pour qu’on nous répète inlassablement que c’est un si lourd fardeau ... Et bien non, figurez vous!  C’est le Pakistan qui arrive en tête des statistiques du HCR (l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés), avec 1,6 million de réfugiés, suivi de l’Iran avec 857 000 réfugiés  et du Liban qui en compte 856 000.
Le Liban a, sur son sol, 178 réfugiés pour 1 000 habitants, ce qui, rapporté à la France, donnerait quelque 12 à 15 millions... Or, on estime à environ 165 000 le nombre de personnes disposant du statut de réfugié politique en France (0,29% de la population). C’est une goutte d’eau, nous sommes tout à fait en capacité de les accueillir.

Contrairement aux idées reçues, ce sont les pays en développement qui reçoivent la majorité des personnes en demande de protection – 90% des demandeurs d’asile et des réfugiés vont dans des pays proches ou frontaliers, donc l’Europe n’est absolument pas la zone du monde la plus affectée. Par rapport à la situation des réfugiés syriens par exemple, l'exemple est flagrant.Alors que le nombre de déplacés va bientôt atteindre la barre des 4 millions, l'ONU a demandé que 30.000 d'entre eux soient « réinstallés » dans des pays occidentaux. L’Allemagne a promis d’en accueillir 20000, la Suède 1200, la France, devinez combien?........500. L’immense majorité de ceux-ci (97%) s’installent au Liban, en Jordanie, en Turquie ou en Irak. Nous sommes loin d’être envahis. Le monde entier ne rêve pas de rejoindre l'Europe. Relisez les chiffres ci-dessus pour comprendre à quel point c’est faux.
De plus, on réduit le migrant à son statut de migrant, comme si l’unique but de sa vie était de venir frapper à notre porte, mais derrière chaque demande d’asile se cache un homme ou une femme avec son histoire, son passé, un homme ou une femme qui a grandi quelque part, a eu une enfance, a des attaches, un endroit où il s’est sentí chez lui. Je me souviens de ce Monsieur tchétchéne qui m’évoquait les larmes aux yeux les montagnes de son enfance, car jamais il n’aurait pensé ne pas vieillir a leurs pieds ou de ce Monsieur bangladais qui s’était effondré dans mon bureau car il venait d’apprendre la mort de son père au pays et savait qu’il ne pourrait même pas lui rendre un dernier hommage… Qui voudrait vivre ca ? Franchement, qui ? Sans parler des trajets abominables pour atteindre l’Europe tristement illustrés par les récents  naufrages en Méditerranée…

Vous pensez que quand on vient de pays comme la Somalie ou Érythrée on vient parce que le système d’allocations est plus avantageux en France que chez soi ? Il faut arrêter la plaisanterie, imaginez un instant ce que cela représente de tout quitter et vous comprendrez qu’on part parce qu’on n’a pas le choix.

Vous voudriez vous, rester dans un Etat où règne la terreur, la guerre, où vous avez peur chaque jour pour vos enfants ? Un Monsieur sri-lankais que je suivais et qui dormait dehors faute de solution d’hébérgement m’a dit un jour “C’est très dur. Mais au moins ici je suis libre et je n’ai plus peur en permanence.”
Renseignez-vous sur les régimes politiques en Somalie ou en République Démocratique du Congo, demandez-vous si vous resteriez en Syrie dans la situation actuelle. Ou en Russie si vous êtes menacé de mort parce que vous avez écrit un texte qui déplaît aux autorités. En Guinée où votre fille se ferait potentiellement exciser comme vous dès le plus jeune âge.
Equipe de foot créée par le Secours Catholique à Lyon en 2013
L’espoir d’une vie meilleure est équitablement partagé sur notre planète et ne nous est pas réservé parce que nous sommes né du bon coté de la barrière. Plus généralement, l'immigration est toujours présentée comme un problème, alors même que de nombreuses études indiquent que l’immigration est positive pour l’Etat français, en termes démographiques, en termes de croissance, de savoir, de diversité et qu’elle rapporte même de l’argent (12 milliards par an tout de même selon une équipe de chercheurs de l’Université de Lille)5. C’est donc le regard médiatico-politique sur les migrants qu’il faut réussir à changer. Et ne pas céder aux discours populistes qui prospèrent à l’aune de la montée du Front National qui trouve là un terrain fertile en ces temps de récession économique.

Nos démocraties peuvent tout à fait accueillir ces migrants, et au lieu de succomber à un populisme mortifère, devraient réfléchir à une politique migratoire de maniere plus sereine et apaisée et arrêter de faire des migrants les boucs émissaire de nos sociétés.

Sinon c'est notre humanité qu'on perd peu à peu.

 
1- Chiffres Eurostat
2- Chiffres Ofpra
3- Chiffres Ofpra
4-  A ce propos, lire le magnifique livre de Fabrizio Gatti “Bilal sur la route des clandestins”, ed. Liana Levi, 2008.
5-Courrier international, Les très bons comptes de l’immigration, 27/04/2012

vendredi 10 juillet 2015

CCVL: des vestiges gaulois à Messimy !

La dernière réunion plénière des délégués des huit communes a eu lieu jeudi 9 juillet avant la trêve de l'été.
Au programme, présentation de Solidarité Emploi, plusieurs délibérations sur le thème de la voirie, rapport annuel sur la gestion des déchets...


Solidarité Emploi, "bras emploi de la CCVL": avec ses 40  bénévoles et ses deux salariés, l'association arrive à satisfaire les demandes des entreprises locales dans un tiers des cas. C'est remarquable compte tenu de l'inadéquation qui existe entre les profils des demandeurs d'emploi du territoire (peu d'ouvriers qualifiés) et les offres des entreprises (besoin de beaucoup d'ouvriers qualifiés). Des permanences sont assurées dans toutes les communes de la CCVL. Le club de demandeurs d'emplois Solid'Emplois et l'accompagnement Tremplin Pour l'Emploi complètent le dispositif.
Pour se professionnaliser sans cesse, l'association a besoin de disposer de nouveaux locaux, de renouveler son matériel informatique, d'améliorer encore ses relations avec les entreprises locales. Tout cela est en cours.
Le nombre des demandeurs d'emploi du secteur a progressé de 58% entre 2011 et 2015! On note l'augmentation des niveaux de qualification, l'augmentation du nombre des demandeurs masculins et l'augmentation du nombre des seniors. Ne pas oublier: pour une entreprise, ce qui compte le plus au moment du recrutement c'est la MOTIVATION qu'elle perçoit chez le demandeur, cela compte souvent plus que les compétences!



On n'a pas parlé pendant cette séance plénière à la CCVL du Plan Local d'Urbanisme de Pollionnay, qui était pourtant à l'ordre du jour. Une erreur matérielle ayant fait qu'une personne publique associée n'a pas été consultée, le délai pour rendre les avis est prolongé de 3 mois. A revoir à la rentrée!


Les travaux pour la construction d'une annexe à la crèche La Colombe à Grézieu vont pouvoir se réaliser dans les délais, tous les marchés sont maintenant attribués, le dernier en date étant le lot menuiseries intérieures (entreprise Chardon).
Les études pour l'agrandissement des locaux de la CCVL sont confiées à HESPUL pour la définition du projet et la sélection de l'équipe de maîtrise d'oeuvre, moyennant une subvention de 1 100€

Voirie:
  • Grézieu-la-Varenne participera à hauteur de 45 241€ à la création d'un parking de 20 places place des Anciens Combattants (montant total des travaux 117 085€ HT)
  • le marché à bons de commande pour les travaux divers de voirie a été remporté par l'entreprise Eiffage pour 596 889€ HT par an, renouvelable 3 fois
  • les travaux de mise en sécurité sur le secteur St Irénée à Brindas ont été attribués à l'entreprise De Gasperis mandataire commun, pour 292 497 € HT
  • Parc d'Activités Economiques Le Chazeau à Messimy: des vestiges gaulois et romains sont très fortement suspectés sur le périmètre des travaux, vestiges gaulois sur les terrains CCVL, vestiges romains sur les terrains Boiron. Les fouilles archéologiques seront confiées à un prestataire spécialisé. Pour ne pas perdre de temps sur la réalisation du chantier, le président de la CCVL a reçu délégation pour mener la consultation et attribuer le marché des fouilles pendant l'été. 
Yzeron n'a pas de transports en commun. La suppression du transport à la demande est très pénalisante, en particulier pour le foyer de vie pour adultes handicapés "Résidence l'Yzeron". Par 2 voix contre et 6 abstentions, une subvention de 3 600€ a été attribuée à l'association gestionnaire du foyer, considérant qu'il était plus simple d'accorder une subvention que de doter la CCVL de la compétence transport à la demande...

Déplacement du skate park de Vaugneray à proximité du CLSH sur un terrain appartenant à la CCVL: la convention nécessaire a été votée mais plusieurs abstentions ont mis en lumière le fait que: 
- l'équipement sera en fait intercommunal et payé par une seule commune
- les jeunes enfants de Vaugneray qui utilisaient cet équipement s'en verront privés du fait de l'éloignement du centre village et de la dangerosité du chemin du Michon pour s'y rendre à pied (travaux de voirie à demander à la CCVL)
- la fréquentation pas toujours recommandable (fumette en tout genre) demandera des mesures de prévention adéquates.



Gestion des déchets: 

-le marché d'incinération avec la Métropole est revu à la baisse du fait de la suppression d'une taxe mineure
-le rapport annuel 2014 sur la gestion des déchets a été approuvé et sera présenté aux communes prochainement. En bref, chaque habitant de la CCVL a produit en 2014 469 kg de déchets (dont 204 kg d'ordures ménagères et 265 kg à la déchetterie). Il a trié 48 kg d'emballages et de papiers et 32 kg de verre. Il a mis à tort dans le bac jaune 5 kg de déchets non recyclables. Il s'est rendu entre 2 et 3 fois à la déchetterie.

Prochaine réunion plénière en septembre!

mercredi 8 juillet 2015

GIVE BOX !

Vous aimez la gratiferia, vous aimerez la give box!
Dans le même ordre d'idée que la gratiferia, savez-vous ce qu'est une give box?
Une boîte d’échange entre voisins, ou Give box, c’est une grande boîte installée dans un lieu de passage qui permet de donner et/ou de prendre ce qu’on veut!
Give box à Alès
Ce livre vous a plus, mais vous ne souhaitez pas le garder. Ce pull est quasi neuf mais il a cessé de vous plaire. Bébé a grandi très vite et les jouets du 1er âge ne l'intéressent plus. Vous êtes débordé(e) par la production de votre jardin, etc, etc... La give box est là!
Un coup d'oeil dans la give box: Tiens, justement je ne savais pas quoi lire, et ça me fait penser que je pourrais mettre une annonce dans la give box pour l'ancienne table de salle à manger. Ça tombe bien, ce pull est juste à ma taille et plutôt joli. Oh, le beau porte-bébé, ça me fait penser que je pourrais déposer mes vêtements de grossesse. Chic, des courgettes pour la ratatouille, etc etc... La give box est là! 
Une Givebox est un dispositif de circulation gratuite des objets, issu d’une action citoyenne. Déjà existante au Québec, en Allemagne ou en Grande-Bretagne, dans de nombreuses villes et de nombreux villages français, elle s’apparente formellement à une grosse boîte solide, une armoire ou parfois à un cabanon. 
Elle permet aux habitants d'un quartier de déposer ou prendre toutes sortes d’objets : livres, jouets, chaussures et vêtements... etc. Des objets en bon état qui ont encore toute leur vie à vivre!
Pour les objets volumineux, une photo ou une description avec un numéro de téléphone ou un email est suffisante. 

Pour fonctionner, la give box a besoin que les riverains se l’approprient, qu’ils y trouvent un intérêt, qu’elle réponde à un besoin. Hors des circuits financiers, prenant sa légitimité dans le cadre d’une économie solidaire et altruiste, elle devient aussi le symbole de démocratisation de la consommation durable. 

La give box est souvent animée d'événements visant à proposer de tisser des liens entre habitants, commerçants, d'un même quartier.

A Lyon, on trouve une give box à Lyon 7ème place Jules Guesde. Elle se présente sous forme de modules : plusieurs boîtes en bois sont assemblées entre elles pour n’en former qu’une seule. Cela dit, il n’y a pas de règles pour la construction d’une Givebox, on peut la construire selon la forme que l’on souhaite : une simple boîte suffit tant qu’elle peut contenir les objets à l’abri des intempéries.
La give box  de la place Jules Guesde
On en trouve une autre dans le 5ème, place de Trion:

et rue des Macchabées:

A la Croix-Rousse, rue d'Austerlitz:

La give box crée une « zone de gratuité » permanente : les objets circulent librement et chacun trouve ce qui peut lui servir !

Si l’idée de créer une give box à Vaugneray  vous intéresse, contactez Union Pour l'Avenir . Nous pourrions en lancer une dans le village. Nous nous chargeons des formalités administratives.

Motivé(e) par l’idée? Laissez vos commentaires sur le blog ou la page Facebook, donnez-nous vos coordonnées en message privé par Facebook ou sur unionpourlavenir.vaugneray@gmail.com

Nous attendons vos réactions!