mardi 24 novembre 2015

« Bisounours » l’insulte qui cherche à détruire l’altruisme

(d'après mrmondialisation.org 5/10/2015)

Vous défendez les Droits de l’Homme ? Vous voulez construire une société plus juste et égalitaire ? Vous avez de la peine pour les minorités opprimées ? Vous croyez que la bonté humaine peut triompher de la haine dans ce monde ? Alors vous êtes probablement un Bisounours ! du moins, dans la bouche de ceux qui aimeraient vous convaincre que l’altruisme est mort, et que la réalité se résumerait à un tableau bien noir et un avenir bien pessimiste. Analyse d’une tentative de tuer les idées solidaires.

On dit qu’une insulte reflète davantage l’état d’esprit de celui qui l’exprime, que l'état d'esprit de celui qui la reçoit. Vous n’avez probablement pas pu échapper à "bisounours", cette « insulte » des temps modernes qui coupe court à tout débat, réduisant toute profondeur des réflexions à une image enfantine. 

Le mot « bisounours » n’a aucune signification réelle. Projection mentale sans fondement, le mot est censé réduire la pensée d’une personne à cet état de nounours rose, au petit cœur dessiné sur le ventre, trop gentil pour regarder la « réalité-vraie » au-delà du « politiquement correct ».

care_bears_the_teen_years_9_by_drchrissyImage : DrChrissy

Mais quelle réalité ? 

Pour le comprendre, il suffit de se tourner vers les médias de masse, notamment la TV, où de nombreux invités utilisent ce mot à outrance pour défendre leurs idées (voir la vidéo au bas de cet article). "Bisounours" est généralement utilisé par des personnes qui perçoivent le monde comme dangereux, malsain, terne, où les alternatives solidaires, la raison et la tolérance n'ont pas leur place. Car la réalité n'est avant tout qu'une "perception" personnelle du réel. 

De manière générale, le mot « bisounours » est appliqué aux conduites altruistes. Le terme, insignifiant par nature, est séduisant, car il stigmatise, mais avec un certain "humour". Il est très répandu sur les réseaux sociaux, tout particulièrement dans les mouvements opposés aux idées sociales et aux projets éco-solidaires, idées et projets qui refléteraient naïveté et gentillesse béate. Il est de plus en plus utilisé dans la vie courante...

Et c’est ici qu’on comprend aisément où veulent en venir ceux qui utilisent ce mot pour bloquer un débat. En postulant que le monde est fondamentalement dangereux et que la bonté est un défaut, on s’autorise à considérer comme souhaitable une société de type sécuritaire, liberticide, où l’emploi de la force, de la dénonciation, de la répression, de la surveillance, et de la loi du plus fort seraient des compromis inévitables. 

Ce climat de peur et d'égoïsme, opposé par définition à l’altruisme sur lequel reposent les projets collectifs, gagne du terrain en Europe avec la médiatisation accrue des questions d’immigration, des faits divers sordides et de l’accumulation des crises. 

Ainsi, on observe un parallèle entre la montée des grandes peurs dans l’opinion et la stigmatisation de ceux qui élaborent des alternatives progressistes, humanistes et positives. 

Pour mieux comprendre cette stigmatisation des idées altruistes, on vous invite à regarder la vidéo ci-dessous:


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