jeudi 28 avril 2016

Les hauts revenus du show-biz et du sport

(20 avril 2016 - Observatoire des Inégalités)

Les revenus annuels du show-biz et du sport représentent pour certains près de 1 140 années de Smic en France, 15 000 années aux Etats-Unis.


Les sommes perçues par quelques personnalités du sport ou du show-business sont astronomiques, hors de portée du commun des mortels. Elles s’expriment en centaines, voire en milliers d’années de Smic. 
Tony Parker, sportif français le mieux rémunéré en 2015, a perçu 19,9 millions d’euros annuels, l’équivalent de 1 138 années de Smic. 
Au cinéma, l’acteur et producteur Dany Boon est le mieux payé en 2013 avec des revenus annuels de 3,6 millions d’euros, plus de deux siècles de salaire minimum.
Au niveau mondial, le boxeur américain Floyd Mayweather Jr. a touché en 2015, 300 millions de dollars (264 millions d’euros), soit 15 071 années du salaire minimum français.
La chanteuse Katy Perry a perçu un revenu annuel en 2015, de 135 millions de dollars (119 millions d’euros), 6 781 années de Smic.

Comment ces hauts niveaux peuvent-ils être justifiés ? 

Même s’ils disposent très souvent d’une équipe de conseillers autour d’eux, les stars du sport ou du show-business doivent leurs revenus à un mélange de marketing, de travail et de talent personnel
Mais aussi à l’utilisation de « petites mains » qui sont embauchées à très bas coût, des salles de concerts au monde du cinéma en passant par les clubs sportifs. 
L’énorme audience médiatique de ces stars en fait des marques commerciales qui assurent (ou presque) à leurs employeurs une garantie de ressources. Ces derniers sont donc prêts à leur offrir des revenus considérables.
A méditer en regardant l'Euro 2016!
Mieux vaut être footballeur qu'acteur!

lundi 25 avril 2016

Fairphone, un téléphone éthique, on y croit?

d'après bastamag.net 
Un smartphone fabriqué dans des conditions acceptables est-il possible ? Plusieurs scandales ont entaché les grandes marques de l’industrie électronique : métaux extraits dans des zones de conflits en Afrique, conditions de travail indignes sous-traitantes en Asie, pollutions environnementales, obsolescence des produits… Face à cette situation, une entreprise néerlandaise a lancé le Fairphone, un smartphone qui se veut « responsable » et « durable ». Une avancée louable malgré les limites de l’initiative. 

« J’ai cassé l’écran de mon smartphone, un Samsung quasi neuf, et j’ai dû emprunter un téléphone un peu bas de gamme en attendant », explique une jeune femme. Connectée en permanence aux réseaux sociaux ou à Internet, comme beaucoup d’autres jeunes de sa génération, elle se trouve un peu diminuée sans son appareil de prédilection. Constatant que la réparation de son écran était trop coûteuse et compliquée, elle ne s’est pourtant pas ruée sur un nouveau smartphone standard, l’attitude type de milliers d’autres consommateurs. « J’ai remis en question la façon dont on nous propose systématiquement des appareils à usage unique. Le reconditionnement ne m’attirait pas non plus. J’avais entendu parler il y a quelques temps, d'un téléphone dont les éléments étaient facilement remplaçables. C’était malheureusement resté à l’état de projet. En cherchant davantage, j’ai découvert le FairPhone 2 ».
Elle a ainsi précommandé son FairPhone 2 (fair signifie « juste » en anglais), à coque bleue translucide. L’appareil est entièrement modulable, fabriqué par la start-up FairPhone basée au Pays-Bas, qui ambitionne de proposer des téléphones les plus « éthiques » possible. « Je me suis intéressée au juste prix du téléphone, comprendre ce que je payais, les conditions de sa fabrication. La démarche de cette entreprise m’a séduite. » 

Des filières de production plus transparentes

Fondée en 2013, la société a été lancée suite à une campagne de sensibilisation en 2010 qui s’interrogeait sur la possibilité de fabriquer un produit technologique haut de gamme en s’appuyant sur une fabrication moins nocive pour l’environnement et les conditions de travail. « En 2011, nous avons d’abord étudié les modes de production, particulièrement en Chine et au Congo, en nous appuyant sur des ONG locales pour aller à la rencontre des différents acteurs du système », explique Bibi Bleekemolen, responsable du développement durable chez FairPhone.
Courant 2013, après avoir identifié et choisi sur le marché des fournisseurs dont les pratiques semblent les plus respectables – d’un point de vue social –, l’entreprise lance son FairPhone 1. « Nous essayons de concevoir un produit dans les meilleures conditions possible pour une utilisation intelligente » expose le fondateur et directeur Bas Van Abel. La start-up, conforme aux convictions de ses créateurs, se veut entièrement transparente sur la fabrication de ses téléphones ainsi que sur son fonctionnement interne, ses dépenses, ses investissements ou ses marges. Le détail du coût du téléphone est accessible en ligne de même que les noms des partenaires et distributeurs.

La question de l’extraction d’or

Par ses matériaux, la fabrication du « Fairphone » ne diffère pas des autres smartphones : elle nécessite les mêmes terres rares et minerais indispensables, la même main-d’œuvre. Mais la marque refuse de s’approvisionner dans les mines africaines qui alimentent les conflits armés, et cherche celles qui, si possible, n’exploitent pas les populations dans les conditions les plus terribles – comme l’a rappelé encore récemment un rapport [1] d’Amnesty International sur l’extraction de cobalt. Elle tente aussi de travailler avec des entreprises chinoises dont les pratiques sociales sont plébiscitées par les employés.
L’or « certifié » Fairtrade provient d’une mine péruvienne. « Minera Sotrami est une petite entreprise minière, qui compte 164 actionnaires et emploie 260 mineurs ainsi que 5 ingénieurs qui gèrent la mine et toutes les étapes de transformation du minerai. L’or extrait sur ce site répond à la norme Fairtrade pour l’or et les métaux précieux », communique l’entreprise.

Des métaux « ne provenant pas de zones de conflits »

La marque développe également des programmes éducatifs au Ghana avec son partenaire néerlandais, l’organisation non gouvernementale Closing the Loop, afin de sensibiliser les populations aux dangers liés à l’extraction ainsi qu’au recyclage de matériaux électroniques. Elle essaie de mettre en œuvre des campagnes similaires en Ouganda et au Cameroun« L’industrie du recyclage est loin d’être propre. Nos téléphones ne sont pas issus du recyclage, mais nous voulons nous impliquer dans cette filière pour l’améliorer, la rendre plus transparente et plus profitable, cela fait partie de nos valeurs clés », souligne Bibi Bleekemolen.
Ces initiatives ont valu à la start-up la remise du prix « Momentum for Change des Nations Unies » à l’occasion de la CPO 21« Contrairement à d’autres, nous voulons avoir la main sur toute la chaîne de production, et pas uniquement sur les principaux fournisseurs. Nos partenaires, des ONG locales comme le réseau TAOS en Chine, qui effectue des audits réguliers et une veille permanente sur les conditions de travail dans les entreprises chinoises, nous assurent que les démarches sont respectées à tous les niveaux. Mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir », reconnaît Bibi Bleekemolen. Pour l’instant seuls quelques minerais sont issus d’un commerce réellement traçable, tant les intermédiaires sont nombreux dans ces filières. 

« Tout ce qui relève de l’extraction minière n’est pas durable »

Quant à des ressources minières « durables », les analystes du bureau d’étude et d’information Le Basic, spécialisé sur les impacts sociaux et environnementaux des différentes filières de consommation courante, demeurent sceptiques. 
« Il faut faire attention aux mots que l’on emploie quand on parle de commerce équitable et de filières durables. Le Fairphone ne peut pas répondre à toutes les conditions nécessaires pour entrer dans la catégorie commerce équitable et durable, comme peut l’être aujourd’hui le café », nuancent-ils « Annoncer de l’extraction d’or équitable contribuant au développement durable n’est pas très réaliste, par définition, tout ce qui relève de l’extraction minière n’est pas durable, car la Terre a des ressources, certes, mais limitées ».
« La fabrication de téléphones décomposables en blocs permet de produire moins de déchets, car on n’est pas obligé de tout jeter à la fin de vie de chaque élément. Mais si l’on voulait un smartphone réellement propre, idéalement, il faudrait pouvoir recycler ces blocs et leurs composants. Ce qui est loin d’être le cas. Si les métaux sont, en théorie, facilement réutilisables, leur éparpillement à des doses microscopiques dans chaque smartphone rend leur recyclage fastidieuxMoins de 1% des terres rares est recyclé.  Il existe actuellement un frein industriel – la filière de recyclage n’existe pas, et est coûteuse à mettre en place – et économique, le prix des matières premières minérales étant actuellement bas. C’est un secteur avec très peu d’alternatives [2] ».

Comment mobiliser le consommateur ?

Acquérir un Fairphone serait donc vain ? « La démarche est louable et nécessaire, car elle cherche à sensibiliser le consommateur à ces phénomènes. Elle s’inscrit à contre-courant des tendances actuelles, en assumant les enjeux sociétaux liés aux filières d’approvisionnement. Et tente d’y répondre en proposant un produit réparable alors que nous sommes dans le « tout-jetable » depuis des décennies. La question est de savoir si l’objet smartphone lui-même est compatible avec les impacts sociaux et environnementaux qu’il génère. Et surtout si le consommateur sera suffisamment sensible pour adhérer aux alternatives dont le FairPhone est le fer de lance. Tant que les prouesses techniques et le confort du consommateur priment, nous ne verrons pas une réelle mobilisation des acheteurs ».
Ce qui s’est produit dans le secteur textile depuis trois décennies incite à ne pas se réjouir trop vite. Les beaux discours et engagements des industriels sur leurs responsabilités sociales n’a pas empêché la catastrophe du Rana Plaza, qui a tué plus d’un millier d’ouvriers il y a trois ans au Bangladesh : « Les industries disent avoir amélioré leurs modèles en travaillant leur responsabilité sociale en entreprise (RSE), mais concrètement peu de choses ont changé ». L’industrie textile a une nouvelle fois frôlé la catastrophe au Bangladesh, mi-février 2016. Une illustration supplémentaire des limites de la « responsabilité sociale » façon H&M. « Le consommateur reste pris dans un modèle économique qui engendre les achats impulsifs , il s’agit dans les deux cas,  textile ou  smartphones, de marqueurs sociaux. C’est cela qu’il faudrait arriver à casser ».

Vers une consommation et une utilisation responsables

En termes de consommation, la démarche du FairPhone se rapproche justement d’une logique de « décroissance » économique plutôt que de renouvellement d’un produit à tout prix, avec autant d’équipements qui deviennent obsolètes en quelques mois. On ne peut ainsi acheter l’appareil qu’en pré-vente. En France, un seul endroit le propose : l’ultrabranché Centre Commercial, magasin situé non loin de la place de la République, à Paris, qui vend principalement des produits de mode issus de circuits courts, bio et équitables.
Le FairPhone demeure encore un produit confidentiel qui attire un consommateur averti. Un Bordelais de 28 ans, adhérent des Amis de la Terre et militant au sein d’Alternatiba explique: « Cela m’irrite vraiment d’acheter un produit dont les composantes risquent de ne plus fonctionner peu de temps après ! Tout est pensé pour nous inciter à consommer ! Ici, la démarche est différente. Le fait que le téléphone soit fabriqué sur demande nous oblige à réfléchir sur l’objet que nous achetons, en plus du prix qui est élevé et de l’attente qui s’ensuit. On se sent réellement impliqué dans le produit et son évolution ». À terme, le FairPhone pourra-t-il  séduire un large public ?

Les opérateurs français de téléphonie à la traîne

Côté technologie, les utilisateurs contactés soutiennent que le FairPhone 2 n’a rien à envier à ses concurrents. Il serait même plus accessible, car la réparation est conçue pour tous via des tutoriels très simples et gratuits, en ligne sur le site du fabricant. Muni d’un écran LCD Full HD Gorilla Glass de 5 pouces, sous Android 5.1 (Lollipop) disposant de 32 gigaoctets de mémoire interne, le FairPhone 2 est même plutôt bien noté par rapport à son prédécesseur le FairPhone 1. 
On s’interroge cependant sur la capacité du producteur à fournir les petites pièces détachables. « On ne trouve pas toujours toutes les pièces manquantes quand on en a besoin et l’attente en général est un peu longue », remarque un acheteur. Le prix du téléphone, actuellement de 525 euros, refroidit aussi les acheteurs potentiels : il ne comprend pas les accessoires comme le chargeur ou les écouteurs – la marque estime que tout le monde dispose d’un câble usb de base. Autre inconvénient : il est actuellement impossible de bénéficier de paiement différés ou d’obtenir le FairPhone sur abonnement avec un opérateur français, comme c’est déjà le cas au Royaume Uni ou aux Pays Bas. « Nous sommes actuellement en pourparlers avec plusieurs fournisseurs français. Mais ce n’est pas évident de les associer au projet car leur vision des produits est parfois conflictuelle avec la nôtre », remarque la directrice du développement durable chez FairPhone.
Quant à un système d’exploitation (operating system, OS) plus éthique et moins intrusif que Google – à qui appartient l’OS Android depuis 2005 – le fabricant s’est engagé à développer prochainement des logiciels équitables. En attendant un véritable logiciel interne, Fairphone a ouvert un site en septembre 2015, afin que les utilisateurs puissent expérimenter leurs propres OS en open source.
FairPhone, s’il demeure pionnier en matière d’initiative électronique éthique ne se diversifiera pas de sitôt vers les tablettes ou les ordinateurs. « Nous voulons nous concentrer sur un seul produit. L’idée est de créer un impact positif en lançant une réflexion globale sur la consommation des biens électroniques », rappelle Bibi Bleekemolen. Vivement que d’autres s’en inspirent.

Notes

[1Voir le rapport « Voilà pourquoi on meurt » d’Amnesty International, paru le 19 janvier 2016.

[2Voir également le rapport sur« Le Panorama du marché des terres rares », Portail français des ressources minérales non énergétiques, 2014.

vendredi 22 avril 2016

Pour la diversité des structures d'accompagnement agricole

Le nouvel exécutif de la  Région Rhône-Alpes Auvergne a augmenté le budget général à l’agriculture, mais a sabré tous les budgets des associations qui travaillent pour une agriculture paysanne, durable, agro-écologique... Ces associations qui aident des paysans à s’installer, à mettre en place des AMAP et des circuits courts, à se convertir en bio : n’est-ce pourtant pas ce que veulent les citoyens ?
 
Et bien non, cet exécutif préfère financer les robots de traite et la fuite en avant de l’agriculture productiviste.

Union Pour l'Avenir s'associe à la démarche des associations ci-dessous et compte sur vous pour signer et relayer massivement la pétition qu'elles ont lancée.
 

Texte de la pétition:
Suite aux élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes, le nouvel exécutif a revu totalement sa politique de soutien aux associations de développement agricole, qui accompagnent les producteurs dans leurs projet (installation-transmission, vente directe, agriculture durable et paysanne, accueil à la ferme…). Ces associations s’inquiètent aujourd’hui des décisions prises, notamment des diminutions importantes de financements.
Nos associations* accompagnent de nombreuses créations d’activité dans le monde agricole, alors que le nombre d'agriculteurs ne cesse de diminuer. Elles mènent des actions permettant de renforcer les liens entre la population et le monde agricole, de se nourrir sainement, d'offrir de nouvelles solutions aux agriculteurs face à la crise. 

Remise en cause de l’ensemble des actions :
En 2016, l’ensemble des associations de soutien aux initiatives d’agriculture durable est touché par des baisses de subventions du Conseil Régional, de 20 à 50 %. Pour les années à venir les perspectives sont tout aussi inquiétantes.
Dans le même temps, de nombreux Conseils Départementaux se désengagent, et cela risque de s’aggraver les prochaines années avec les transferts de compétences des départements aux régions.
Aujourd’hui, dans ce contexte difficile, plusieurs licenciements sont en cours, et surtout nous ne sommes pas certains de pouvoir continuer nos actions à court terme.
Ces actions répondent aux besoins des agriculteurs, qui recherchent des solutions face à la crise actuelle, et aux attentes des consommateurs et citoyens, qui souhaitent des produits de qualité, moins d’intermédiaires, plus de transparence dans les pratiques agricoles.

Alors même que la Région prône le soutien aux circuits courts, et à l’installation d’agriculteurs sur les territoires, elle détruit aujourd’hui ceux qui ont initié les changements dans les pratiques de consomma-tion, dans l’accès aux terres agricoles, ou dans l’accompagnement à l’installation de tous les porteurs de projets.

Nous demandons à la Région Auvergne-Rhône-Alpes de continuer à soutenir la pluralité des structures d'accompagnement aux producteurs, afin de répondre aux besoins des acteurs locaux, paysans, ruraux, citoyens pour des territoire ruraux dynamiques et vivants.

*Accueil Paysan, Afocg des Alpes, Afocg de l'Ain, Atelier Paysan, Réseau des AMAP AURA, ARDEAR, CANT'ADEAR, FR CIVAM, MRJC, Nature et Progrès Ardèche, Solidarité Paysans, Terre de Liens, Terre d'Envies, Agribioardèche
réseau d'assocations de développement agricole et rural    Contacter l'auteur de la pétition

Pour signer:
http://www.petitions24.net/pour_la_diversite_des_structures_daccompagnement_agricole

mardi 19 avril 2016

Conseil municipal du 18 avril: Où vont les déchets de la Métropole?

Ce Conseil municipal de printemps promettait d'être léger, vu l'ordre du jour. Dans ce cas-là c'est l'occasion  d'aller plus avant dans les dossiers (logement social, fourniture d'électricité...) et d'aborder des sujets divers (séjour des jeunes roumains, remblais, sécurité routière...). C'est ce qui s'est passé, à la satisfaction de tous.
Un Conseil synthétisé en trois points: Délibérations - Communications et questions diverses - et... Le meilleur pour la fin, sur le problème des remblais!
Bonne lecture! Et n'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires ;-)

Ce remblai est sur Vaugneray. Trouverez-vous où il se situe?
Délibérations:

Impôts locaux - Rectification du taux de la taxe sur le foncier non bâti: Lors du vote des taux d'imposition en mars, la commune n'avait pas connaissance de toutes les subtilités fiscales liées à la fusion avec St Laurent de Vaux. Celles-ci nous imposent une légère diminution du taux voté en mars (41,04% au lieu de 41,26%). Pas de quoi fouetter un chat! Unanimité du vote.

Logements sociaux: Le constat de carence dressé par l'Etat sur le nombre de constructions de logements sociaux à Vaugneray pendant la période 2011-2013 a deux conséquences:
-le paiement d'une pénalité importante (prévue au budget) et 
-l'obligation de passer contrat avec l'Etat et avec la CCVL(qui porte le programme local de l'habitat) sur des engagements de construction pour 2014-2016 et 2017-2019.
Pour 2014-2016, l'objectif est de 44 logements sociaux, dont 30% minimum de logements à loyers bas pour les personnes les plus en difficulté (financés par des PLAi) et 30% maximum de logements à loyers plus élevé (financés par des PLS), le logement social classique (financé par des PLUS) devant s'intégrer dans ce schéma.
Pour cette période, le nombre de 44 logements sociaux est déjà atteint, mais il n'y a que 14 % de logements en PLAi (très sociaux), alors que les PLS sont à plus de 25%...
Pour 2017-2019, l'objectif est de 45 logements sociaux, mais les opérations programmées sont également déficitaires en PLAi. Il est clair que les promoteurs se font "tirer l'oreille" pour réaliser des logements sociaux accessibles aux catégories les plus modestes. 
Par ailleurs, périodes de référence légale et programmations des promoteurs ne sont pas en phase: une opération importante peut très bien ne pas être prise en compte, ou prise en compte au mauvais moment, car achevée trop tôt ou trop tard, ce qui pénalise automatiquement la commune...
Ces difficultés ont été rappelées par Union Pour l'Avenir. Le maire en est bien conscient mais souligne le manque de leviers dont dispose la commune pour influencer les promoteurs. Le contrat de mixité sociale passé avec l'Etat et la CCVL doit permettre quelques avancées: information en amont sur les demandes de conventionnement, Comité de suivi... Il a été approuvé à l'unanimité par le Conseil municipal moins une abstention.

Régularisation du tracé du chemin du Pigeonnier au Cumet: "Le chemin s'est déplacé parce qu'il y a trop de pente" a dit le maire! Deux propriétaires privés sont concernés et voient leur surface cadastrale amputée de 61m², alors que la commune récupérera 109 m², à charge pour elle de réaliser des places de stationnement supplémentaires. Unanimité du vote.

Théâtre du Griffon, modification des représentants du Conseil municipal au sein du Comité de pilotage: Ghislaine Fromm et Jean-Jacques Moreau (UPA) remplaceront Joëlle Chamarie et Olivier Beau (UPA). Une façon de faire tourner notre présence dans les lieux qu'on aime! Unanimité des votants.

Les remblais de Vaugneray (suite): où voit-on celui-ci?


Communications et questions diverses:

Contrat avec ENGIE pour la fourniture d'électricité des bâtiments communaux: 29 bâtiments sont concernés, 7 fournisseurs ont été consultés et le dossier a été examiné au Comité consultatif développement durable. Engie a fourni la meilleure offre: 7% d'économie sur le montant TTC de la dépense annuelle, soit environ 4 100 €, pour une énergie garantie 100% renouvelable. Le tarif est garanti sur 2 ans. Pour ce qui concerne l'éclairage public, changer de fournisseur n'est pas intéressant, car toute amélioration supposerait le remplacement des compteurs ce qui reviendrait trop cher par rapport aux économies possibles.

De fil en aiguille, et à l'opportune initiative d'une ancienne adjointe au maire, la discussion s'est portée sur la mise en place des compteurs Linky pour remplacer les compteurs d'électricité actuels.
Une partie de l'auditoire, dont UPA, a souligné que ce changement se fait surtout dans l'optique d'un gain de productivité pour l'entreprise, l'intérêt du particulier semblant moins évident, surtout celui des personnes électrosensibles... Les anciens compteurs ne sont pas recyclables, de même que... les agents, dont le métier de releveur va disparaître. Quant aux créations d'emplois, elles ne seront que temporaires, le temps de la mise en place du dispositif. L'aspect développement durable et social semble donc discutable. Le principe de précaution dans ce dispositif est abordé avec une certaine légèreté,  ce qui a amené certains pays (Canada, Allemagne) ou communes à en refuser la mise en place. A noter: les particuliers ont eux aussi le droit de refuser les compteurs Linky même si votre fournisseur préféré vous affirme le contraire!
Le maire ayant refusé catégoriquement que la commune puisse délibérer sur la mise en place de ces nouveaux compteurs, le choix relèvera donc de chacun d'entre nous. 
Voir entre autres sites:  http://refus.linky.gazpar.free.fr/quelles-consequences.htm
Pour l'eau également: le maire a indiqué que les compteurs dits "intelligents" se positionnent aussi pour remplacer les compteurs d'eau. Le nouveau contrat d'affermage qui doit intervenir au 1er janvier 2018 fera en effet, une bonne place au télé-relais. Nous reparlerons donc de cette question.

Le KIJ (Kiosque Infos Jeunes) a été officiellement lancé. Vous trouverez tous les détails dans le bulletin communal. On peut le questionner en mairie les lundis, mardis et samedis (matin), mercredis, jeudis et vendredis (après-midi), ainsi qu'à la MJC les mercredis et samedis (après-midi), et à la médiathèque les lundis et jeudis de 16H30 à 18H30.

Coopération Vaugneray-Dabuleni: Le séjour des jeunes roumains début avril, dans lequel certains conseillers d'UPA se sont d'ailleurs investis, devrait être suivi d'un séjour d'adultes en Roumanie en juillet 2016, puis d'un nouvel échange de jeunes en juillet 2017 et avril 2018. Intéressant: des échanges de stagiaires ou d'élèves en formation universitaire ou professionnelle peuvent être étudiés, c'est une piste à développer!

Restaurant scolaire: l'association de gestion, qui procède à la vente des tickets, se heurte à l'interdiction légale de manier de l'argent public. Il faudra donc avant la rentrée de septembre, entériner la création d'un véritable restaurant municipal, qui fonctionnera en régie. L'association continuera à s'impliquer dans le cadre d'un Comité de pilotage, comprenant des parents et des conseillers municipaux.

Sécurité routière: Les récents accidents graves voire mortels route de Bordeaux mettent en évidence la dangerosité de la portion Maison Blanche - Quatre Chemins. L'absence de piste cyclable est patente (s'il y en avait une, encore faudrait-il l'entretenir régulièrement), les rond-points promis se font attendre... question de moyens et de priorités pour le département. Pour l'instant, statut quo!

Le meilleur pour la fin:

Les remblais de Vaugneray (suite): le plus célèbre!


Remblais: UPA a soulevé une nouvelle fois le problème des remblais à Vaugneray, rebondissant sur le combat des habitants de Pollionnay qui ont stoppé la mise en place d'une décharge de 25 000 m3 sur leur commune, au lieu-dit Ponce. 
Où ces remblais de Pollionnay vont-ils trouver preneur, où vont les déchets de la Métropole? 
A Vaugneray, UPA a recensé 7 chantiers en cours, faisant ou non l'objet d'une déclaration et d'une autorisation de la mairie, ou totalement illégaux, ou simplement "à surveiller car laissant pressentir une évolution": au Cumet, aux Roches, vers Montferrat, la Combe, le Martin, Pierre Blanche... 
Que se passe-t-il quand la route est dégradée, quand le chantier excède l'autorisation municipale, quand il n'y a pas d'autorisation du tout? 
Comment sont contrôlés les contenus des remblais (on a pris en photo des machines à laver, des radiateurs, des pneus...)?
Il nous semble qu'à Vaugneray, on se base surtout sur le Code de l'urbanisme et moins sur le Code de l'environnement. Question de culture municipale, d'histoire locale... 
Des progrès ont été faits quant aux déclarations et autorisations, quant au suivi des avis de la commission d'urbanisme, et UPA y est pour quelque chose. Mais en premier lieu, c'est du ressort de chacun d'entre nous de se sentir responsable de l'environnement.
Pour cette raison, UPA, qui a intégré dans ses statuts la protection de l'environnement, veut initier un vaste travail qui devrait intéresser nombre d'entre vous, sur le thème : "Où vont les déchets de la Métropole?" 
Nous souhaitons relever suffisamment d'informations, en lien notamment avec la FRAPNA, pour intéresser les médias (presse écrite, radios, TV) à cette question, qui dépasse largement le cadre de Vaugneray. Contactez-nous pour participer à ce travail!

samedi 16 avril 2016

Le paradigme des singes

(d'après http://www.au-pays-des-souris.org/)

Un groupe de scientifiques plaça cinq singes dans une pièce au milieu de laquelle se trouvait un escabeau permettant d’accéder à des bananes.

A chaque fois qu’un des singes essayait de grimper à l’escabeau, une douche glacée aspergeait automatiquement les autres.

Au bout d’un certain temps, à chaque fois qu’un des singes essayait de monter sur l’escabeau, les autres le frappaient par crainte de prendre une douche glacée. Bien entendu, au bout de quelques temps, aucun des singes ne se risqua à grimper malgré la tentation.

Les chercheurs décidèrent alors de remplacer les singes.

Pour commencer, un seul singe de la communauté fût remplacé par un nouveau.
La première chose que fît le nouveau fut d’essayer de monter sur l’escabeau pour attraper les bananes. Aussitôt, les autres le frappèrent.
Quelques coups plus tard, le nouveau membre de la communauté avait appris à ne plus grimper sur l’escabeau sans même connaître la raison de cette interdiction.
Un deuxième singe fut remplacé et subit le même sort que le premier. Le singe arrivé juste avant lui participe même à la punition. Il fait désormais partie de « l’équipe ».
Un troisième singe fut échangé et le processus se répéta. 
Le quatrième et le cinquième furent changés tour à tour. Tous subirent le même sort dès qu’ils tentèrent de grimper sur l’escabeau.

Au final, après avoir remplacé tous les singes d’origine, aucun singe présent dans la pièce n’a été arrosé d’eau froide. Cependant, aucun ne tentera de grimper sur l’échelle. Pourquoi ? Parce que dans leur esprit… c’est comme ça, point. S’il était possible de parler avec ces singes et de leur demander pourquoi ils frappent ceux qui tentent de monter sur l’escabeau, leur réponse serait la suivante : “Je ne sais pas, mais c’est comme ça qu’on fait depuis toujours”.

NDLR: L'expérience ci-dessus n'a pas vraiment eu lieu telle qu'elle est décrite. Une expérience du même genre sur un groupe d'une vingtaine de singes a  été menée en 1966 par G.R. Stephenson (Stuttgart) mais dans des conditions scientifiques manquant de rigueur. Ce théorème montrant la force du conditionnement dans le temps, indépendamment des conditions de départ, et largement utilisé dans les formations de management, reste encore à démontrer...

Ce paradigme des singes illustre parfaitement nos habitudes électorales. Une éducation politique basée sur la répétition d’un schéma transmis de génération en génération et sur la certitude qu’il faut bien voter pour quelqu’un, coûte que coûte.

Nous sommes-nous seulement posés la question de ce qui se passerait si, au lieu de voter ‘’par défaut’’, pour ‘’le moins pire’’ ou ‘’contre’’, nous décidions de ne voter pour aucun des candidats en lice ? Au nom de quoi ne pourrions-nous pas dire simplement : aucun de ces candidats ne nous convient !
N’est-ce pas précisément notre rôle que d’exprimer avec lucidité et réalisme un minimum d’exigence politique vis-à-vis de ceux que nous désignons comme nos représentants ?

Quel risque courons-nous, nous, simples citoyens, à ce que nous empêchions que des mauvais choix ne se répètent indéfiniment sous prétexte qu’il faudrait absolument en faire un? Le trône de France ne pourrait-il rester vide le temps que nous lui trouvions un héritier réellement représentatif et librement choisi par tous les français ?

L’article 7 de la Constitution a pourtant prévu cette éventualité. Dans ce cas, c’est au président du Sénat que reviendrait la responsabilité d’assurer l’intérim et gérer les affaires dites ‘’courantes’’. 
Un tel scénario, - catastrophe surtout pour ceux qui ne seraient pas élus - ne serait en revanche ni dramatique, ni exceptionnel pour les électeurs. Souvenez-vous de l’expérience Belge en 2011. 541 jours sans gouvernement !
Une carence gouvernementale pourtant sans conséquences sur le quotidien des citoyens belges. Les magasins ont continué à être alimentés, les écoles et les banques ouvertes, le courrier distribué, les transports en communs assurés. Les seuls à avoir souffert de cette situation inhabituelle sont les politiciens eux-mêmes, contraints de dépasser les dogmes partisans dans lesquels ils étaient prisonniers.

En France, la bataille pour 2017 bat déjà son plein.
Ne répétons pas indéfiniment les mêmes erreurs sous prétexte que ‘’c’est comme ça qu’on fait depuis toujours’’. 
De temps en temps, il faut changer tous les singes en même temps. 



mercredi 13 avril 2016

La transparence fiscale, vite!

d'après David Corman  et overblog.com comment lutter contre la fraude fiscale
Après le scandale Panama Papers :

La lutte contre la fraude et l'évasion fiscale, demandée depuis longtemps, doit devenir une priorité pour les États, et en particulier pour la France. Il y a quelques semaines encore, le montage fiscale d'Ikéa, qui profite des paradis fiscaux en Europe, pour réduire ses impôts en toute légalité, était révélé au Parlement européen !


L'évasion fiscale, ce sont chaque année entre 40 et 60 milliards d'euros de manque à gagner pour l'économie française. Les banques, les multinationales et les grandes fortunes qui cachent leur argent pénalisent toute la société : leurs impôts devraient financer nos services publics !

C'est pour lutter contre ce fléau qu'une réglementation fiscale plus stricte doit empêcher qu'on échappe à l'impôt en créant des sociétés-écrans dans des paradis fiscaux, et doit obliger à la transparence bancaire. Il faut aussi que les grandes entreprises publient un "reporting" de leurs activités et de leurs revenus pays par pays.

C'est d'ailleurs ce reporting, obligatoire depuis peu pour les banques, qui a permis à Oxfam France, au CCFD - Terre solidaire et au Secours catholique de mener une étude approfondie sur les activités des banques françaises, et de montrer qu'un tiers des bénéfices des banques françaises était déclaré dans des paradis fiscaux...

En somme, nous n'apprenons rien avec les Panama Papers. Nos dirigeants connaissent très bien la réalité de l'évasion fiscale, et plus encore depuis les scandales HSBC et LuxLeaks. Rien ne sert de s'étonner et de menacer : il est plus que temps d'agir contre la fraude et l'optimisation fiscale.

En France quelles sont les sanctions encourues pour fraude fiscale ?

La répression est engagée par une plainte déposée par l'administration après avis conforme de la Commission des infractions fiscales (la CIF). La fraude fiscale se prescrit par 3 ans à compter de l'infraction. Les sanctions encourues sont : - des pénalités et amendes pouvant aller jusqu'à 75 000 €;
- des sanctions pénales, dont une peine de prison pouvant aller, jusque 5 ans;
- des sanctions complémentaires ou accessoires, la perte des droits civiques par exemple.


Les outils de lutte actuels contre la fraude fiscale

Au niveau international les pays du G 20 se sont engagés à lutter contre la fraude fiscale. En effet, en avril 2009, ils ont érigé au rang de priorité la lutte contre la fraude et l'évasion fiscale. Ainsi, les pays ont signé des accords notamment en matière d'échange de renseignements fiscaux. Les états se sont également engagés à sanctionner les pays ne respectant pas les standards de transparence fiscale. 

Au niveau communautaire l'Union Européenne intervient principalement en matière de fraude fiscale à la TVA. Le réseau Eurofisc a été mis en place, ce réseau assure une mise en place d'alerte précoce, une coordination des informations et une collaboration entre les différentes autorités européennes. 

Au niveau national la lutte contre la fraude fiscale en France est caractérisée par deux procédures : 
- « La procédure d'examen contradictoire de la situation fiscale personnelle » pour les personnes physiques,
- « La procédure de vérification de comptabilité » pour les personnes morales. Ainsi, l'administration dispose de large pouvoir pour effectuer des recherches quant aux déclarations des contribuables. 
De plus, la France a mis en place divers outils de lutte contre la fraude fiscale, notamment l'obligation du banquier de déclarer les opérations douteuses, ou encore les ETNC (État ou territoire non coopératif) inscrits dans la loi de finances rectificative de 2009.

Les outils existent. Encore faut-il qu'ils soient utilisés, et surtout renforcés
- pour obliger à la transparence bancaire
- pour empêcher la création de sociétés écrans dans des paradis fiscaux
- pour obliger à un reporting des activités des grandes entreprises pays par pays

dimanche 10 avril 2016

Mobilisation contre les décharges de terre à Pollionnay

Nous vous alertons sur une demande faite en mairie de Pollionnay pour un dépôt de terre d'une ampleur considérable : 25 000 m3 (environ 1 700 camions de 20 tonnes) sur un terrain situé en zone naturelle protégée (ZNIEFF) à Fumoy, près de Ponce, voir la zone encadrée en rouge sur la photo.

Une telle quantité de terre proviendra certainement de chantiers du BTP, avec le risque de polluants mélangés à la terre (amiante ou autre…)
Ces types de dépôt sont de plus en plus fréquents. L’article du monde suivant met en évidence les problèmes de pollution et les gros bénéfices réalisés lors de ces opérations :
Des décharges de ce type existent sur Vaugneray depuis des années, alors que d’autres communes (Yzeron, Grézieu, Brindas) ont pris des dispositions dans leur PLU pour empêcher ce type de décharges :


Ce projet va dégrader l’environnement et les paysages de Pollionnay, il va dégrader les routes et chemins d'accès, et poser un réel danger de circulation sur les routes de ponce, des balmes et de la quinsonnière.
Si rien n’est fait d’autres décharges apparaitront n’importe où, peut être dans le terrain à coté de chez vous.
Mobilisons nous pour nous opposer à ce projet, signez la pétition en ligne suivante :

Merci de diffuser ce message autour de vous 

jeudi 7 avril 2016

La loi El Khomri par l'absurde

PAR FRANÇOIS RUFFIN 21/03/2016
http://www.fakirpresse.info/merci-myriam-la-loi-el-khomri-par-l-absurde


On peut faire, on le doit, la critique des mesures que contient la loi El Khomri. Mais il faut surtout faire la critique des mesures qu’elle ne contient pas : la ministre s’attaque-t-elle, le moins du monde, aux causes réelles du chômage ?


L’entreprise ECCE, sous-traitante du groupe de luxe LVMH, fabriquait des habits Kenzo à Poix-du-Nord (59). Matière première et main d’œuvre, tout compris, un costume revenait à 80 € en sortie d’usine – pour être revendu près de 1000 € en boutique. La marge était appréciable, mais insuffisante : la production a été délocalisée en Pologne, puis en Bulgarie, et peut-être en Grèce, à la recherche de salaires toujours plus bas. Que prévoit la loi El Khomri contre ça ? Rien. Une autre loi est-elle prévue, à Bercy, contre ça ? Non, aucune. Valls, Macron, Hollande se taisent.


L’entreprise Pentair, à Ham (80), est hyper-rentable : 22,4% de marges, avec un carnet de commande tellement plein que les employés travaillent jusqu’à 46 heures par semaine. Et pourtant, elle va fermer l’an prochain. Les plans « sociaux » vont démarrer en septembre. La production sera délocalisée en Inde. A tel point que le député de droite du coin, Stéphane Demilly, s’écrie : « Ce sont des salopards de financiers, il faut le dire. » Mais contre ces« salopards de financiers », que prévoit la loi El Khomri ? Rien. Une autre loi est-elle prévue, à Bercy, contre ça ? Non, aucune. Valls, Macron, Hollande se taisent.



Le lave-linge de Whirlpool est parti à Poprad, en Slovaquie, les pneus Contis en Roumanie, les Goodyear à Katowice, en Pologne, et les papier-peints Abélia, les climatiseurs Magnetti-Marelli, les composants électroniques Honeywell, les chips Flodor, etc. Et tout ça, pour un dumping tous azimuts, social, fiscal, environnemental, monétaire parfois (et même sur la sécurité des travailleurs). Mais contre cette désindustrialisation massive - avec des dégâts psychologiques, des conséquences politiques – que prévoit la loi El Khomri ? Rien. Une autre loi est-elle prévue, à Bercy, contre ça ? Non, aucune. Valls, Macron, Hollande se taisent.


« Mon adversaire, c’est la finance », déclarait François Hollande durant sa campagne. Mais capitulant d’avance devant cet « adversaire », renonçant à réformer l’ordre macroéconomique, signant des deux mains les traités eurostéritaires, le gouvernement en est réduit à du bricolage contre les salariés : plafonnement des indemnités de licenciement, paiement des heures supplémentaires, salaires des apprentis… Qui peut croire que résident là les causes réelles, massives, profondes du chômage ?

lundi 4 avril 2016

Non à un hold-up démocratique!



Les modifications des règles applicables à l’élection présidentielle, adoptées le 24 mars par une minorité de députés présents à l'Assemblée Nationale, ne constituent en rien une quelconque «modernisation». Il s’agit au contraire d’un verrouillage en règle du système par la loi du plus fort et d'une atteinte au pluralisme démocratique pour un temps de la vie politique très suivi par les français.
Ainsi le principe des cinq semaines d’égalité du temps de parole entre les candidats est supprimé pour un principe d’«équité» pendant la période dite «intermédiaire» dont le calcul s’établira à partir de la représentativité des candidats et des précédents scores électoraux. Cette disposition affaiblira naturellement les candidats éventuellement issus de la société civile et hors du système des partis dit de gouvernement. Cette règle en revanche cantonnera le débat dans un huis clos à trois (LR, PS et FN) qui verrouillera toujours plus notre démocratie.
Les parrainages, véritable verrou imposé à la candidature des organisations ne disposant pas de suffisamment d’élus, seront également plus compliqués à obtenir.
Au-delà du fond, la méthode est choquante avec une modification des règles à un an de la prochaine échéance, et votée en toute confidentialité par 11 députés socialistes malgré l’opposition de tous les groupes parlementaires à la veille d’un long week-end de Pâques.
Alors que la crise démocratique s’aggrave, ce coup de force ne peut qu’alimenter la défiance. Il illustre également la difficulté d’une Ve République à bout de souffle, incapable de se renouveler et revenant aux pires tactiques électorales du siècle dernier plutôt que de répondre aux aspirations du 21e siècle.
Espérons que les parlementaires sauront revenir le 5 avril sur ces dispositions, en toute conscience, au nom de l’égalité et de la démocratie.

(d'après de nombreux médias dont Le Figaro.fr; eelv.fr...
Nous appelons ceux qui sont attachés à la liberté démocratique à signer la pétition https://www.change.org/p/non-au-projet-de-loi-de-modernisation-de-l-%C3%A9lection-pr%C3%A9sidentielle-pr%C3%A9sidentielleouverte