Association SECOL – samedi 21 janvier 2017 – Vaugneray, théâtre du Griffon
Le film « l’intérêt général et moi », consacré aux grands projets inutiles (dont l'A45) vient d'être projeté, et vient d'être suivi d’un débat animé.Cocteau Mot Lotov (Lionel Lerch), slameur aux mots brûlants, slame en direct, en écho au film et aux échanges avec la salle. Il slame, dans la foulée, le texte ci-dessous:
Lutter n’est pas un projet inutile
"A l’inverse d’une autoroute, je ne ferai pas de concession !Nous vivons au milieu d’une danse macabreUne valse de voiture qui fait tomber les arbresUne danse qui nous cause de déchéancealors qu’on avance sur une autoroute à double non-sensNon-sens économique, non-sens écologiqueDestruction de terres agricolesSacrifier le rural pour développer la métropoleAller de plus en plus vitepour une vie de plus en plus vide, en hors-sol« Mais c’est égoïste de vouloir couper les Ailes-G.V.d’un train, d’un aéroport, d’un développement qui s’envoleL’intérêt général est défini par le politiquedans le cadre de la RépubliqueAlors chacun son rôleEt s’il vous plaît, ne parlez pas de mafia, de dessous de tablepour projet non-rentable, soyez raisonnable… »Ça me met les nerfs, alors j’use d’un langage mercenaireDanse macabre, tout se délabreTu vis tranquille, au plein airUn verre de mojito à la mainTranquille dans ta bulle, jusqu’à ce qu’arrive le bulldozerTant pis pour toi !Même si les chiffres sont faux, l’enquête publique fait force de loiTais-toi, arrête de hurler làsinon tu deviens hors-la-loiNe joue pas au héros, sinon c’est canon à eau et lacrymoToi, t’es que citoyen de la RépubliqueTu ne peux rien contre l’argent-roiEt puis, le pays, faut l’équiperEt n’oublie pas, c’est toi qui paie le PPP (1)Et puis t’es qu’un péquenot débilequi ne comprend rien aux besoins des élites mobilesDes élites qui bougent, comme Barroso qui se barrepas au zoo, mais chez GoldmanÇa donne envie de les mettre tous dans le même Sachset de les jeter au fond de l’YzeronAllez, viens, entre dans la danseLe député te l’a dit« C’est pour l’avenir de VinciEuh, pardon de la France »C’est notre destinDepuis Pompidou, Chalandon, Giscard d’Estaingtoute cette pensée du progrès sur notre esprit a profondément déteintet on s’est soumis à la raison d’EtatLa démocratie est une espèce menacéeDes infrastructures il y en a assezIl faut déjà les moderniseravant de venir détruire l’habitat du triton crêtéMême si défendre cette petite bête paraît crétinC’est en fait là que se joue notre destinÇa n’est pas au détailC’est vital, comme de dire : pas du béton, du bétail !Alors un temps d’échangescar les temps changentet qu’on n’a pas trois planètes de rechangeEntre dans la danse de la résistanceLa lutte n’est jamais un projet inutileIl faut faire la différence entre l’essentiel et le futileIl faut faire barrage face aux saccagesLe monde n’est pas encore Mor-NantMais il faut du rassemblement contre l’A45 et autre projet démentaux si lourds financementsSinon un jour nous serons tous des poissonsenfermés dans un tunnel mal éclairéavec même plus un carton de rouge pour se désaltérerDe la déclaration des droits de l’hommeà la déclaration d’utilité publiqueSoyons des César qui défendons notre RomeLa ZAD est aujourd’hui le laboratoire d’un avenir démocratiqueÇa n’est pas qu’une question de proximité géographiqueSouvent on se bat quand le problème est proche de chez soiMais ces problèmes sont tous proches de toipuisque c’est ton argent, tes impôts qu’on gaspille làIl faut donc exercer ses droitspour ne pas laisser ces lignes autoroutières, ferroviaires, aéroportuairescontinuer à grande vitesse de filer tout droitPour moi, c’est la conclusion du débat :Il n’y a pas le choixIl faut continuer le combat."
(1) PPP: partenariat public-privé
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