mardi 28 avril 2015

Gaspillage alimentaire: où en est-on?

D'après France Nature Environnement
http://www.fne.asso.fr/fr/

Un rapport «Lutte contre le gaspillage alimentaire : propositions pour une politique publique» a été récemment présenté aux ministres de l’Environnement et de l’Agriculture. C'est le rapport Garot, dont vous avez peut-être entendu parler.

On progresse sur le don aux associations, pas sur la réduction du gaspillage.

Mesure phare du rapport : obliger les grandes surfaces à ne pas refuser les demandes des associations d’aide alimentaire en ce qui concerne le don de leurs invendus alimentaires. Il est  bien sûr scandaleux de jeter les invendus alimentaires et il est nécessaire de mieux les distribuer, mais la politique de lutte contre le gaspillage alimentaire doit aller au-delà et s’intéresser aux manières de réduire les quantités d’invendus de la fourche à la fourchette c'est-à-dire en traitant les causes du gaspillage et pas uniquement ses effets.

Les mesures du rapport qu’il faut retenir:
- optimiser l’utilisation des dates de péremption 
- organiser des assises territoriales pour décliner la politique nationale au niveau local
- intégrer la lutte contre le gaspillage alimentaire dans le cadre des négociations du sommet de Paris  
- mesurer le gaspillage alimentaire, mais sans donner de pistes pour le faire, sauf à s'en remettre aux acteurs économiques. 
Autant de propositions qui vont dans le bon sens mais ne remettent pas en cause les modèles gaspilleurs.

Comment réduire de 50% le gaspillage sans état des lieux initial fiable?
Bien que le rappport Garot estime qu’il est nécessaire de mesurer le gaspillage 
alimentaire, il ne précise pas que cette mesure doit s’effectuer par filière et par produit afin de définir un état des lieux ainsi que les actions qui devront être mises en œuvre. 

Qui gaspille quoi ? Que gaspille-t-on le plus ? On n'en sait rien!
La mesure du gaspillage ne doit pas uniquement reposer sur les chiffres que les acteurs économiques auront bien voulu communiquer au gouvernement, comme le préconise le rapport. Le gaspillage de la nourriture rapporte trop à l’agro-alimentaire et à la grande distribution. Il faut que les indicateurs du gaspillage (à définir et à mettre en place) ainsi que ceux permettant de suivre les progrès réalisés (à définir et à mettre en place) soient fixés pour chaque secteur d’activité et ce, de manière collégiale.

Dans l’introduction du rapport Garot, il est préconisé l'avènement d’une société plus responsable, agissant contre les dérives de la société de surconsommation, produisant et consommant autrement. Mais cette préconisation n'est pas reprise dans le rapport...
Mise en avant dès l'introduction du rapport, cette ligne d’horizon ambitieuse n’est pourtant reprise nulle part par la suite. Malheureusement les principales dispositions du rapport ne ciblent qu'une meilleure gestion du gaspillage et éludent la question de la réduction...

Un rapport pour rien? Un de plus?

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