La lune rousse cette année, c'est du 26 avril au 25 mai. Nous n'en sommes pas encore sortis.
Que faut-il en penser?
L'expression "lune rousse" désigne en fait une période de lunaison qui suit la date de Pâques, c’est-à-dire en avril, et se termine à la fin du même mois, ou en mai. Son appellation provient de l’aspect pris par les jeunes pousses des végétaux qui, à cette période de l’année, sont souvent brûlées par une gelée dévastatrice au cours de la nuit ou au lever du soleil. Les feuilles et les tiges présentent alors un aspect roussi.
Le pommier tout juste en fleurs résistera-t-il aux dernières gelées ? La lune rousse est tardive cette année. Les jardiniers la déplorent, car pendant cette période, les feuilles et les bourgeons exposés à la lumière de la lune roussiraient.
Nombre de dictons populaires témoignent des dégâts observés sur les végétaux pendant cette lunaison particulière. « En lune rousse, rien ne pousse », « une lune rousse sur la semence aura toujours mauvaise influence », « gelée de lune rousse, de la plante brûle la pousse », « Tant que dure la lune rousse, les fruits sont sujets à fortune »…
Mais la lune est innocente! Les véritables fautifs sont les nuages, ou plutôt leur absence..
C'est l'astronome et physicien français Arago, dans la première moitié du XIXe siècle, qui expliqua ce phénomène de la dégradation des végétaux pendant la lunaison de l’après-Pâques, et disculpa la lune du roussissement des cultures.
En effet, quand le ciel est dégagé, donc que la lune est visible, l’absence de réverbération par les nuages de la chaleur accumulée durant la journée fait chuter la température durant la nuit et augmente l’amplitude thermique entre le jour et la nuit. Ainsi, l’absence des nuages peut provoquer des gelées qui font roussir les plantes.
La prudence conseille de ne pas installer les plantes frileuses (géraniums, pétunias, impatiens, tomates, poivrons, pommes de terre, etc.) tant que cette lunaison n’est pas terminée. Si la douceur de la météo vous a quand même incité à tout semer et planter, poser alors un voile de forçage, une cloche ou un tunnel en plastique sur les plantes gélives afin de les protéger pendant la nuit.
Un autre fléau menace nos cultures: les saints de glace!
"Au printemps ramène l'hiver,
Pancrace, Servais et Mamert."
Pancrace, Servais et Mamert."
Soit les 11, 12 et 13 mai. Cependant le 14 mai ne vous précipitez pas au jardin, car ce n'est que "Quand la Saint Urbain est passée, (que) le vigneron est rassuré" ... soit le 25 mai!
Dans la tradition populaire, ces dates marquaient l’ultime période d’offensive du froid. Elles correspondent en effet à une période de transition entre l’hiver et l’été à la météorologie capricieuse. Les gelées peuvent encore se produire et faire des dégâts importants, notamment sur la vigne.
Ces jours étant passés, l’usage voulait qu’il soit possible de semer et planter sans crainte les fleurs annuelles ou bulbeuses d’été dans le jardin d’ornement et les légumes frileux au potager. Cela reste plus que jamais d'actualité, cette année, saints de glace et lune rousse se cumulent sans vergogne!
Germer sous une bonne lune, comme naître sous une bonne étoile,
accompagne toute une vie...
d'après Christine Laurent (Reporterre) et Rustica.fr
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