Il y a 70 ans, les femmes obtenaient le
droit de vote. Un long combat qui demeure encore vrai aujourd'hui. Si la
bataille de la parité leur a permis d'accéder aux responsabilités, en l'absence
de contraintes légales, elles restent sous-représentées dans la sphère
politique.
La France fut l'un des premiers pays à instaurer le suffrage universel
masculin en 1848, mais les femmes ont du attendre 100 ans de plus pour obtenir
le droit de vote. Dès 1789, elles s'offusquent de ne pas pouvoir s'exprimer, à
l'image d'Olympe de Gouges qui déclarait "la femme a le droit de
monter à l'échafaud, elle doit aussi avoir le droit de monter à la tribune".
Du XIXe siècle à 1944, les femmes se
mobilisent et le mouvement "suffragiste" français s'organise au début
du XXe s. À plusieurs reprises, de 1919 à 1940,
des propositions de loi en faveur du vote des femmes sont votées par la Chambre des Députés, avant que le Sénat, plus conservateur,
ne les rejette.
Le 21 avril 1944, à la suite d'un amendement du communiste Fernand Grenier, le droit de vote est enfin accordé aux femmes en France par
le Comité Français de la Libération Nationale. Leur émancipation politique
ne va pas se faire sans mal dans une France
profondément patriarcale.
« Les femmes seront électrices et éligibles
dans les mêmes conditions que les hommes »
Article 17 de l’ordonnance du 21 avril 1944.
Le 29 avril 1945, les Françaises sont appelées aux urnes pour la première fois pour les
élections municipales, mais les femmes restent longtemps écartées du
monde politique.
En 1993, seulement 5,7 % de femmes
siègent au Parlement, à peine plus qu'au sortir de la
deuxième Guerre mondiale.
Entre 1945 et les années 1990, on
assiste à une baisse permanente du nombre de femmes élues à l'Assemblée
nationale. Pour contrer cette tendance, la France est le
premier pays à adopter une législation se fondant sur le principe de parité.
La Constitution est révisée et une
première loi, en 2000, contraint les partis politiques à présenter un nombre
égal de femmes et d'hommes lors des scrutins de liste. Depuis, de nombreuses
législations, de plus en plus contraignantes, sont venues réformer les
scrutins.
Le principe paritaire appliqué à l’égalité entre les sexes
porte le partage à égalité du pouvoir de représentation
et de décision entre les femmes et les hommes.
Faut-il s'en vanter ? Oui, parce
qu'il s'agit d'un pas de plus dans l'égalité entre hommes et femmes, non parce
qu'il est regrettable de constater que seules des contraintes légales sont de
nature à la garantir.
"Quand la loi n'oblige pas, le temps ne suffit
pas et il n'y a pas de réelle évolution" affirme à ce sujet
Danielle Bousquet, la présidente du Haut Conseil à l'Egalité.
Pour cette dernière, "les lois
ne vont pas encore assez loin, il faudrait être dans la contrainte absolue"
car si les scrutins de liste favorisent la
parité, les têtes de liste sont en effet encore majoritairement masculines : 83%
aux dernières municipales. Et 95% des présidents de conseil généraux, 73% des
députés et 78% des sénateurs sont des hommes.
Un espoir semble se profiler avec la loi sur le cumul
des mandats qui, à partir de 2017, donnera l'opportunité aux partis de
favoriser une meilleure représentation des femmes en renouvelant le personnel
politique. "Ce renouvellement va être très favorable aux
femmes car il va se cumuler avec les lois sur la parité", veut croire
Danielle Bousquet.
L'autre enjeu est de réussir à étendre la parité dans
les sphères professionnelles et sociales, mais aussi au sein de l'ensemble des
instances citoyennes …
En 2014, la parité reste un horizon démocratique à atteindre. Alors, Mesdames, ne relâchons pas nos efforts on a encore beaucoup de boulot devant nous pour atteindre la véritable parité … pour nos petites-filles.
Source : Nouvel Observateur / Journal des femmes / Wikipedia / Haut Conseil pour l'Egalité
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