Article écrit par Annie Ramel, liste Union Pour l'Avenir
Beaucoup de gens nous interrogent
sur les remblaiements qui s'effectuent partout sur le territoire de la commune,
et se plaignent du passage incessant d'une multitude de camions chargés de
terre, sillonnant nos routes et nos chemins, traversant parfois le bourg
pendant le marché.
Certains remblaiements se font sur
une échelle gigantesque : par exemple le nouveau remblaiement, au bas du
Montferrat, qui recouvre tout un vallon, avec un fort impact sur le paysage. On
se pose alors, inévitablement, une question : une déclaration préalable ou un permis d'aménager ont-ils été déposés
autorisant ces exhaussements de terrain ? La réponse est non : aucune demande
n'a jamais été présentée à la commission d'urbanisme. Lorsque les travaux
ont commencé au bas du Montferrat, j'ai été incapable de répondre aux questions
de mes voisins sur la nature du projet. Membre de la commission d'urbanisme
depuis six ans, comme deux autres conseillers d'Union Pour l'Avenir, j'étais dans
l'ignorance totale de ce qui était en train d'être réalisé. Si une décision
avait été prise autorisant ces travaux, elle l'avait été en toute
confidentialité par le Maire de Vaugneray, en dehors de tout cadre
administratif. Était-ce normal ?
Nous sommes donc allés nous
renseigner sur le règlement communal en matière d'exhaussements et
d'affouillements de terrain. Première
surprise ! le PLU contient des dispositions qui sont sensiblement différentes
de celles du POS, c'est à dire beaucoup moins contraignantes. Dans l'ancien
POS, les exhaussements et affouillements étaient autorisés dans toutes les
zones à condition "d'avoir une hauteur du déblai ou du remblai qui
n'excède pas 1 m mesurée au point le plus éloigné du terrassement dans sa
partie horizontale". Dans le PLU, cette disposition est conservée, mais uniquement
dans les zones urbaines (UA, UB, UC, UD, UE), les zones à aménager (AUC, AUE,
AUS), agricoles (secteur Ah) et zones naturelles (secteur Ne, Nh, Nl et Nt).
C'est à dire dans les zones habitées. Sur
le reste du territoire, c'est à dire les zones agricoles et naturelles en
dehors des hameaux (A, N, et Nr), il n'y a plus aucune limite de hauteur qui
soit imposée. Les propriétaires peuvent tout à loisir amonceler de la terre
sans contrevenir au réglement communal. Est-ce normal ?
On n'arrête pas le progrès,
direz-vous. Vous direz sans doute aussi que la limite de hauteur d'un mètre n'a
jamais été appliquée à Vaugneray, et que par conséquent la modification
introduite dans le règlement communal n'a fait qu'entériner une situation de
fait. Les conditions dans lesquelles la modification s'est faite ne sont pas
sans intérêt. Lorsque le PLU était en
cours d'élaboration, j'ai demandé au maire d'y inscrire une clause limitant les
exhaussements de terrain : j'aurais souhaité une limite dans l'espace
(hauteur d'un mètre maximum, comme dans le POS), et une limite dans le temps
(imposer que les travaux soient totalement terminés en quelques mois, afin
d'éviter que des surfaces considérables restent en friche pendant des années). On m'a répondu que ces règles n'avaient pas
leur place dans le cadre du PLU. J'ai cru le Maire sur parole—naïvement, je
le concède. C'est bien dans le PLU que ces dispositions auraient dû s'inscrire. Et la modification du règlement, dans le
sens d'un allègement des contraintes, a été le fait d’une seule personne, sans
que nous ayons eu à en débattre dans le groupe chargé d'élaborer le PLU. Est-ce
normal ?
Mais ce n'est pas tout ! Nous avons eu une deuxième surprise en nous
renseignant sur le code de l'urbanisme, qui lui est national, et dont les
prescriptions s'ajoutent aux règlements communaux. Les formalités d'urbanisme
liées aux travaux
d’exhaussements et d’affouillements de sols sont les suivantes :
- une
déclaration préalable est nécessaire pour tous travaux[1] d'exhaussement de sol dont
la hauteur dépasse deux mètres et
qui portent sur une surface supérieure ou égale à cent mètres carrés (article
R421-23 du code de l'urbanisme).
- un permis
d'aménager doit être déposé pour tous travaux d'exhaussement de sol dont la
hauteur dépasse deux mètres et qui
portent sur une surface supérieure ou égale à deux hectares (article R421-19 du
code de l'urbanisme).
Ne sont donc exemptés de formalités au titre de l'urbanisme que les
exhaussements de sol d'une hauteur inférieure à deux mètres ou portant sur une surface inférieure à
cent mètres carrés.
On voit clairement
que la plupart des exhaussements de sol pratiqués à Vaugneray auraient dû faire
l'objet d'une déclaration préalable ou d'une demande de permis d'aménager, et
par conséquent être instruits par la commission d'urbanisme. Cela n'a jamais
été le cas. Trouvez-vous cela normal ?
Si vous trouvez ces pratiques
normales, votez pour le Maire sortant !
Si cela vous arrange d'accepter ces
déversements lucratifs de remblai sur votre terre sans qu'aucun contrôle ne
puisse s'exercer sur eux, rejoignez l'équipe du maire !
Sinon, votez pour Joëlle Chamarie et la liste d'Union Pour l'Avenir
!
Soyons précis : il n'est pas
question d'interdire à un agriculteur de couvrir sa terre d'une couche de terre
arable afin d'en faire un bon pâturage. Ce type de demande est parfaitement
légitime. Nous aussi, à Union Pour l'Avenir, nous nous soucions du devenir de
l'agriculture dans notre commune. Il s'agit simplement d'imposer des règles
dans l'intérêt de tous – y compris celui des agriculteurs-, et de les faire
appliquer.
Si nous sommes élus nous
demanderons une révision du PLU afin d'y réintroduire les dispositions de POS
sur les exhaussements de terrain. Nous nous y engageons avec la plus grande fermeté.
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