lundi 30 avril 2018

Les services publics sont la seule richesse des pauvres

On connaît la méthode pour détruire un service public. 
La logique en a été livrée par la grande figure de la gauche critique américaine, Noam Chomsky, depuis des années déjà, avec une précision glaçante : 
« Commencez par baisser son financement, il ne fonctionnera plus. Les gens s’énerveront. Ils voudront autre chose. » 


C’est la technique de base qui a été employée, aux États-Unis comme dans de nombreux autres pays, pour privatiser le chemin de fer, casser l’hôpital public, monter la population contre les services postaux, livrer les professeurs au soupçon collectif d’être des incapables, des vacanciers permanents. 
Monter le peuple contre ses propres intérêts en somme, lui faire haïr ceux qui le servent, les fonctionnaires, moyennant une certaine sécurité de l’emploi certes, mais des revenus peu flamboyants. Les faire passer pour des profiteurs, des planqués qu’il faudrait ramener à la toise néolibérale commune, presser comme des citrons et jeter après usage, aussi impitoyablement que les autres.

Or, il faut le rappeler, les services publics sont au fond la seule richesse des pauvres dans les pays privilégiés comme les nôtres. Longtemps, l’une des fiertés de vivre en France, l’une des vraies sources vives de l’amour pour notre pays, a consisté à savoir que le clochard ou le retraité du monde agricole y étaient traités avec la même technique de pointe par les hôpitaux de l’Assistance publique que le patron du CAC 40 ou le président de la République. « De la première dame au dernier trav’ du pays », comme dit le rappeur Orelsan dans Suicide social. 


Un même traitement médical d’élite, une même humanité soignante au service d’une même humanité souffrante. Une sorte d’égalité de traitement face à la maladie, pas seulement symbolique, mais reproduisant l’égalité de tous face à la mort, celle qui fait philosophiquement de nous des égaux radicaux. Une commune solidarité face aux maux physiques. Ou encore face aux besoins primaires, comme se déplacer ou élever ses enfants. Face à tout ce qui fait de nous des hommes unis par notre faiblesse, mais aussi par la force d’y faire face tous ensemble.

C’est la raison pour laquelle il faut s’enlever de la tête l’idée que s’attaquer aux services publics, c’est seulement chercher à régler le problème des trains qui n’arrivent pas à l’heure. S’attaquer aux services publics, c’est plus gravement dresser des catégories sociales les unes contre les autres, comme si l’insécurisation des uns pouvait profiter en quoi que ce soit aux autres. C’est s’attaquer à une vision entière de la civilisation, dont la solidarité collective demeure le pilier. C’est s’en prendre à la racine même du lien entre les classes, qui fait que je paye des impôts afin que les enfants des concitoyens de la Seine-Saint-Denis bénéficient des mêmes professeurs que les miens, et puissent aller dans les mêmes universités, sans devoir honorer de crédit dissuasif. C’est aussi nier la légitimité de certains salariés, les fonctionnaires, à échapper au chantage à l’emploi, à cette peur taraudante par laquelle des millions d’hommes et de femmes sont maintenus dans l’obéissance sociale.


Le service public n’est pas une revendication du passé, une vieillerie dont le nouveau monde des startupers ne saurait tolérer la survivance. Le service public est notre avenir solidaire, celui qu’il faudra même reconquérir sur un monde d’intérêts privés en train de détruire notre fierté d’être ensemble. 

D'après Aude Lancelin, journaliste, le 1 du 17.04.2018

mercredi 25 avril 2018

Budgets participatifs, un outil qui fait son chemin... mais pas à Vaugneray !



Rappelez-vous: dans le programme d'Union Pour l'Avenir pour les élections municipales de 2014 à Vaugneray, nous faisions part de notre volonté de faire participer les Valnégriens à l'élaboration d'une partie du budget d'investissement de la ville, par l'intermédiaire de Conseils de quartiers. 
Inutile de vous préciser que cette idée n'a pas été retenue par la municipalité sortie des urnes...
Et pourtant, quel meilleur outil pour donner aux citoyens le pouvoir de proposer, de voter et donc de décider pour leur ville chaque année et non une fois tous les six ans?

Invitées à l’Assemblée nationale par le groupe de travail « La démocratie numérique et les nouvelles formes de participation citoyenne », plusieurs collectivités sont venues présenter ce mois d'avril les modalités de leurs budgets participatifs. Toutes évoquent une « dynamisation » de la citoyenneté, à l'unanimité. Elles ne cachent pas, tout de même, que ce type de projets doit impérativement être « accompagné physiquement sur le terrain » pour toucher le plus de monde possible.

« En 2017, 47 communes françaises étaient lancées dans un budget participatif ; en 2018, il y en aura probablement autour de 70 ! » explique Antoine Bézard, animateur du site « lesbudgetsparticipatifs.fr ». 

Un engouement certain – même s’il reste modeste à l’échelle de nos 35 000 communes – qui s’explique pour ce spécialiste, par une convergence entre des élus en « recherche de nouveaux liens de confiance à tisser et des citoyens qui aspirent de plus en plus à participer à la vie de leur cité ». Les budgets participatifs « s’adaptent aux collectivités de toutes les tailles de 1000 à 1 million d’habitants ».

Démocratiser la démocratie

À Rennes, Stéphane Lenfant, chef de projet Démocratie locale, décrit un budget participatif qui en est « à sa troisième saison » : « 5% du budget investissement, soit 3,5 millions euros, est aujourd’hui en budget participatif. Nous avons des projets variés allant d’aménagement de proxiyen mité, comme des jardins partagés à de grands projets structurants, type jardin flottant. Mais surtout, nous sommes passés entre 2015 et 2017 de 7000 votants à 16 000 ! » Et Stéphane Lenfant de noter un « engouement des habitants, qui se saisissent de la démarche et n’hésitent pas à faire campagne pour leurs projets sur les réseaux sociaux et sur le terrain. Le budget participatif a vraiment dynamisé la citoyenneté ».



Mêmes impressions à Paris (100 millions d’euros soumis aux 98 000 votants en 2017, soit 7% des Parisiens) qui voit dans cet outil participatif l’occasion de « toucher un public jeune, les moins de 40 ans, qui ne viennent pas forcément aux conseils de quartier », explique Marie Colou, sous-directrice à la direction de la démocratie, des citoyen.ne.s et des territoires de la ville. À Montreuil, une ville « qui aime le débat », Sylvie Baste-Deshayes, responsable du service démocratie participative, l’initiative a également « pris » avec la présentation l’année passée de 129 projets aux habitants dont 35 ont été retenus !

Pédagogique… et décloisonnant !

Pour Marie Colou, de Paris, les budgets participatifs ont également un rôle "pédagogique" auprès des habitants. Cela nous permet d’expliciter les règles de l’administration, les coûts des projets qu’ils déposent et le temps dont on a besoin pour les mettre en œuvre. Les habitants comprennent mieux nos contraintes ! Par ailleurs, nous devons également beaucoup expliquer ce qui relève ou non de notre compétence-ville. Par exemple, nous avons beaucoup de projets autour des stations de métro, alors que c’est le STIF (réseau des transports franciliens ». Autre intérêt : celui de « changer » les fonctionnements au sein des services, car « souvent les projets sont transversaux.»

À Montreuil, Sylvie Baste-Deshayes a par ailleurs constaté le besoin des habitants, au travers des projets déposés, de voir également « pris en charge des questions sociales ». « Nous réfléchissons donc à créer des partenariats avec des associations sur ces points ».

Des réunions, des réunions… et encore des réunions

La plupart des villes qui pratiquent le budget participatif tombent d’accord sur la nécessité de ne pas se contenter d’une plateforme numérique pour communiquer. Ainsi, à Rennes, Stéphane Lenfant évoque un « décrochage et une fracture numérique bien réels des quartiers les plus fragiles et éloignés », d’où l’idée dans cette ville de revenir « au vote papier » et de veiller à communiquer sur le terrain sur le budget participatif.
 Même constat à Paris qui installe à chaque vote une centaine d’urnes dans la capitale, qui partage cette idée d’accompagner « physiquement le projet ». 
sur le terrain À Montreuil, cet enjeu a également été identifié, la ville tenant elle-aussi à aller « chercher tous les publics ». Il a donc été décidé de « démultiplier les réunions ».

Un pari réussi pour ces villes qui ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Elles ont déjà remarqué un fort engouement des habitants pour « participer après le vote à la mise en œuvre des projets aux côtés des techniciens de la ville ! »

d'après Emilie Denètre 17/04/2018 Le Courrier des Maires et des Elus Locaux

vendredi 20 avril 2018

Conseil municipal d'avril: "Vaugneray commune pilote!" dit le maire...

Commune pilote en matière de transports en commun, d'environnement, de participation des citoyens aux décisions? Pas vraiment. 
Nous sommes commune pilote, oui, ... en matière de stérilisation des chats errants! 

On a les distinctions qu'on peut, même si celle-ci est respectable, et n'impacte les finances communales que pour... 200 euros par an environ, et pour... 5 chats seulement. 
Soyons clairs: cette délibération - que nous avons votée, car nous aimons les chats à Union Pour l'Avenir, et nous savons que les chats errants se reproduisent "comme des lapins" pour une vie de misère - cette délibération donc, consacre un partenariat avec la SPA pour la capture et la stérilisation de 5 chats par an avec partage des frais par moitié.  

5 chats seulement? Rassurez-vous pour nos amis félins, 30 Millions d'Amis et la Fondation Brigitte Bardot ont également un accord avec la SPA concernant Vaugneray, mais de l'ordre de 2000 euros par an! Rien à voir avec notre engagement. Mais puisque nous sommes commune pilote d'après la SPA, ne gâchons pas notre satisfaction... 

A part ce morceau de choix, l'ordre du jour oscillait entre 

- délibérations de régularisation: le budget Politique Locale de l'Habitat, victime "d'erreurs matérielles" a ainsi dû être revoté en entier, et des activités comptables soumises à la TVA ont disparu pour faire place à d'autres

- délibérations routinières: mise à jour du tableau des effectifs communaux pour entériner la création d'un emploi technique de 26H hebdomadaires aux écoles suite à la fin d'un contrat aidé, et acceptation de la subvention départementale 2017 de 8000 euros liée au produit des amendes de police pour la requalification de la place de la mairie

- délibérations liées à des marchés publics: avenants pour prolonger le délai de livraison de la maison du parc Vialatoux au 3 mai, et avenants pour constater une plus-value des travaux sur cette maison pour 12 445 € HT, principalement en maçonnerie.  Egalement, décision de rejoindre un dispositif d'achat groupé d'électricité par le biais de l'UGAP (Union des Groupements d'Achats Publics), la convention prévoyant une option "énergie verte". 


- délibérations consensuelles: demande de subvention au département du Rhône de l'ordre de 16 800 € pour installer un système de climatisation à la crèche, opérationnel dès cet été, et attribution d'une subvention de 3 000 € au twirling-bâton pour financer une partie de son voyage pour les  championnats de France à Dunkerque du 18 au 22 mai prochain. Tous nos encouragements aux filles!

lien vers le Facebook du twirling bâton

- sujet  de discorde: le maire a proposé d'affecter la dotation du produit des amendes de police 2018 à l'achat de composteurs pour les navettes communales!!! 
L'une des navettes du Transport Communal de Vaugneray (photo vaugneray.com)

Cette subvention départementale quasi automatique est affectée en principe à l'amélioration de la sécurité routière. Même si l'achat de "matériel de décompte des voyageurs" est prévu par les textes, nous pensons que l'on aurait pu prévoir des chantiers plus urgents relevant véritablement de la sécurité routière et de l'intérêt général. Nos propositions en ce sens n'ont pas été accueillies. 
Par ailleurs, cet achat contribue encore plus à brouiller le coût des navettes communales, et l'on dépasse certainement de loin ce que nous aurait coûté l'adhésion au SYTRAL en 2013! Bien que le maire dise le contraire sans être en mesure d'avancer des chiffres, nous restons sceptiques... Nous demandons expressément que le coût des navettes soit clairement identifié dans le budget communal. Aurons-nous gain de cause un jour? Cela dit, Valnégriens, soyez rassurés, la somme de 14 760 € TTC consacrée à l'achat de 3 composteurs, servira de toute façon à fournir des statistiques de fréquentation... 
Cette délibération a recueilli 4 votes CONTRE de notre part et 1 abstention. Les autres conseillers municipaux ont suivi la proposition du maire...

- Et encore:

  • Comme chaque année, la Journée du Jeune Citoyen s'est déroulée dans l'harmonie, et comme chaque année, les enfants de CM2 ont délibéré sur un sujet imposé: cette année, l'aménagement extérieur de la salle des fêtes relookée... avec la précision savoureuse que si leur choix faisait l'objet de "réserves", on pourrait ne pas le respecter...
  • Les jeunes Roumains venus rendre visite à leurs correspondants valnégriens ont maintenant regagné Dabuleni. Leur séjour a été très réussi et de véritables liens se créent entre les jeunes de nos deux pays. 
  • Le prochain Conseil municipal aura lieu le mardi 22 mai (au lieu du lundi 21, lundi de Penteccôte)
Nous vous disons donc au 22 mai, en vous souhaitant d'ici là un magnifique printemps! 

dimanche 15 avril 2018

Du bon, du bio, du bobard...


Il est de bon ton d'acheter bio. Légumes et fruits bien calibrés, belle couleur, rien qui dépasse. Voyons voir... Ouf ! Le label AB est présent, j'achète ! Du bon, du bio... ?
Lidl, Leclerc et les autres vendent de plus en plus du Bio. Juteux le marché. La nouvelle tendance s'appelle le "Bobobiobio". Les grandes enseignes agro-alimentaires ont élargi la brèche. Du bio en tête de gondole et omniprésent dans tous les rayons. 
Le même cirque est en train de naître avec la nouvelle tendance : Vegan. Même Mac Do vient de nous sortir le Hamburger Veggie. 
Comment peut-il y avoir autant de production bio ? Suspect. Où va l'argent ?Et bien voilà : 
Les cartels agro-alimentaires comme Nestlé, Cargill, Coca-Cola ont acheté la plupart des distributeurs d'aliments biologiques. 
Lima et Danival, pour la France, ont été rachetés par Hain Celestial (USA), derrière lequel se cache Monsanto, Walmart, Philipp Moris, City Group et Martin Lockeed. Du lourd, du très lourd. 
En France : Nous avons Bonneterre, Bjorg, Evernat, Allos, Tartex, Alter Eco... Mais quand vous achetez un yaourt Bonneterre, vous engraissez Royal Wessanen, monstre européen de l'agro-alimentaire. 
95% des légumes bio sont produits à partir de semences de variétés hybrides. En clair, votre melon bio dans votre assiette a une “chance” sur deux d'avoir été engendré par les trois monstres sacrés du chimique : Monsanto/Bayer/Syngenta.
Kokopelli (association française qui distribue des semences issues de l'agriculture biologique et de l'agriculture biodynamique dans le but de préserver la biodiversité semencière et potagère) est “certifiée” bio par Qualité France, elle-même rachetée par Véritas, l'un des leaders mondiaux du contrôle industriel...
Au niveau planétaire, l'IFOAM (la fédération internationale de l'agriculture biologique) oblige le petit paysan pauvre à produire du bio, et encore plus de bio, au détriment des sols.Monde cupide sans foi ni loi. Nous sommes loin de l'image que les Bobobiobio se font du paysan Bolivien content de produire du café pour les satisfaire. C'est comme en Espagne. On produit du bio en surexploitant une main d'œuvre de migrants vivant dans des conditions misérables. 

Voyageons un peu dans les rayons d'un supermarché. 

Ah, le rayon fruits et légumes. 
Désolé pour nos voisins espagnols, mais ce ne sont pas les rois du bio. En théorie, les cultures hors-sol sont interdites en agriculture bio, mais l’exemple de la province d’Almeria, en Andalousie montre à quel point la réglementation est contournée. Depuis les années 80, est né l'eldorado de plastique. Les tomates, courgettes, aubergines, poivrons, framboises sont produites toute l’année. Remarquable. Tout est cultivé dans du sable recouvert de plastique, avec des nutriments bio délivrés par un système de goutte-à-goutte continu. 
Et voilà. Origine Espagne. C'est bio, mais c'est de l'arnaque. Seul le sable est bio, car local (et encore) et les nutriments sont bio. 
C'est cultivé plein champ (expression à la mode) mais cela ne veut rien dire. Déprimant. 

Le rayon volaille. 
Et si on se faisait un petit poulet rôti ? Un label rouge, élevé en plein air et tout le tintouin. 
Oui, mais, le label AB dans la réglementation européenne stipule que l’animal peut s’ébattre en journée, mais… sur 40 centimètres carrés. 40 cm 2 ! Franchement, si j'étais un poulet, j'en rêverais... Et puis, il faut savoir que les poulets sont souvent sans becs pour ne pas s’étriper. 
Pfou... Ils ont le droit aux antibiotiques une fois par an... Quand même ! Et aux traitements contre les parasites sans limite. Ouf, me voici rassuré. 
Pas de traçabilité garantie, pas de transparence sur le contenu de leur gamelle (nourriture importée). Comme son cousin industriel, le poulet estampillé AB se goinfre de soja importé, bio (?) mais qui peut contenir jusqu’à 0,9% d’OGM. L’éleveur bio est devenu un simple exécutant qui engraisse pendant 81 jours des volailles qui ne lui appartiennent pas, nourries par les géants de l’agroalimentaire. 

Le rayon des produits transformés (laitages, biscuits, plats préparés). 
Du bio ! Oui, mais là encore, ces aliments doivent être constitués d'au moins 95% d'ingrédients issus de l'agriculture biologique. Pas d'OGM, ni produits chimiques, ni additifs, ni conservateurs. 
Je veux bien, mais quid des 5% d'ingrédients qui restent ? 
De plus, le label AB tolère 0,9 % d'OGM. Ennuyeux... 
Il faut savoir également que l’Asie, l’Amérique latine, l’Afrique, la Roumanie et l'Espagne, principaux fournisseurs de produits bio, ne sont pas ou très peu consommateurs de bio. C'est un non-sens. Des producteurs bio qui n'en n'ont rien à cirer du bio. Décourageant. 

Tiens, le rayon vins et alcools : 
Une petite bouteille de rouge pour oublier ? 
Oui, mais, sulfites, or not sulfites ? Pesticides, or not pesticides ? Vin naturel?
Bio ? Certifié Terra Vitis ? Vegan ? Du vin Vegan ? Comprends pas. 
Explication : 
Pour faire du vin, il y a une étape qui s'appelle le collage. Coller le vin consiste à lui ajouter une substance d’origine protéique, qui coagule au contact des tanins, pour emprisonner et éliminer les particules en suspension. Cette étape prépare et optimise la filtration du vin. Dans le collage, on peut utiliser des produits animaux (lait, colle de poisson). Donc un collage avec par exemple des bentonites qui sont des argiles naturelles, donnera des vins Vegan. 
Mais revenons au vin. AOC et AOP sont toutes les deux des appellations indispensables, car elles garantissent qu'un vigneron n'introduise pas des vins d'ailleurs dans un Sancerre ou un Corbières par exemple. Une charte oblige tous les vignerons d'une région à utiliser le ou les cépages locaux. 
Mais aujourd'hui des vignerons veulent sortir des cépages imposés et ont envie de faire des vins avec d'autres cépages. Du coup, pas d'AOC ni d'AOP, mais des vins de pays ou des vins de France, et qui peuvent être bio. 
Certains vignerons sont donc plus bio que bio, mais ne peuvent pas avoir le label AB. C'est une histoire de fous. Vous pouvez acheter un vin bio qui sera moins bio qu'un vin naturel sans le label bio. 
Bon, c'est quand même mieux d'acheter un vin bio qu'un Bordeaux par exemple qui ne l'est pas, car dans une bouteille classique, flotte 10 à 12 pesticides différents et 70 additifs chimiques. 

Enrichissant voyage au travers des rayons. Qu'est-ce que l'on n'a pas vu ? 

Le miel. 

Pays d'origine des matières premières: CEE et hors CEE

Impossible d'avoir du miel bio aujourd'hui. Parce que les abeilles butinent là où elles veulent. Malheureusement pour elles, quand elles butinent les produits chimiques du criminel Monsanto, elles en meurent. Tous comme les oiseaux d'ailleurs. Pour celles qui survivent encore à ce carnage, le miel sera forcément chargé de produits Monsanto. 
Il faut savoir que tous les miels des grandes surfaces même labellisés bio, sont des miels mélangés à d'autres venant d'ailleurs. De Chine par exemple, et comme les Espagnols, les Chinois ne sont pas des parangons du bio. 
J'ai rencontré un apiculteur qui produit un miel extraordinaire dans le Lubéron. Il est obligé d'installer ses abeilles dans des endroits choisis avec soin, afin d'éviter le plus possible les cultures OGM et les pesticides. Il n'a pas eu le label AB, car il a refusé l'imposition de produits phytosanitaires pour nettoyer ses ruches. Il faut savoir que dans le cahier des charges AB, vous devez utiliser des produits de nettoyages soi-disant naturels. Il préfère nettoyer ses ruches à l'ail. Plus antiseptique que l'ail, on ne trouve pas, mais du coup pas de label AB. Et pourtant, son miel est extra. Allez comprendre. 

L'huile d'olive. 
Alors là, c'est le grand délire. Toutes les huiles d'olive ou presque dans les grandes surfaces sont des hu
iles mélangées de provenance de la CEE et hors CEE. Labellisées bio. Faudra m'expliquer le contrôle sanitaire d'une huile en provenance de l'autre bout de la planète. 

Vous allez me dire, mais alors, que peut-on manger ? 

Et bien, pour l'alimentation en général, privilégions les circuits courts. Moins vous avez d'intermédiaires, mieux c'est. Ne faites pas confiance aux super marchés, ni aux géants de l'agro-alimentaire. 
Pour le chocolat, le café, le miel et autres, même chose. Privilégiez les circuits sans trop d'intermédiaires. Vous pouvez trouver de l'excellent chocolat en provenance d'Amérique Centrale par exemple. Il sera plus cher que la tablette du supermarché, mais au moins vous aurez la satisfaction de ne pas engraisser Nestlé. 
Rien n'est parfait en ce bas monde et rien n'est idéal. Mais en conservant une analyse aiguisée, on peut arriver à se nourrir le plus sainement possible sans devenir obligatoirement des Bobiobobios extrémistes. 

Pour aller plus loin: 

Voici les principaux labels bio :


LE LABEL AB (LOGO AB)
En France, le plus connu des labels bio reste le label AB créé en 1985. Mais depuis l’apparition du label européen en 2010, le label français AB doit répondre aux mêmes exigences et possède donc les mêmes garanties. Le logo européen remplace progressivement le logo AB. Si certains produits bio affichent les deux logos, c’est parce-que le logo bio AB reste encore mieux connu des consommateurs français.

LE LABEL EUROPÉEN (LOGO EUROPÉEN « EUROFEUILLE »)
Le label bio européen remplace le label bio AB en imposant son cahier des charges à tous les pays de l’union européenne. Quelles sont les principales garanties du label européen ?
– Interdiction d’utiliser des pesticides et engrais chimique de synthèse 
– 100 % d’ingrédients bio ou au moins 95% dans le cas des produits transformés si la part restante n’est pas disponible en bio 
– Maximum 0,9% d’OGM pour les produits transformés 

LE LABEL BIO COHÉRENCE
Il s’agit d’une certification privée qui reprend les grandes lignes de l’ancien label AB maintenant remplacé par le label européen. Le label bio cohérence est plus strict que le label européen dans la mesure où il impose une culture, une production et une transformation des produits sur le sol français. La mixité des produits bio et non bio est interdite et une limite de 0,1% d’OGM est autorisée. La certification Bio Cohérence est délivrée par un tiers indépendant, méthode reconnue par le règlement européen.

LE LABEL BIO PARTENAIRE
Les produits étiquetés Bio Partenaire sont contrôlés et certifiés par un organisme de contrôle agréé par les pouvoirs publics, ils sont donc en accord avec le cahier des charges européen. Mais l’association va plus loin que cela en assurant de bonnes conditions aux producteurs (contrats pluriannuels sur 3 ans minimum, discussions régulières, revenus justes…).

LE LABEL NATURE ET PROGRÈS
Nature & Progrès est une association de consommateurs et de professionnels qui établit son propre cahier des charges et le fait évoluer en groupe au fil du temps. La certification bio européenne n’est pas imposée aux producteurs. La mixité des produits bio et non bio est interdite et aucune trace d’OGM n’est tolérée. Le label Nature et Progrès se veut être en faveur d’une agriculture biologique respectueuse des hommes, des animaux, des plantes et de la planète.

LE LABEL DEMETER
Le label Demeter met en avant l’agriculture biodynamique. En favorisant la santé des sols et des plantes, des produits sains voient le jour. Les produits répondent au cahier des charges européen avec des exigences supplémentaires, notamment pour les produits transformés qui doivent être composés d’au minimum 90% d’ingrédients certifiés Demeter. Les 10% restants doivent obligatoirement être certifiés bio.

L’association Max Havelaar œuvre en faveur du commerce équitable. Elle fait en sorte que les producteurs puissent vivre de leur travail. Le label Fairtrade assure un revenu juste aux producteurs. Attention toutefois car les produits qui affichent le logo Fairtrade ne sont pas forcément bio. Le logo bio européen doit donc figurer sur l’emballage lui aussi pour garantir un produit issu de l’agriculture biologique. Le bio a un impact sur l’environnement des producteurs tandis que le label Fairtrade/Max Havelaar a un impact sur leurs conditions de vie. Une complémentarité intéressante !

D'après Claude Janvier, Agoravox 05.04.2018





mardi 10 avril 2018

Les "bactéries cauchemardesques"

ALKOV
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Les "bactéries cauchemardesques" entraînent une surconsommation d’antibiotiques dangereuse et un problème de santé mondial.

D'après le Dr Eric Du Perret le 07.04.2018

La consommation d’antibiotique a augmenté de 65% en 15 ans. Une situation intolérable pour les spécialistes des maladies infectieuses qui, depuis quelques années, se posent une étrange question : doit-on craindre une épidémie planétaire contre laquelle, les antibiotiques ne pourront rien ? La réponse est oui, si l’on continue à distribuer ces médicaments n’importe comment, tant chez les humains que chez les animaux  d'élevage. Cela provoque l'apparition de "bactéries cauchemardesques" comme les ont surnommées les médecins américains

Le célèbre centre d'épidémiologie d'Atlanta, le CDC (Center for Disease Control and Prevention) a recensé l'apparition de bactéries dont la caractéristique est d'être résistantes à la plupart des traitements connus et bien évidemment en premier lieu les antibiotiques. Ce ne sont pas de nouveaux microbes mais plutôt des très anciens qui ont réussi, au fil des années et des traitements inutiles, à apprendre à se défendre contre les médicaments que l'homme avait inventés. Les malades atteints par ces "tueurs" restent confinés à l'hôpital et ne reçoivent plus que des soins "palliatifs" comme le disent leurs médecins.

La France est le 4ème pays Européen en terme de consommation d’antibiotiques,  ce qui est une mauvaise performance compte tenu des efforts déployés pour apprendre à moins les consommer, mais ce qui signifie aussi qu’il y a des pays pires que nous et que le problème est réellement international

"Si la résistance aux antibiotiques continue à progresser à ce niveau d’intensité, sans autre option de soin, il y aura bientôt des infections banales que l’on ne pourra plus soigner » alertait le professeur Eric Sonneville au nom d’un ensemble de spécialistes en novembre dernier.


Infections nosocomiales: 12 000 morts par an et 150 000 infections…

On arrive aujourd’hui à une situation impensable lors de la découverte de ces médicaments qui semblaient d’une puissance incroyable : l’homme risque un jour de décéder d’infections jugées banales il y a encore quelques années, uniquement parce qu’un microbe sera devenu résistant à tous les produits disponibles. Ce scénario qui paraissait incroyable, n’a rien de la science fiction, et l’augmentation continue des cas et des morts par infection nosocomiale, ces infections que l’on attrape à l’hôpital alors que l’on est hospitalisé pour toute autre raison, est là pour en témoigner. 12 000 morts par an et 150 000 infections…Le monde hospitalier est un gigantesque bouillon de culture, une base arrière de microbes qui y trouvent les forces pour devenir des agents dévastateurs.

Microbes ultra-résistants

Le combat contre les microbes, que l’on pouvait espérer terminé, est très loin d’être gagné. C’est même un combat très inégal. Un million de milliards de millions de microbes un peu partout sur notre planète contre 6 milliards et demi d’individus qui croyaient, il y a soixante dix ans, avoir gagné le combat avec la découverte des antibiotiques. 

Des centaines de milliers de tonnes d'antibiotiques ont été déversées dans la nature ou consommées par les humains, sans réserve ni précautions. Conséquence, les bactéries ont mutées et sont devenues résistantes. Un microbe n’est pas un organisme frustre, mais une machine infernale rompue à la guerre totale. Dotée d’une vraie intelligence qui nous dépasse un peu, compte tenu de sa taille et de sa simplicité. Chaque nouvel antibiotique est salué, quelques années plus tard, par la transformation du microbe qui apprendà lui résister. Nos militaires sont moins rapides contre les nouvelles méthodes de guerre…


Résister à la pression des malades

"Les antibiotiques c’est pas automatique!"  Personne n'a échappé à ces spots publicitaires qui prônent la lutte contre la prescription abusive d’antibiotiques. Ils ont d’abord eu le mérite d’aider le médecin, pour qui le refus de prescrire reste un moment délicat. Aujourd’hui c’est même un peu l’inverse et celui qui donne des antibiotiques, passerait presque pour un ringard. 
Mais avec le mauvais temps, et les bobos qui vont avec, la demande des patients reste pressante, en particulier en cas d’angines. Pourtant, le paracétamol, associé à l’aspirine ( seulement chez l’adulte) règle le problème dans 80 % des cas, puisqu’il s’agit d’une angine due à des virus sur lesquels les antibiotiques n’ont aucun effet.

Faire pression sur la recherche des firmes pharmaceutiques

Même s’ils coûtent cher à la collectivité, les antibiotiques sont encore indispensables. Et surtout, la recherche doit se poursuivre. 
Les laboratoires ont cessé de chercher en raison du prix de vente très faible des antibiotiques. Il y a là certainement matière à réflexion. Pour que le génie de l’homme continue à posséder une avance sur le génie du microbe qui, de façon incessante, apprend à résister au point d’avoir rendu certains des plus anciens médicaments totalement inefficaces. 

Consommer autrement

Depuis vingt ans, la consommation globale des antibiotiques a diminué de 17% et l’on réfléchit aussi à une nouvelle durée de prescription: les médecins insistaient autrefois sur un minimum de 7 jours mais prescrire mieux et moins, n’est-ce pas donner des produits plus efficaces et moins longtemps ?

Et les animaux...


En même temps qu'il faut mettre un peu d'ordre dans l’utilisation médicale des antibiotiques, il faut aussi s’attaquer aux millions de tonnes déversées dans la nature, principalement pour l'élevage des animaux consommés par l’homme. Mais c’est un débat qui échappe au monde de la santé car c'est un débat sociétal...


Pour aller plus loin:
etc...

jeudi 5 avril 2018

Fête des voisins 2018: c'est le moment de s'organiser!

La fête des voisins est un moment de convivialité pour faire connaissance avec vos voisins. C'est est un antidote à l’individualisme et au repli sur soi. Chaque habitant partage un geste simple , en invitant ses voisins autour d’un buffet ou d’un repas.


Elle est programmée cette année le 25 mai. C'est le moment de s'organiser!

Rappel: L'idée est née en 1990 quand un groupe d'amis crée l'association " Paris d'amis " dans le 17ème arrondissement de Paris pour renforcer les liens de proximité et se mobiliser contre l'isolement. Depuis, dans toute la France et en Europe, des voisins s'organisent pour aider les voisins en difficulté (personnes seules, handicapés, fêtes de fin d'année en famille...), et pour faire la fête!

Inciter les gens à se rencontrer, c'est facile: Une rue, un jardin, un hall, une cour d’immeuble, une maison, un appartement: les lieux ne manquent pas pour se retrouver entre voisins. Vaugneray connait de nouveaux quartiers qui grandissent, comme Montferrrat, la Maletière, la Baviodière, mais simplicité et convivialité, proximité et solidarité, voilà un état d'esprit qui est facile à partager dans notre village. D'ailleurs plusieurs quartiers ont déjà "leur" fête des voisins!

Cette année la fête est prévue le vendredi soir 25 mai. Toutefois cette date n’est pas obligatoire pour les organisateurs, il faut la considérer comme une date de lancement pour les rencontres entre voisins qui se dérouleront tout au long de l’été. 
Le principe est de se retrouver autour d’un verre ou d’un repas simple, chacun apportant sa contribution. Organiser la Fête des Voisins est très simple, il suffit de le décider ! 
L’organisation est légère,et elle ne dépend que de vous : vous et vos voisins êtes les véritables acteurs de ce succès !

Quelques conseils:

Parlez-en à vos voisins !
Ne préparez pas la fête tout seul dans votre coin. Le meilleur moyen de faire venir du monde à la Fête des voisins c'est d'en parler autour de vous et d'impliquer vos voisins dans la préparation. Plus vous serez nombreux à préparer la fête, plus le bouche-à-oreille fonctionnera. Répartissez-vous les tâches, partagez les projets, discutez-en. La réunion ou les réunions de préparation en commun c'est déjà un peu la fête !
Soignez la publicité !
Préparez des affichettes et disposez-les dans le hall de votre immeuble, sur les portes d'entrées, dans les ascenseurs, dans les commerces... Vous trouverez sur  http://www.lafetedesvoisins.fr des modèles de tracts et  invitations que vous pourrez personnaliser (date, heure et lieu de l'apéritif).

Trouvez le bon lieu
Prévoyez de tenir la fête dans les parties communes de l’immeuble ou du hameau (cour, entrée, hall, porche, jardin…) plutôt que dans l’appartement d’un habitant. Ce sera moins intimidant pour les gens qui ne connaissent pas encore grand monde.
Il est possible aussi de faire cela sur le trottoir ou dans la rue (demandez l'autorisation à la mairie) : attention aux problèmes de sécurité et… de voisinage. Pensez à prévoir des solutions de repli en cas de mauvais temps.

Installation
Pensez au matériel pour installer un buffet (tréteaux et planches, tables) mais aussi à des sièges, notamment pour les personnes âgées

Gestes anti-gaspi
Le gaspillage alimentaire est particulièrement élevé lors d’événements conviviaux organisés collectivement (pique-niques, apéritifs, etc.). De nombreuses solutions simples et efficaces permettraient pourtant de réduire ce gaspillage:
1/ Désigner un référent qui organise et répartit ce que chacun doit apporter;
2/ Ne pas amener plus que ce que nous sommes capable de manger : on vient à deux, on apporte pour deux;
3/ Apporter ou mettre à disposition des tupperwares pour pouvoir emporter les restes éventuels

N'oubliez pas les enfants !
Les enfants sont toujours bon public pour les fêtes. Ne les oubliez pas dans l’organisation : nourriture adaptée, boisson sans alcool, bonbons, ballons, etc.

N'hésitez pas à faire connaissance
Le jour de la fête, ne restez pas dans votre coin. Le but est de mieux connaître ses voisins, alors faites le premier pas et présentez-vous. Les timides vous en seront reconnaissants.
Si le "territoire" choisi est très grand, vous pouvez imaginez des étiquettes pour indiquer le nom de chacun.


Triez vos emballages
Pour une fête solidaire mais aussi citoyenne, pensez à trier vos emballages pendant votre fête des voisins. Bouteilles et cubitainers en plastique, canettes de soda, brique de jus de fruits, emballages en carton,… sont à mettre dans le Bac de tri, tout comme les bouteilles, pots et bocaux en verre sont à déposer dans le bac de verre!
C'est le moment de réactualiser vos connaissances sur les consignes de tri...

Soignez l'ambiance
Pensez aussi à la décoration (guirlandes, fleurs, plantes) et à la musique. Mais attention à ne pas importuner les voisins qui ne participeraient pas à la fête. Ce n’est pas le jour pour se fâcher avec votre entourage !

 Ce n'est qu'un début !
La fête des voisins est un début, un premier pas pour mieux vivre dans son environnement quotidien. 
Qu’elle soit une occasion pour démarrer des projets en commun, pour rompre avec l’anonymat et l’isolement, pour faire vivre notre village!