samedi 18 novembre 2017

Maladie de Lyme : les renards à la rescousse!


D'après Michel Deprost www.enviscope.com et  Jonathan Herchkovitch pourquoidocteur.fr

La maladie de Lyme a enfin rencontré son ennemi! 


La présence dans nos forêts de renards, martres, fouines, blaireaux... réduit le nombre de tiques infectées par la bactérie Borrelia burgdorferi, qui donne la maladie de Lyme! C'est maintenant scientifiquement prouvé!
En effet, après la disparition du loup et du lynx, ces animaux sont les seuls prédateurs des petits rongeurs tels que campagnols, mulots, souris, rats..., vecteurs de la maladie de Lyme.
Protéger les prédateurs de ces petits rongeurs réduit donc l’incidence de la Maladie de Lyme!

Explication:
Les petits rongeurs sont les hôtes privilégiés des tiques qui transmettent la maladie de Lyme. Pour la première fois, une étude parue en juillet 2017 dans la revue Proceedings of the Royal Society confirme, par des analyses de terrain, que la diminution des prédateurs tels que le renard roux, la martre, la fouine ou le blaireau ont des effets directs sur la transmission de la maladie.
En effet, pour arriver à un stade reproductif, les tiques doivent procéder à trois repas de sang, qui lui permettent en particulier d’évoluer du stade de larve à celui de nymphe, puis à sa forme adulte. En forêt, les larves, en principe dépourvues de toute infection, s’accrochent au premier animal venu qui, dans ces écosystèmes, sont souvent de petits mammifères : campagnols, souris, ou autres rongeurs. 
Or, ces petits mammifères sont eux, souvent porteurs de nombreux agents pathogènes, dont la Borrelia. Après la piqûre, les tiques sont infectées, et peuvent à leur tour transmettre la bactérie à d’autres animaux, et en particulier à l’homme. 
Mais lorsque les renards rôdent, les rongeurs se font plus discrets, et les tiques se trouvent quelque peu dépourvues. Elles ne dégotent pas de victime, ou se rabattent sur d’autres espèces, parfois sur des oiseaux. Des espèces moins – ou pas du tout –porteuses de la bactérie. Ainsi, mécaniquement, le taux de tiques infectées baisse.
La Fondation de la Recherche pour la Biodiversité rappelle que ces dernières décennies, la maladie de Lyme a augmenté dans le nord-ouest de l’Europe et le nord-est des Etats-Unis. En France plus de 33 000 nouveaux cas ont été recensés en 2015.

En 2012, une équipe de recherche mettait en évidence le lien entre la perte de biodiversité et le déploiement de cette maladie. L’équipe démontrait que l'émergence de la maladie de Lyme en Amérique du Nord était due à la diminution du renard roux prédateur spécialiste des rongeurs, hôtes privilégiés pour la majorité des tiques.

En 2017, l'équipe menée par Tim R. Hofmeester de l‘Université de Wageningen  aux Pays-Bas a démontré, en condition réelle, que l‘activité des prédateurs, en régulant les populations de rongeurs porteurs des tiques pouvait abaisser le nombre de tiques dans un écosystème. Moins il y a de tiques, moins elles sont elles-mêmes infestées par des pathogènes comme la bactérie responsable de la maladie de Lyme. La diminution n’est pas négligeable : dans les zones les plus peuplées en renards, les tiques infectées récoltées sur des rongeurs sont 20 fois moins nombreuses...



Cette étude est la première à établir sans contestation, par des analyses de terrain, la corrélation entre l'activité des prédateurs, la densité totale des tiques et la densité des tiques infectées pour au moins trois agents pathogènes transmissibles par les tiques. Elle confirme que la diminution des prédateurs a des effets en cascade sur la transmission des pathogènes. 

La protection des espèces prédatrices telles que le renard roux, la martre, la fouine, le putois ou le blaireau est une solution fondée sur la nature pour réduire la prévalence des maladies transmises par les tiques.

Or plusieurs centaines de milliers de renards pour ne parler que de lui sont encore chassés par tir, piégeage et déterrage de septembre à janvier chaque année. Le renard est toujours classé comme nuisible : arrêté ministériel du 30 juin 2015, que l'on trouve sur le site de la fédération des chasseurs du Rhône . Il en est de même de la belette, la fouine, la martre ou le putois alors qu'ils sont de meilleurs alliés pour l'agriculture que les traitements chimiques contre les campagnols! Seuls trois départements français ont pris un autre chemin,  mais le Rhône n'en fait pas partie! 

Pour faire reculer la maladie de Lyme, vous pouvez signer cette pétition:
et en parler autour de vous!

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