jeudi 21 août 2014

Non à la dinde à l'eau !

Si j'achète, au centre Leclerc de Grézieu par ex, un blanc de dinde Leclerc 100% filet, celui-ci ne contiendra en fait que 80% de filet, le reste étant de l'eau, des colorants et des additifs! Là où vous payez 6 tranches de dinde, vous n'en achetez en réalité que 5. Et ce n'est pas le seul cas. Explications...
d'après multinationales.org (OP et MCC), Libération, HuffingtonPost, et Foodwatch
Foodwatch, une ONG déjà présente en Allemagne et aux Pays-Bas, se lance en France. Son objet ? Dénoncer les pratiques trompeuses de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution en matière d’étiquetage et de présentation de leurs produits. Pour son lancement, Foodwatch a choisi de pointer du doigt un blanc de dinde Marque Repère Leclerc 100% filet qui contient 16% d’eau (sans parler des colorants et des additifs), un yaourt bio aux fruits rouge Vrai qui ne contient aucune trace de fruit rouge mais un arôme artificiel non biologique, une soupe boeuf-carottes Maggi (Nestlé) qui ne contient pas de bœuf, mais 1,1% de jus de cuisson de bœuf, et quelques autres cas similaires. Des pratiques tout à fait légales - notamment parce que les normes d'étiquetage ont été en grande partie fixées par l’industrie elle-même.
Foodwatch se donne pour mission d’informer les consommateurs et d’interpeller les industriels et les pouvoirs publics sur les pratiques inacceptables du secteur agroalimentaire. « Difficile pour les consommateurs d’y échapper, explique Ingrid Kragl, directrice de l’information de Foodwatch. Ces ruses de l’industrie alimentaire sont parfaitement légales. Les fabricants en profitent, confortés par des réglementations laxistes et le laisser-faire de la plupart des pouvoirs publics. Là est le véritable scandale. Pour que cela cesse, Foodwatch appelle les consommateurs à réagir et à faire pression en signant sa pétition. »
La présentation des cinq « exemples flagrants » mis en avant est ici sur le site de Foodwatch. (Voir aussi cet article de Libération.)
Chacun des cas dénoncés, malgré le caractère patent de la mystification des consommateurs, reste dans les limites de la légalité. Selon Foodwatch, ceci est rendu possible, soit par le caractère très vague des réglementations françaises ou européennes en vigueur, soit parce que les pouvoirs publics ont accepté sans sourciller des règles édictées par l’industrie elle-même.
Ainsi, c’est le « Code de la soupe », élaboré par le Syndicat national des fabricants de bouillons et de potages, qui autorise à appeler « soupe au boeuf » un produit ne contenant que 1,1% de jus de cuisson. C’est ce Code qui fait désormais référence pour les tribunaux et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), depuis l’abrogation en 2008 d’un décret officiel bien plus strict. De même, c’est le « Code des bonnes pratiques des produits à base de dinde et de dindonneau », conçu par les industriels et accepté par la DGCCRF qui fait force de loi en matière d’étiquetage de la viande de dinde.

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