lundi 27 octobre 2014

Si les agriculteurs disparaissaient...

D'après Michel Deprost le 22 septembre 2014- Enviscope


"Si les abeilles disparaissaient, l’homme n’aurait que quatre années à vivre" aurait dit Einstein. Mais Einstein n’a jamais prononcé cette phrase. Ne prêtez pas au physicien une phrase qui n’a rien à voir avec la physique.



D’abord, les abeilles domestiques ne disparaissent pas de la surface de la Terre. Parce que sur terre, il y a de plus en plus d’apiculteurs qui prennent soin des abeilles. Parce que les abeilles pollinisent, parce qu’elles produisent du miel, et donc fournissent des revenus complémentaires pour de nombreux paysans.

Les abeilles vont mal dans les pays développés parce que l’agriculture a changé. L’agriculture s'est engagée dans la seule voie des gains de productivité, sans prendre garde aux dommages collatéraux. Ces dommages sont nombreux et nos sociétés industrielles ont fermé les yeux. Il y a eu la suppression de nombreux milieux, leur uniformisation, et la réduction de la biodiversité.

L’utilisation des herbicides, peut être plus que celle des insecticides, a provoqué des dégâts en réduisant la diversité. Plus d’adventices (mauvaises herbes), plus de fleurs messicoles (fleurs des champs), plus de haies, plus de nourriture équilibrée pour les abeilles, au fil des jours, au delà des aléas climatiques.

La disparition des abeilles a suivi aussi chez nous le recul du nombre des agriculteurs et des habitants des campagnes. Jadis aussi chez nous, les ruches étaient nombreuses. Parfois plus nombreuses que les habitants des villages. Pour produire du miel, et surtout de la cire destinée à fabriquer des bougies.

Plus besoin de miel pour sucrer les aliments, plus besoin de bougies pour s'éclairer. Les ouvrières et les butineuses n’ont plus leur place, sauf pour cette fonction obscure qu’on appelle pollinisation, et  qu’on a crue remplaçable.

Il faut donc infléchir la trajectoire. Aller vers une agriculture qui respecte mieux les sols, et tous les étages de la diversité, des bactéries aux arbres. Toutes les ruches de villes ne suffiront pas à remplacer les ruches des campagnes. Il faut donc davantage investir dans une production végétale et animale fine, à haute valeur ajoutée biologique. 

La vérité, c’est que s'il n’y a plus d’agriculteurs, l’humanité n’aura plus que quelques années à vivre. Cela non plus Einstein ne l’avait pas dit.



"Dans les monts du Lyonnais, sur les arbres fruitiers, les coupables sont identifiés. Jacques FRENEY, Apiculteur et Vice-Président du syndicat d’apiculture du Rhône, à montré lors d’une conférence de presse organisée par l’UNAF à Paris le 11 février 2014, que l’apiculture n’est plus possible à proximité de certaines cultures fruitières, dès lors qu’un puissant néonicotinoïde, l’acétamipride est utilisé avant et pendant la floraison."

Programme des cours 2014 au Rucher École du Syndicat -
VetAgro Sup, campus vétérinaire de Lyon, Marcy L’Etoile (69))

Plus d'informations sur le site du Syndicat d'Apiculture du Rhône 
http://www. rhone-apiculture.fr

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