jeudi 31 août 2017

Lettre au Ministre de l'Intérieur

Nous publions ci-dessous un texte auquel nous adhérons. Nous ne voulons pas nous résigner face aux injustices. Nous voulons rester vigilants et ne pas nous satisfaire uniquement de pensées solidaires.
Des associations comme "Vaugneray Accueil et Solidarité VAS" ont besoin de nos actions
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Monsieur Collomb,

Gérard Collomb à l'investiture du nouveau président de la République.
photo Lyon Mag
Je vous ai vu ému aux larmes à la passation de pouvoir du nouveau Président de la République, à la mairie de Paris. Je trouve cela très beau un homme qui pleure. C’est poignant et tellement généreux d’oser montrer ce que beaucoup considèrent encore comme de la sensiblerie.
J’ose vous avouer cela, Monsieur Collomb parce que moi, je suis de ceux qui se cachent, vous savez ceux qui, comme Charlie Chaplin, aiment marcher sous la pluie pour qu’on ne les voie pas pleurer.
En cette période estivale de canicule de surcroît, je ne peux hélas m'adonner communément à cette marche, alors substituant les larmes, je fais couler les mots.
Depuis mi mai, vous avez été nommé ministre de l’Intérieur.

Tout en haut de votre pile de dossiers, la question des migrants semblait cruciale dès votre investiture.
Pourtant il est survenu tout au long du mois de juillet toute une série d’exactions inexcusables.
Avez vous versé une petite larme quand Monsieur Carême, Maire de Grande-Synthe appelait au secours en diffusant des photos terribles d’enfants dormant à même le sol entourés d’immondices ?
Avez vous pleuré quand des policiers ont sciemment empoisonné l’eau destinée aux migrants des campements de Calais ?
Avez vous eu du chagrin quand les CRS diffusaient du gaz poivre sur les migrants, enfants et adultes, durant leur sommeil ?
Apparemment pas, il aura fallu que le Conseil d’Etat vous "retoque" et se prononce en faveur de mesures d'urgence d’aide aux migrants, pour que vous réagissiez.
Selon toute vraisemblance, vous semblez plus sensible à la promotion et à l’intronisation de Monsieur Macron qu’aux traitements inhumains et dégradants subis par les migrants sur le sol français.
« Des traitements Inhumains et dégradants qui portent une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale »

Ce sont les mots du rapporteur public du Conseil d’Etat.
On peut considérer que ce détachement, cette nonchalance à agir dans ce dossier des migrants au tout début de votre mandat, soit un malentendu, ou alors un statu quo qui vous a paru nécessaire pour vous mettre dans la peau du premier flic de France.
Et puis il y a la une du JDD :
« le Plan de la France pour trier les migrants ».
Vous voulez donc trier les migrants comme on trie un panier de linge sale, vous voulez distinguer le droit d’asile et les autres motifs de migrations, sous entendu les motifs économiques.
J’espère que cela ne vous a pas échappé que très souvent les guerres et les persécutions engendrent des problèmes économiques.
Calais - photos France 3 Régions


Vous voulez donc établir une liste de migrants interdits par nationalité, hiérarchiser la misère et l’inhumanité.
Il vous faudra des centres de tri sans doute, des nouveaux Ellis Island, des points d’entrées des migrants où on écrémera, on séparera le bon grain de l’ivraie, vous allez aussi pouvoir trier par indice de masse corporelle peut être?
En attendant, selon vos dires, «vous ne voulez pas de points d’ancrage pour éviter « un appel d’air », là encore vous ne parlez pas de la mécanique de votre machine à laver après le tri de vos chaussettes sales, mais d’humains en situation de grand dénuement et dans un état d’épuisement extrême!
Vous sous-entendez, par là, qu’il n’y aura pas de création de structures fixes d’accueil dignes sur Calais pour éviter un trop grand influx de migrants.
Alors ici, à Calais, ce seront encore les associations qui vont se réunir et prendront en charge la misère des migrants pour pallier aux carences des autorités publiques dans des cantonnements de fortune indignes, avec de temps en temps une petite intervention des forces de l’ordre pour que le campement ne dégénère pas en bidonville, ça se passe en France au 21ème siècle!!!
Ailleurs, dans la vallée de la Roya à la frontière italienne, d’autres associations et Cédric Herrou font le boulot de l’État qui est défaillant, un peu votre job donc, sans costume cravate et avec moins de sensiblerie mais plus d’efficacité.
Cédric Herrou héberge lui-même dans sa ferme les migrants, qu’il trouve le long de la route.
Il essaie de les protéger d’une reconduite à la frontière systématique faite par les autorités, illégalement, de surcroît, en écartant ces migrants de leur droit fondamental à la demande d’asile réglementée par des textes européens et internationaux.
Cédric Herrou vient d’être condamné pour aide à l’immigration clandestine par la cour d’appel d’Aix en Provence aujourd’hui même!
Voilà, on en est là, la solidarité est devenue un délit, l’indifférence et l’inhumanité sont la norme.
Près de la frontière italienne, dans les Alpes-Maritimes, les habitants de l'enclave de la Roya ont fait de l'aide aux étrangers une tradition - Photo Libération
Pire, vous justifiez presque votre politique migratoire par la réticence des Français, selon des enquêtes d’opinion, à accepter les migrants et les centres d’accueil!
C’est un non courage politique, une couardise indigne d’un ministre de l’intérieur et d’un représentant de l’Etat!!!
Vous vous imaginez où en serait la France si Robert Badinter ou Simone Veil avaient suivi de tels raisonnements???
L’orage tonne dehors, la pluie y est battante, Monsieur Colomb, je vais donc vous quitter, j’ai besoin d’aller marcher.
Je vous prie d'agréer, Monsieur Collomb, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

Sophie BOUSSEMART Semeurs citoyens 9 août 2017

mercredi 23 août 2017

Droit d'initiative citoyenne, ça vous parle?

D'après https://www.consoglobe.com Stephen Boucher, le 9 Aug 2017

La nécessité du dialogue environnemental est-elle enfin reconnue et mise en oeuvre par le nouveau "droit d'initiative citoyenne"?

Cela sera passé inaperçu pour beaucoup en cette période estivale. Pourtant le 19 juillet dernier, les députés ratifiaient une ordonnance importante car destinée à faciliter le "dialogue environnemental"
Dans la foulée du drame du barrage de Sivens, ce chantier qui a coûté la vie à Rémi Fraisse à l’automne 2014, elle instaure en particulier un “droit d’initiative” citoyenne.
Grâce à ce droit d’initiative citoyenne, des citoyens, des associations de protection de l’environnement ou des collectivités pourront demander à leur préfet l’organisation d’une concertation préalable « sur les projets mobilisant des fonds publics importants », plus de 5 millions d’euros. Ce droit d’initiative citoyenne ouvre donc la porte pour les associations, les collectivités, mais aussi les citoyens au dialogue environnemental.
L’idée essentielle, promue par le gouvernement précédent et promise par François Hollande, est d’autoriser le public à s’exprimer tant qu’il est encore temps, c’est-à-dire AVANT qu’un projet ne soit administrativement ficelé. Ce qui n’était plus le cas dans le dossier Sivens, considéré comme impossible à déverrouiller dans la mesure où il disposait de tous les feux verts de l’Etat.

Il s'agirait de prendre du temps en amont pour ne pas en perdre ensuite...

Cette nouvelle disposition prévoit que la concertation soit renforcée en amont des projets ayant un impact important sur l’environnement « à un stade de leur élaboration où ils peuvent plus facilement évoluer pour prendre en compte les observations du public ».
Les députés ont tous voté pour ce texte, ou se sont abstenus (Les Républicains), à l’exception des communistes et des “Insoumis”, qui l’ont jugé insuffisant.
En effet, l’intention est jugée bonne par les organisations environnementales, mais cette disposition sera-t-elle suffisante ? 
D'une part, elle permet seulement de demander l’ouverture d’un débat public, elle ne permet pas de l’imposer. 
D'autre part, dénonce Arnaud Gossement, avocat spécialiste du droit de l’environnement, sur son blog : « les conditions sont trop nombreuses pour qu’un projet ou un plan-programme fasse l’objet d’une concertation préalable ».

Notamment, les pétitions de citoyens doivent réunir pour être jugées recevables au moins 10.000 signatures s’agissant de “grands projets ordinaires", c’est-à-dire entre 150 et 300 millions d’euros. 

Pour les projets supérieurs à ce niveau d’investissement, il faudra totaliser 500.000 signatures pour espérer déclencher un débat public national! La  Fondation Nicolas Hulot elle-même estime que ces seuils sont trop élevés....

Enfin, il n’est pas encore clair si les projets sous maîtrise d’ouvrage privée seront exemptés par ces dispositions ou non!!!

Afin de faciliter la mise en oeuvre de ces nouvelles "facilités" de dialogue environnemental, la Commission nationale du débat public (CNDP) voit son champ d’intervention « étendu aux plans et programmes nationaux », afin d’être en mesure d’« organiser une conciliation sur des projets conflictuels entre les parties concernées ». On nous dit également que les modalités des enquêtes publiques relatives aux projets seront simplifiées et dématérialisées. Très bien.
Mais ces avancées en matière de dialogue environnemental permettront-elles de mieux prévenir la construction de projets nuisibles pour l’environnement à l’avenir ? On peut en douter...
Pour ce qui concerne notre région, le droit d'initiative citoyenne ne permettra pas de renouer le "dialogue environnemental" au sujet de l'A45, puisqu'on a largement passé le stade de la concertation!

jeudi 17 août 2017

2024 : l’embrouille olympique


d'après http://grozeille.co/2024-lembrouille-olympique/
Paris 2024, c’est dans la poche. L’accord entre le CIO et Los Angeles pour les Jeux de 2028, offre quasiment la victoire à la capitale française. Paris seule en course, Paris seule en tête. Reste que l’événement le plus notable du bazar olympique, c’est la raréfaction des candidats. Au point que le CIO a dû inventer un stratagème des plus capilotractés pour conserver les deux candidatures de Los Angeles et de Paris. Le principe : la ville qui n’obtiendra pas l’édition 2024 héritera de 2028. On pourra faire autant d’esbroufe que l’on veut, si Paris est sélectionnée, c’est que personne d’autre ne veut des Jeux Olympiques.

Tour à tour,Toronto, Hambourg, Rome, Boston et Budapest se sont toutes retirées de la course. Défiance des populations ? Défaillance de l’idéal sportif ? Il semble bien qu’il y ait une couille dans le potage olympique. Alors, Paris serait-elle le dindon de la farce ?


Depuis une trentaine d’années, les JO sont devenus de véritables pompes à fric. L’argument n’est certes pas nouveau. Dans les rangs des partisans de Paris 2024, on a d’ailleurs essayé d’y répondre tant bien que mal par toutes sortes d’élucubrations abracadabrantes. Le comité de candidature produit du projet chiffré à tour de bras, les modèles économiques fonctionnent à plein régime pour trouver les ajustements optimaux, Le Monde ressort dans une vidéo différents exemples d’infrastructures olympiques qui ne sont pas tombées en friches. Toutefois, l’expérience est formelle : tous les JO des trente dernières années ont explosé leur budget initial. À Pékin, on est même passé de 2,6 milliards prévus à 32 milliards de dollars effectivement dépensés. La situation n’est pour sûr pas la même à Paris qu’à Rio ou à Pékin. Mais à Londres aussi, les coûts initiaux ont été multipliés par trois. Il y a au moins de quoi douter des prévisions apologétiques du comité organisateur.

Ce n’est pas donc étonnant que les populations de nombreux pays aient décidé de rejeter l’organisation des JO. Hambourg a d’abord retiré sa candidature en Novembre, à la suite d’un référendum. Puis c’était au tour de Budapest, sous la pression d’un mouvement citoyen. 

Si consensus il y a en France, ce n’est pas par adhésion véritable mais par camouflage du dissensus. On soulèvera les arguments et les statistiques que l’on voudra, mais il n’y a véritablement eut lieu aucun débat d’envergure autour des JO, contrairement à ce qui s’est passé en Allemagne et en Hongrie.


Afin de couper à la racine toute contestation, le comité de candidature français a multiplié les annonces rassurantes. Paris 2024 comptera sur un budget raisonné et parfaitement équilibré. Les olympiades parisiennes seront sociales et vertes. Le montant total du projet est estimé à 6,6 milliards d’euros, la moitié pour les infrastructures, l’autre pour les charges opérationnelles. Si on en croit l’exemple londonien et qu’on multiplie modestement les dépenses par trois, on atteint quand même la coquette somme de 20 milliards d’euros. Certes, mais cette fois, assure-t-on chez Paris 2024, les dépenses seront maîtrisées.

On ne lésine pas sur les promesses pour faire passer la pilule. La ville de la Tour Eiffel a décidé de jouer la carte du développement durable et elle n’y va pas par quatre chemins : « 100 % de matériaux biosourcés » pour les constructions, « 100 % d’énergie verte » pour alimenter l’événement, « 100 % d’alimentation durable et certifiée » pour les repas des athlètes, 100 % des déplacements effectués en « transports propres ». Le comité de candidature de la ville de Paris pour les JO 2024 se donne à « 100 % » pour convaincre que les jeux olympiques et paralympiques qu’il organisera seront durables. « On veut les Jeux les plus verts qui n’aient jamais été faits », résume Isabelle Autissier, présidente de WWF-France et partenaire de la candidature parisienne.

On le sait, les JO sont propices à des exercices de voltige virtuose. Anne Hidalgo, la maire de Paris, nous a prouvé qu’elle maîtrisait le « retournement de veste » à la perfection. Car il fut un temps où elle estimait - et elle n'était pas la seule- qu’il n’était ni raisonnable ni acceptable de s’engager dans une « course [olympique] au toujours plus qui a laissé des éléphants blancs et des situations d’endettement dans des villes. Les Parisiens attendent de moi du logement, des équipements, de la justice, de la facilité économique ». A-t-on besoin de plus de preuves que des motivations politiciennes déteignent sur les considérations environnementales et sociales dans la candidature parisienne ?


Sans aller jusqu’à parler de corruption ou de conflit d’intérêts, il faut remarquer que ceux qui soutiennent Paris 2024 se concentrent sur des objectifs de court-terme et ne voient les implications des Jeux Olympiques que par le petit bout de la lorgnette (tendue par les multinationales et leur cortège d’économistes). C’est à croire qu’à force de fixer la flamme olympique, les élus se sont aveuglés sur les besoins réels des Parisiens. Les JO seront-ils réellement un « accélérateur de progrès » parce qu’ils permettront aux Franciliens de se baigner dans la Seine ? Ne pourrait-on pas commencer par s’attaquer à d’autres problèmes de salubrité publique plus consternants ? Comme dans le quartier de Château-Rouge qui est entrain de se transformer en dépotoir à ciel ouvert. Dans ce quartier le tribunal administratif a condamné la mairie et la préfecture de police de Paris à une amende de 5.000 euros au titre de « préjudice psychologique » du fait de l’insalubrité.

De la même manière, le projet de lignes de transport du Grand Paris Express accéléré par la candidature aux JO ne sera pas forcément profitable aux Franciliens, mais plutôt aux grandes infrastructures comme EuropaCity, ce projet monstrueux de parc de loisir géant au nord de Paris. C’est une raison de plus pour classer « Paris 2024 » au rang des Grands Projets Inutiles (GPI). Encore une preuve que la candidature de Paris aux JO s’inscrit dans un modèle de développement à bout de souffle, qui privilégie des intérêts et un agenda politique à court terme au détriment des habitants et des écosystèmes.

Pour en rajouter un peu et rendre la situation plus mordante. Voici la liste non exhaustive des divers sponsors déjà déclarés et tous irréprochables écologiquement : Air France, Aéroports de Paris, Bouygues construction, BNP Paribas ou Suez. Mais ce n’est pas fini. En plus de ces « humanistes » français adeptes de licenciements boursiers, on devrait bientôt voir débarquer d’autres grands défenseurs de l’environnement. Mais pas d’inquiétude, au comité de candidature on l’affirme : « on forcera Coca-Cola à changer un peu son modèle. » Niveau circonlocution, le comité obtient la palme d’or. Ou alors les JO alimentent les tendances à croire au père Noël.

Dans une période de grave crise économique et sociale, les discours mystificateurs sur la joie olympique devraient être balancés par des études précises sur les coûts financier, économique et écologique des JO. L’objectif des opposants à la candidature parisienne n’est pas de tuer dans l’œuf tout projet de grande manifestation culturelle ou sportive à même de rassembler les gens. L’objectif, c’est plutôt de nous entendre collectivement sur ce que nous entendons par sport et culture, sur ce autour de quoi nous voulons véritablement nous réunir. En discuter plutôt que se faire enfumer par l’insistante propagande des grands médias, du gouvernement et autres multinationales.

Alors qu’est-ce que signifient réellement les JO à Paris ? Qu’est-ce qui se cache sous les propos rose bonbon des promoteurs de la candidature parisienne ?

L’inflammation du dispositif sécuritaire. Regardez Londres : la Grande-Bretagne, déjà championne du monde de la vidéosurveillance, en a rajouté une couche orwellienne avec les Jeux de 2012. Les JO, parce qu’ils concentrent les médias du monde entier, sont une cible potentielle privilégiée pour une organisation terroriste. On peut alors choisir de prendre le risque ou non. Soit. Mais quand on choisit concomitamment de miser tapis sur les JO et de proroger les dispositions anticonstitutionnelles de l’état d’urgence, la situation devient rocambolesque. Il faudrait savoir ce qu’on veut, la « prévention » à tout prix, vraiment ? Si l’on place la menace terroriste au dessus de tout, au point de détricoter des droits fondamentaux garantis en temps normal par la Constitution, une cohérence minimale imposerait de repousser la perspective des JO au nom de « l’impératif sécuritaire ». On est en droit de questionner la légitimité de la « stratégie antiterroriste ». D’autant qu’on devrait voir dans quelques années « l’amour des Jeux » se transformer en injonction normative généralisée. Et ce grâce à la labilité du concept de terroriste. Attention, surtout pas de manifestations qui pourraient « nuire à l’image de la France » ! Prenez garde militants écologistes et altermondialistes, la paix olympique sera imposée, de gré ou de force.

La concentration des dépenses publiques sur des infrastructures sportives pas vraiment prioritaires. Alors certes, les dépenses seront maîtrisées et les infrastructures recyclées. C’est assuré. Mais alors que l’histoire nous invite à douter de la sincérité du premier argument, la plus naïve bonne foi nous pousse à nous méfier du second. Il faut concéder au comité chargé de la candidature le monopole des bonnes intentions. Mais encore une fois, ses membres voient-ils plus loin que le bout de leur nez ? N’y a-t-il vraiment pas plus optimal qu’une piscine olympique en bord de Seine (même réutilisable) pour aider les chômeurs, les mal-logés et les mal-payés ? Et à qui les performances sportives profitent-elles ? Aux marchands de stades, de drogues anabolisantes, de boissons énergisantes. Combien de stades de banlieue, de foyers communautaires, d’écoles ou de centres aérés pourraient être construits avec cette manne déversée sur une toute petite minorité ?

Et la « fierté nationale » ? Et la fête entre les nations ? Les JO serviront le « sentiment national », si on appelle « sentiment national » l’exacerbation d’un chauvinisme primaire qui accompagne les performances de « nos » athlète. C’est que « l’esprit sportif » a perdu de sa superbe et que le ou la plus inconnu.e de « nos » gymnastes sert de prétexte au déploiement d’une « fierté nationale » bien étriquée. Rappelez-vous à ce sujet les propos assez discutables des commentateurs des chaînes de télévision publique France Télévision lors des Jeux de Rio. Partout dans le monde le chauvinisme devient licite lorsqu’il s’agit de parler des médailles.

De la même manière, on dit que les JO serviraient la « grandeur française ». Et ce selon des modalités qui vont de la croissance économique à la reconnaissance internationale, en passant par l’attractivité touristique, la compétitivité de « nos » entreprises et autres indicateurs du même acabit. Tout se passe en fait comme si le chauvinisme qui se donne libre cours sur les chaînes de la télévision publique participait d’un plus vaste système qui s’entretenait de lui-même. En effet, à quoi reconnaît-on les « bénéfices » de l’organisation des JO ? A une triste et superficielle compétition entre les nations pour la tête des classements de Challenges ou du Times ? Mais qu’en est-il des bénéfices environnementaux des JO ? Ou des apports en terme de justice sociale ? Donnez-nous plus d’égalité et moins d’oppression, nous nous contrefoutons d’avoir le plus grand nombre de médaille ou d’être en tête du Dow Jones. Les JO, comme de nombreuses institutions qui semblent si importantes aux yeux de nos gouvernants, placent la compétition au centre des valeurs, là où la solidarité et la coopération seraient les bienvenues. « L’esprit sportif » ­représente en fait un parfait alibi pour légitimer l’ordre inique du monde avec lequel le mouvement olympique a toujours pactisé.

Dès 1913, on pouvait lire dans la presse sportive allemande : « L’idée olympique de l’ère moderne symbolise une guerre mondiale qui ne montre pas son caractère militaire ouvertement, mais qui donne à ceux qui savent lire les statistiques sportives un aperçu suffisant de la hiérarchie des nations ». Dans les stades olympiques se réverbèrent à l’état larvé les lignes conflictuelles qui traversent notre monde. Autrefois le fascisme contre les démocraties libérales, l’Est contre l’Ouest, aujourd’hui l’OTAN contre le Tiers-Monde. Dans les stades olympiques, il n’y a pas d’élan d’amour désintéressé, pas de solidarité internationale. Mais les instincts grégaires ont libre cours, c’est la fibre nationaliste qui doit vibrer quand « nos » athlètes écrasent l’étranger.

Les Jeux, parfois symbole de l’amitié entre les nations et de l’amour entre les peuples, ont pris aussi des faces bien plus menaçantes. La transmission du flambeau olympique à Paris fera-t-elle oublier que les Jeux de Pékin, en 2008, auront eu pour fonction de légitimer la Chine, un Etat autoritaire, champion du monde des exécutions capitales ? Fera-t-elle oublier que le drapeau olympique a souvent ­— Berlin 1936, Mexico 1968, Munich 1972, Moscou 1980 ­— été maculé de sang ?

Reconnaissons-le:  comme le voulaient les anciens Grecs, le sport est une guerre ritualisée, sans armes, sans versement de sang et sans mort. Il ne s’agit pas d’être caricatural, le sport peut aussi être une éducation à la paix.

C’est le sport spectaculaire qui contribue à la production de ce gigantisme militarisé de l’amusement qui nous dérange. Certes, le sport a toujours été un spectacle. Mais il est advenu un changement qualitatif depuis quelques décennies. Les Jeux Olympiques semblent aujourd’hui partager plus avec les combats de gladiateurs qu’avec les olympiades antiques. Qu’est-ce que le sport aujourd’hui sinon des sommes exubérantes mises en jeu pour quelques stars surentraînées et entourées d’une ribambelle d’agents et de directeurs de communication ? C’est que la société spectaculaire ne prend même plus la peine de dissimuler les inégalités. C’est la course à la performance, sans souci des athlètes qui se sont transformés en machines branchées à des cathéters d’anabolisants.

Loin de répondre aux besoins sociaux et culturels d’un pays ravagé par le chômage, la pauvreté et l’exclusion, les Jeux sont devenus un indécent étalage de promesses démagogiques, de vœux pieux et de dépenses somptuaires. Le CIO s’est de plus en plus métamorphosé en comité politique atlantiste partisan du capitalisme mondialisé. Les Jeux n’ouvrent plus à la découverte de l’autre mais servent seulement d’enceinte au matraquage publicitaire des grandes multinationales. Plutôt que d’y rencontrer nos semblables d’à travers le globe, on y découvre seulement les nouvelles versions du Big Mac. « Nos » athlètes ne ressemblent en rien à des ambassadeurs à même de partager notre culture et nos idéaux. Ils sont au contraire le plus souvent les premiers aliénés par les mécanismes du sport spectaculaire. Aveuglés et oublieux, passifs et dépouillés, ils ne sont souvent que des épouvantails en lesquels miroitent la face la plus dégoûtante de notre société. Ils sont l’image de l’élite mondialisée acquise à la consommation effrénée.

Ce qui est le plus saisissant c’est que la compétition olympique est devenue non pas seulement la norme des relations entre nations, mais la norme des relations entre individus. Tout est jaugé par la compétition. Chaque existence est orientée par la performance. C’est cours ou crève !

Le sport spectaculaire a changé d’idéal. Fini l’idéal aristocratique et ascétique. Les vieux lords anglais qui jouaient au cricket en amateur pour garder la santé, c’est terminé. Entre temps, l’esprit du monde a changé et les vents du capitalisme libéral et de son idéal méritocratique ont eu le temps de souffler. Aujourd’hui on fantasme une gloire éphémère, un buzz médiatique. On est obsédé par la réussite. En d’autres termes, l’alliance du sport, du libéralisme et du spectacle est consacrée.



Les JO signent l’alliance paroxystique du spectacle, du sport et de la télévision. Qu’est-ce que cela signifie ? Que les JO participent à l’aliénation des individus dans la société spectaculaire. Plus prosaïquement, on dépense son attention et son temps à regarder le 100 mètre plutôt qu’à penser en terme politique. Plus poétiquement, on s’amuse à en mourir. Apogée du sport-spectacle, les Jeux Olympiques : on voit les citoyens de chaque pays s’intéresser à des disciplines dont les résultats les indiffèrent d’ordinaire, pourvu que leurs représentants détiennent quelques chances de médailles ou accèdent à l’espace de célébration du podium.

Le spectacle, c’est l’image inversée de la réalité vécue. C’est la projection de la réalité sur un ciel intouchable. Mais comme nous avons trop souvent la tête dans les nuages, nous croyons qu’il est réel. Et puisque nous le croyons collectivement, il devient effectivement la réalité. Lors des Jeux Olympiques, la réalité spectaculaire prend véritablement corps. La relégation sociale dans les banlieues est dissoute dans l’admiration pour « nos » sportifs issus des minorités et soudain promus gloires nationales. La méritocratie et le libéralisme fonctionnent, c’est prouvé ! L’idéologie de la compétition généralisée, si chère à nos dirigeants et penseurs néolibéraux, fait une percée extraordinaire durant les JO : même les critiques se rallient à l’idéal de la compétition non faussée. Le sport et son armada de relais médiatiques réussissent à tuer dans la ouate toute velléité de révolte.

Pourtant, cela ne fonctionne que si tout le monde reste béat, le regard captivé par les étoiles (nos si chères stars !). Bref, cela marche jusqu’à ce que l’on trébuche. Et alors, on peut douter qu’aucun d’entre nous entende vraiment trouver son bonheur dans quelques dixièmes de secondes grappillées à coup de produits chimiques. Nous ne pensons pas que quiconque, s’il y réfléchissait à fond, prenne réellement son pied en écrasant autrui, surtout s’il ou elle est de nationalité différente. Les JO nous renvoient une image hideuse de notre société mais la laideur est rendue socialement acceptable par la magie médiatico-sportive.

Le discours pro-JO fonctionne le plus souvent comme un monologue teinté de la seule couleur de l’idéologie, sans recours aux arguments. En effet, il s’agit de cacher les conflits d’intérêts avec l’agence Keneo, de nier les études des économistes indépendants qui contestent les retombées financières mirobolantes prévues par le Centre de droit et d’économie du sport de Limoges (CDES) associé à l’agence Keneo, de dissimuler les nombreuses procédures judiciaires (délit de favoritisme, marchés truqués, etc.) dont font l’objet plusieurs partenariats public-privé noués lors des grands chantiers sportifs.

On peut se poser la question, qu’est-ce qui se passerait si on grattait le vernis, qu’on organisait un débat et un choix démocratiques (et pas un maigre sondage d’opinion) ? Pourquoi est-ce que les français ne suivraient pas les cloches d’Hambourg ou de Budapest ?

Il est vrai que malgré ses dérives, l’olympisme continue toujours à véhiculer une « magie » qui devrait être préservée. Mais à quel prix devrons-nous acheter cette bribe d’espérance ? En nous résignant à trop de concessions, nous en viendrons assurément à l’éteindre, cette dernière étincelle de magie que les Jeux allument encore.

samedi 12 août 2017

Bien préparer son sac à dos

Après les chaussures, le sac à dos est l’accessoire indispensable du randonneur. Choisir, ranger, peser : sa préparation minutieuse permet de randonner en toute sécurité sans sacrifier le confort. Voici nos conseils pour vous équiper (vêtements, trousse de secours, chaussures, bâtons, etc.) tout en évitant que votre sac devienne une charge d’angoisse.
 Pour que la randonnée reste un plaisir, il est important de surveiller le poids de son sac. Au moment de préparer son sac, il est conseillé de classer son matériel en trois catégories : l’indispensable (sécurité, orientation, vêtements chauds, abri), le confort (vêtements de rechange) et le superflu (ce que l’on emporte pour le plaisir, comme un livre ou du chocolat).


1. LES VÊTEMENTS

Adoptez les trois couches

Lors de la marche, il est conseillé d’adopter une stratégie en trois couches. D’abord, un T-shirt respirant, puis une polaire et un coupe-vent imperméable et respirant (bannir le K-way, qui garde l’humidité). Le coton est à éviter, car il conserve l’humidité de la ­transpiration. Les vêtements en mérinos ont l’avantage d’être anti-­odeurs et d’offrir une meilleure thermorégulation que ceux en synthétiques. En revanche, ils sont plus lents à sécher, plus chers et plus fragiles que les ­synthétiques. Les fabricants proposent donc aujourd’hui des produits hybrides, 80 % mérinos et 20 % synthétiques. Quelle que soit la durée de la randonnée, quelques heures ou plusieurs jours, un coupe-vent imperméable doit être présent dans le sac. 

La météo est imprévisible !

2. LES BÂTONS

Apprenez à vous en servir

Les bâtons de randonnée permettent de soulager le dos d’une partie du poids du sac et sont donc d’autant plus nécessaires que le sac est lourd. Encore faut-il bien les utiliser : en cas de doute, demandez conseil à un vendeur. Ils ne doivent pas être employés comme un déambulateur, mais suivre le balancier du corps. Préférez des bâtons télescopiques, qui pourront être rangés lors des passages difficiles et ne pas vous entraver.

3. LE SAC À DOS

Optez pour une taille adaptée au parcours

Un sac trop gros est une incitation à le remplir inutilement et un sac trop petit ne pourra pas forcément contenir l’indispensable. Le volume du sac doit donc s’adapter à la randonnée : une bonne idée est de faire son choix après avoir réuni l’ensemble de son matériel et d’avoir mesuré son volume à l’aide d’un sac-poubelle. Si le volume nécessaire dépend de plusieurs critères (météo, type d’hébergement, ­polyvalence souhaitée…), on estime qu’un sac de 10 à 35 litres suffit pour une journée de marche. Pour une randonnée itinérante, de 35 (2 ou 3 jours avec nuits en gîtes) à 65 l (7 jours en autonomie complète) sont recommandés.

Poids du sac : Gare à l’excès !

Le poids du sac d’un marcheur doit être inférieur à 20 % de son propre poids. Un randonneur de 65 kg ne portera donc pas plus de 13 kg, un autre de 80 kg évitera d’avoir plus de 16 kg sur le dos. Ce poids maximal recommandé est trop souvent dépassé par les randonneurs itinérants. Or, au-delà de l’inconfort qu’il suscite, un sac lourd augmente le risque d’accident (chute, entorse…), use les cartilages et peut causer des tendinites ou des tassements de vertèbres. Chez l’enfant, le sac doit avoir un caractère plus symbolique et ne pas dépasser 10 % de son poids. Le centre de gravité ne doit pas être négligé et les équipements lourds seront placés près du dos, en milieu de sac.

4. L’INDISPENSABLE

Faites face à tout incident

Les randonneurs l’appellent le « fond de sac », puisqu’il ne doit pas le quitter. Il s’agit du matériel qui permet de faire face à un incident. La trousse de secours en est le premier élément. Elle contient vos médicaments, de quoi faire de la contention, des pansements, de quoi désinfecter et du petit matériel (ciseaux, tire-tiques, etc.). S’y ajoutent un sifflet (pour se signaler auprès des secours sans s’époumoner), une couverture de survie, une casquette, un briquet, des lunettes de soleil, etc. Le matériel d’orientation est aussi indispensable : cartes ou topoguide et boussole. N’oubliez pas d’apprendre à vous en servir ! Ce n’est qu’une fois cet « indispensable » au fond du sac que vous pourrez réfléchir au superflu : appareil photopaire de jumelles, etc.

5. LES CHAUSSURES ET LES CHAUSSETTES

Choisissez-les avec beaucoup de soin

Premier accessoire du randonneur, les chaussures sont à choisir avec le plus grand soin : elles doivent être adaptées au pied et au type de randonnée auquel on s’adonne. Côté chaussettes, le synthétique tient mieux au pied et évacue mieux l’humidité que la laine. Attention, des chaussettes non prévues pour la randonnée peuvent favoriser l’apparition de frottements ou d’ampoules. Astuce : avoir des paires variées, car si votre pied est victime d’un frottement avec un modèle particulier, le problème risque de se répéter avec une paire identique.

6.  L’EAU ET LA NOURRITURE

N’en manquez jamais

Gourde, poche à eau ou simple bouteille en plastique : en randonnée, il est primordial de s’hydrater régulièrement, avec 1,5 à 3 litres d’eau par jour. Si vous craignez de manquer de quoi boire, des pastilles de décontamination d’eau vous permettront de vous ravitailler en toute sécurité. Même pour une courte sortie, mieux vaut prévoir un peu de nourriture, en cas de coup de fatigue ou de problème nécessitant une immobilisation.

d'après Morgan Bourven 

dimanche 6 août 2017

Mise au point de la MJC suite à notre article paru dans le bulletin municipal

Notre dernier article dans le magazine municipal, intitulé "Les associations à Vaugneray, couteau suisse sans boussole municipale", a été lu et commenté. Nous nous en réjouissons. Nous vous faisons part d'une mise au point de la Maison des Jeunes, qui relève avec justesse deux erreurs dans notre formulation.

1 - Nous attribuons la liquidation de la fédération des MJC de Rhône-Alpes à la baisse des subventions régionales. Si cette baisse est réelle pour de très nombreuses associations de protection de l'environnement et d'éducation populaire, ce n'est pas elle qui est majoritairement responsable de la liquidation de la fédération des MJC. C'est surtout l'arrêt ou la diminution du financement des postes de direction par certaines communes qui l'a provoquée.

2 - Emportés par notre enthousiasme, nous avons écrit que la commune de Vaugneray avait augmenté sa subvention à la MJC pour assurer le maintien de l'activité. C'est une erreur. En Conseil municipal, c'est la même subvention qu'en 2016 qui a été votée, SANS augmentation (Nous considérons que 5 euros ne font pas une augmentation.) : 39015 euros en 2016 (versés à cette époque à la fédération) et 39021 euros en 2017! Où avions-nous la tête? 

Heureusement, la MJC de Vaugneray bénéficie pour l'instant de quelques aides de l'Etat, de la CCVL et du Département. 
Voici ci-dessous dans son intégralité le message que nous avons reçu de la part du président de la MJC et de son directeur.
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Bonjour,
Nous avons lu avec attention votre article paru dans le dernier numéro de Vivre à Vaugneray qui a été distribué ces derniers jours.
Nous sommes très gênés car votre propos comportent des erreurs et son interprétation porte à confusion :
·         La liquidation de la fédération Régionale des MJC en Rhône-Alpes est due essentiellement à la perte de missions de direction de MJC financées très majoritairement par les Communes. Employeur de nombreux cadres répartis sur 8 départements, la fédération n’a pas pu (ou pas su) revoir son modèle économique suffisamment rapidement pour éviter la liquidation judiciaire. Des postes étaient insuffisamment financés, des conventions dénoncées et la fédération devait respecter des délais légaux pour se séparer de certains de ses personnels !
·         La subvention de la Commune n’a pas augmentée pour compenser la baisse d’autres subventions : En 2016, la part de la Commune pour le financement du poste de directeur était de 39015 euros versés à la fédération. Depuis l’embauche du directeur directement par la MJC et malgré la baisse du Département (14400 en 2015 puis 4500 euros depuis 2016), la part de la Commune s’élève à 39021 euros en 2017 accordés à la MJC. La MJC a, de son côté, réussi à contractualiser directement avec le FONJEP (aide de l’Etat) et à contenir les autres financements :  CCVL et Département. Avec le nouveau réseau Rhône-Ain-Saône (Union territoriale des MJC-MPT), nous recherchons toutefois encore des solutions pour pallier aux services que la fédération proposaient concernant la gestion des fonctions RH.
Il est regrettable que l’article laisse croire au lecteur que la MJC bénéficie d’une augmentation de subventions municipales. Aussi, ne devriez-vous pas envisager un complément d’information dans une prochaine parution ?
Il nous semble primordial, même s’il s’agit d’une libre expression, d’être précis, pour que chaque citoyen bénéficie d’informations exactes.
Nous restons à votre disposition.
Bien cordialement,

Clément GIBAUD, Président
et
Olivier DELORME, Directeur

mardi 1 août 2017

Pour une fois qu’on nous demande notre avis sur le nucléaire, on ne va pas bouder notre plaisir !


Un message de Green Peace que nous relayons ci-dessous:


L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) lance une consultation publique concernant le projet d'avis qu'elle a publié sur les anomalies de la cuve de l'EPR de Flamanville et de son couvercle. Petit rappel : en juin dernier, l’ASN, sous pression des industriels EDF et AREVA, a donné un feu vert de principe à la cuve de l’EPR, malgré ces anomalies graves. Quant au couvercle, il devra être changé en 2024. Cela signifie que pendant six ans l’EPR fonctionnerait avec un couvercle défectueux et non contrôlé…

L’ASN consulte les Français sur cette décision : nous devons répondre à ce passage en force qui marque une nouvelle étape dans la mise en danger des populations par EDF.

Répondre à cette consultation lancée en plein milieu de l’été n’est pas une mince affaire... il ne faudrait pas que ce soit trop facile ! Nous vous proposons ci-dessous un petit guide pour faire de cet exercice digne des 12 travaux d’Astérix un jeu d’enfant :

1) ETAPE 1 : Créez votre compte ! 


2) ETAPE 2 : vous avez dû recevoir un e-mail de l’ASN. Validez votre compte ! 


3) ETAPE 3 : vous pouvez ENFIN participer. Rendez-vous tout en bas de la page de consultation et laissez votre commentaire ! Nous devons rappeler à l’ASN les points suivants :

La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être impeccable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !

Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence...comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !

La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n'est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !

Nous n'acceptons pas la prise de risque que constitue l'utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens français, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et AREVA. 


Ce n’est pas parce qu’on nous complique la tâche qu’on ne va pas le faire : nous avons jusqu’au 12 septembre pour faire entendre nos voix et refuser le danger que nous impose EDF avec ses centrales nucléaires et l’EPR.

Merci !

Participer à la consultation publique
Mehdi, pour l’équipe énergie de Greenpeace