mercredi 30 mai 2018

Les arbres « remarquables » sont des monuments d’Histoire

Les arbres « remarquables » par leur ancienneté ou comme témoins de notre mémoire collective doivent être protégés à la manière des monuments historiques.
Ci-dessous, les trois magnifiques tilleuls  de Châteauvieux (Yzeron) plantés sous Sully il y a plus de quatre siècles, tellement imposants que les hautes branches sont étayées par de grosses sangles.


Les arbres ne bénéficient aujourd’hui d’aucune protection équivalente aux monuments historiques.

Et pourtant, quand un arbre a une taille ou une esthétique exceptionnelle, qu’il a une vie qui nous rappelle des grands moments de notre Histoire ou qu’il est d’une essence rare… ne peut-on considérer qu’il fait partie de notre patrimoine au même titre que le sont certains bâtiments classés ?
Objection maintes fois avancée : on ne peut pas classer au patrimoine des « monuments vivants » car ils sont mortels !
Les monuments bâtis sont-ils immortels ?
À y regarder de plus près, des arbres peuvent être plus vieux que bien des bâtiments classés. Le robinier du square Viviani, à Paris, planté en 1601 sous Henri IV, issu du premier acacia rapporté des Amériques, est contemporain de la place des Vosges. L’olivier de Roquebrune-Cap-Martin a connu la chute de Rome. Et l’arbre le plus vieux du monde, un pin californien, a démarré sa vie en même temps que la pyramide de Kheops !
Ce sont aussi des témoins de notre mémoire collective. Le chêne d’Oradour-sur-Glane, témoin silencieux de l’horreur, constitue un lieu de mémoire important pour les générations passées et à venir.
Le chêne d’Oradour-sur-Glane (Centre de la Mémoire d'Oradour-sur-Glane).

Malgré cela, nous ne nous sommes jamais intéressés à la protection des arbres comme élément de notre patrimoine. Si les plans locaux d’urbanisme (PLU) permettent depuis 1993 de classer des arbres localement, ils restent à la merci des projets de construction et rien n’empêche vraiment leur abattage et encore moins leur élagage.

Replanter des jeunes arbres ne permet jamais de compenser la valeur historique ou esthétique qui disparaît 

Il ne s’agit bien évidemment pas d’empêcher toutes les coupes, car tous les arbres ne se valent pas. Mais arracher des arbres centenaires, comme ceux de la place de la Nation à Paris ( ou du programme immobilier de la Baviodière à Vaugneray!) ne doit plus être un acte anodin. Penser l’urbanisme en y intégrant l’impératif de conserver les arbres les plus remarquables et classés comme tels, doit devenir la règle. 
Car replanter des jeunes arbres ne permet jamais de compenser la valeur historique ou esthétique qui disparaît. Sans parler des bénéfices de rafraîchissement de l’air qu’offre une grande ramure de feuillages en comparaison d’un arbre de petite ou moyenne taille : dans les années futures de réchauffement climatique et de canicule dans les villes et villages, la destruction des grands arbres s’avérera une lourde erreur urbanistique.
Aujourd’hui, celles et ceux qui se battent pour protéger les arbres remarquables sont démunis et ne disposent d’aucun outil réglementaire fort. Cette protection repose sur le militantisme d’associations ou d’élus locaux sensibles à cette question.
Comme le patrimoine historique, le patrimoine vivant des arbres remarquables doit être inventorié, entretenu et protégé.
Une occasion de réparer cette anomalie s’offre à nous : l’examen du projet de loi sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (Élan), qui doit réformer notre droit de l’urbanisme!
Le projet de loi Élan sera discuté en séance publique à l'Assemblée Nationale à la fin du mois de mai. C’est l’occasion d’intégrer enfin, dans le droit, la protection véritable des arbres remarquables.

D'après Yann Wehrling, Reporterrre.net, 18 mai 2018


Lire aussi : Les arbres, des « humains du règne végétal »


vendredi 25 mai 2018

Conseil municipal de mai: essais et prolongations...

Coup d'envoi du Conseil municipal de mai: c'était mardi 22 à 20h30!



A l'ordre du jour de la première partie, beaucoup de questions scolaires :

  • vote de la subvention 2018 à l'école maternelle privée pour un montant de 79 411 euros. Légère augmentation par rapport à 2017 (+ 2 400 euros), due à l'augmentation des dépenses de personnel de service à l'école maternelle publique, en application du principe de calcul au prorata dans les deux écoles. Pour information, un élève de maternelle a coûté 1 045 euros à la commune en 2017.

  • vote de la subvention 2018 à l'école élémentaire privée Jean-Baptiste pour un montant de 37 498 euros. En nette diminution par rapport à 2017 (- 5000 euros), due à la variation des effectifs d'une année sur l'autre, les élèves étant cette année nettement plus nombreux en public qu'en privé. L'école Jean-Baptiste étant sous contrat d'association avec l'Etat, ce sont toutes les dépenses d'entretien de l'école élémentaire publique qui sont prises en compte dans le calcul. La commune doit cependant vérifier, d'après les comptes de l'école privée, qu'elle ne subventionne pas plus de dépenses qu'il n'y en a eu. Pour information, un élève en élémentaire a coûté 326 euros à la commune en 2017.

  • vote d'une garantie d'emprunt à l'OGEC du collège privé Saint Sébastien pour son projet d'agrandissement avec création d'une nouvelle cuisine: il s'agit d'un emprunt auprès de la Caisse d’Épargne pour un montant de 3 800 000 euros au taux de 1.18% sur 15 ans. Le département du Rhône garantit 70% de l'emprunt, la commune 10%. La Caisse d'Epargne accepte un risque, certes très mesuré, en n'exigeant pas de garantie pour les 20% restants...
  • création d'un poste d'ATSEM à temps complet pour la 5ème classe de l'école maternelle qui va ouvrir à la rentrée prochaine. Les ATSEM, ces agents irremplaçables qui secondent les enseignant-e-s de maternelle et assurent le fonctionnement harmonieux des locaux, sont recruté-e-s sur concours.

Encore des décisions pour la jeunesse: 
  • financement du poste de directeur de la MJC, solde 2017 et acompte 2018: Le coût annuel du poste, charges comprises, est estimé actuellement à 67 350 euros.  Le FONJEP, organisme cogéré par l'Etat et les associations de jeunesse, prend sa part pour environ 11%, le département du Rhône pour environ 7%, les recettes du Centre Aéré pour 25%. La commune finance le reste soit environ 58% du total. Après étude du bilan 2017 du coût du poste, de la prise en compte des versements déjà effectués et des prévisions 2018, le montant à payer pour la commune s'établit à  10 550 euros (solde 2017) et 41 280 euros (acompte 2018).
  • Nous avons appris que l'installation d'une climatisation réversible à la crèche, faite par la société My Frigi Service pour 15 298 euros HT sera bien opérationnelle cet été. Bien!


En deuxième partie, nous avons débattu savamment: "Dé-judiciarisation","PENAP" et "SAGYRC" !


  •  Dé-judiciarisation: la loi de novembre 2016 dite de « modernisation de la justice du 21ème siècle » (sic!) est un cache–misère. Elle signifie le transfert d'affaires autrefois jugées par les tribunaux à des officines privées ou de simples instances de médiation. Il s'agit d'alléger le travail de la justice qui dispose de trop peu de moyens, en lui retirant tout simplement des dossiers, comme le divorce sans juge devant notaire par ex. 
Pour les collectivités on limite le recours au Tribunal administratif en créant des instances de médiation. Une expérimentation est ainsi en cours dans la fonction publique territoriale pour permettre à l'employeur de régler certains différends avec les agents, qui auparavant se réglaient au tribunal. Le dispositif est porté par le Centre de Gestion de la fonction publique du Rhône.

Vaugneray se porte candidat pour bénéficier gratuitement de cette expérimentation. Mais ce dispositif ne se mettra en route, en cas de contentieux avec les agents, que sur saisine de l'agent. Or le Centre de gestion étant un organisme patronal, il n'est pas évident que les agents y aient recours spontanément... Mais c'est gratuit, ça ne se discute donc pas!


  • PENAP : on connaît la politique départementale PENAP, (Protection des Espaces Naturels et Agricoles Périurbains) dans laquelle le territoire du SCOT de l'agglomération lyonnaise, notre territoire, a servi de territoire d'expérimentation dès 2014. Cette politique s'accompagne de programmes d’actions visant à maintenir une agriculture viable en zone périurbaine, à améliorer les liens entre l’agriculture et la ville et à participer à la qualité des espaces naturels et agricoles et à leurs ressources.


Des financements publics sont octroyés pour les porteurs de projets répondant aux objectifs de ces programmes. Le plan d’action dont relève la CCVL (et la commune de Vaugneray) est géré à l’échelle du Syndicat de l’Ouest lyonnais.
De 2014 à 2018 des projets divers tels que l'installation de machines à calibrer les cerises, l'ouverture de drive fermiers, des animations et initiatives de communication ont été réalisées.
Pour la période 2018-2021, de nouvelles orientations sont avancées : assurer la pérennité du foncier et la transmission des exploitations agricoles, valoriser les activités tant agricoles que forestières, renforcer la qualité environnementale du territoire, favoriser l'investissement des acteurs locaux dans le projet de territoire...
Dans ce cadre-là on pourra par exemple donner corps à des actions agricoles collectives comme le séchage du fourrage en grange, réclamé par les éleveurs.
Pas trop d'optimisme cependant, les fonds naguère octroyés par la Région dans le cadre du Contrat Régional de Développement ne sont plus d'actualité avec le nouvel exécutif régional... Néanmoins, il faut l'accord des Conseils municipaux pour mettre en œuvre le nouveau programme d'action PENAP jusqu'en 2021, et Vaugneray a donc donné son accord !

  • SAGYRC : le SAGYRC c'est notre syndicat de rivières, qui gère trois rivières , l'Yzeron, le Rattier et le Charbonnières. Il ne nous coûtera que 4 253 euros en 2018, alors que des communes beaucoup plus impactées par les crues comme Sainte-Foy, Francheville ou Oullins contribueront trois fois plus. 



Prolongations et essais !

La réception des travaux de réaménagement de la maison du parc Vialatoux a quelque retard. On nous l'annonce maintenant pour fin mai... Souvenez-vous : le Conseil municipal a voté une première fois en avril pour prolonger d'un mois le délai des marchés, soit jusqu'au 3 mai. Cela n'a pas suffi. On nous demande maintenant de voter une prolongation de la prolongation jusqu'au 3 juin. Espérons que cela sera suffisant !
Dans le feu de la discussion, on a relevé qu'une signalisation « Interdit aux chiens ! » était en place dans le parc, mais que rien ne signale qu'il s'agit d'un parc public ! Il y sera remédié rapidement. Le maire a clos la mêlée sur la phrase suivante : « Revenons-en à notre prolongation d'essais ! »



Les séances de Conseil municipales n'étant pas des matchs de rugby, vous aurez de vous-mêmes transformé la "prolongation d' essais" en "prolongation de délais" ...

Prochain Conseil municipal lundi 18 juin.


dimanche 20 mai 2018

On achève bien les éleveurs...

... ou Résistances à l’industrialisation de l’élevage




Quand éleveurs et chercheurs s'interrogent sur l’industrialisation de l'élevage ...

En décembre 2017 est paru chez l'Echappée On achève bien les éleveurs.

Ce beau livre grand format s'attaque à un sujet important, celui de l'élevage et de notre rapport à celui-ci. Il s’agit d’un recueil d’entretiens (brillamment) illustrés, classés en grands chapitres qui interrogent des domaines aussi variés que la politique agricole du 20ème siècle, les rapports historiques entre humains et animaux, l’agriculture biologique, le puçage des bêtes, l’acte de tuer un animal… 
Les personnes interrogées sont des universitaires, des chercheurs, des éleveurs, des militants, dont les points de vue se complètent ou se font écho.

C'est un dessinateur, Guillaume Trouillard, qui a ouvert les premières pistes de ce qui est devenu On achève bien les éleveurs. C'est lui qui a convaincu de la nécessité d'aborder la question du puçage des bêtes, du contrôle et plus globalement de l'administration du métier d'éleveur… et des résistances à cette lame de fond. C'est encore lui qui a mis en relations la chercheuse Jocelyne Porcher et l'éleveur Xavier Noulhianne. 
Puis Aude Vidal et Cédric Biagini des éditions l'Echappée ont sollicité de nouveaux intervenants:  
- Le chercheur Jean-Pierre Berlan qui, au pic de la crise de l'élevage porcin en Bretagne, décrivait sans ménagement la « techno-servitude » des « exploitants agricoles ». 
- Les éleveurs de la ferme du Pic-Bois – Baptiste Laboureur, Christian Dalmasso, Laurence Ferrini et Thierry Beati – sollicité-es pour leur science de la polyculture-élevage. 
- Fabrice Jaragoyhen, témoin du traitement administratif des crises sanitaires
- Stéphane Dinard, qui abat ses animaux sur la ferme en toute illégalité. 
- Et Christophe Richard, Marion Lorillard... 

Chaque rencontre, dédiée à un aspect de la lutte contre l'industrialisation de l'élevage, a débordé du cadre et a nourri une réflexion plus large sur la spécialisation des activités humaines ou la rupture entre ville et campagne.

Pendant les quatre années qu'a duré l'élaboration de cet ouvrage ont émergé des mouvements de pensée qui combattent la domestication des animaux par les êtres humains ou prônent l'égalité entre espèces (antispécisme). 

Des associations comme L214 alertent le grand public sur le désastre environnemental causé par la surconsommation de viande et de produits d'origine animale. 
Le constat qu'elles font est partagé par les écologistes bon teint comme par les contributeurs et contributrices de ce livre : les productions animales industrielles ont un impact environnemental accablant. 
L'aliment pour le bétail, en particulier le soja, s'échange sur un marché mondialisé. Ces cultures, comme les pâtures, prennent d'assaut les écosystèmes les plus riches de la planète, comme le bassin de l'Amazonie qui subit la déforestation. 
Elles sont trop souvent en concurrence avec l'alimentation humaine : mangeurs et mangeuses de viande, plus solvables que les pauvres des pays du Sud, sont servi-es en premier. 
Les rots des ruminants sont chargés de méthane, un puissant gaz à effet de serre, et ne contribuent pas peu aux désordres climatiques en cours. 
Les usines à animaux, comme celles de cochons en Bretagne, polluent les eaux et produisent des crises sanitaires à répétition.

La question animale n'est cependant pas réductible à la question environnementale et les productions végétales sont soumises aux mêmes logiques prédatrices et destructrices. 
Le problème n'est donc pas tant le type de production, animale ou végétale, que le mode de production, capitaliste et industriel. 
Même si l'impact est démultiplié avec les animaux, il faut se garder d'une « administration du désastre » et éviter de raisonner depuis le point de vue de consommateurs et de consommatrices urbaines en criant haro sur le baudet. 
Nous devons penser l'élevage au cœur d'une réflexion sur l'agriculture, la campagne et ses prairies. Il s'agit de considérer toute la diversité paysagère, donc biologique, que l'on doit à l'élevage, son imbrication avec l'agriculture, tout ce que les animaux apportent en agriculture biologique et la nécessité (sauf à renouveler fondamentalement la manière dont nous cultivons) d'avoir sur une ferme ni trop ni trop peu de bêtes. Car derrière les alertes consensuelles sur l'impact écologique des productions animales avance le refus de toute relation d'élevage.

Dans les milieux écologistes radicaux et anarchistes, l'antispécisme et la condamnation de l'élevage deviennent peu à peu une évidence, au titre de la lutte contre toutes les dominations : celle des hommes sur les femmes mais aussi des blancs sur les personnes de couleur, des adultes sur les enfants, celle enfin des humains sur les animaux. 
De prime abord, lutter contre ces dominations semble une nécessité, morale et politique. Mais, à la réflexion, la réduction des relations entre êtres humains et animaux à un rapport de domination fait perdre de vue le tableau qui est présenté ici : celui de la soumission toujours plus forte de toutes et tous à la société industrielle

Le monde se referme, la liberté cède le pas devant le contrôle systématique, les relations deviennent inhumaines : au fond, ce que nous faisons vivre aux animaux, nous nous l'infligeons à nous-mêmes.

Un point de vue critique de l'industrialisme, pas seulement anticapitaliste, est alors nécessaire. Des éleveurs et éleveuses, des chercheurs et chercheuses l'expriment dans ce livre.

On achève bien les éleveurs, aux Editions l'Echappée, illustré par Guillaume Trouillard - 144 pages, 24 euros -  Paru le 1/12/2017

d'après le blog d'Aude Vidal http://blog.ecologie-politique.eu/post/On-acheve-bien-les-eleveurs 

mardi 15 mai 2018

Changer le monde en commençant par nos chaussettes!

D'après Sylvestre Vernier 2 janvier 2018 - reporterre.net

Et si la transition commençait par une paire de chaussettes ? 


Des chaussettes que l’on met tous les jours, des chaussettes qui vivent souvent cachées mais qui sont outils de jugement d’une personnalité lorsqu’elles se montrent, des chaussettes qui ne vont évidemment que par deux et qui se jettent lorsque l’une a un trou, des chaussettes qui doivent se faire discrètes, ou parfois au contraire être à l’effigie d’une marque célèbre pour que l’individu existe, des chaussettes qui peuvent être faites en Chine et en coton non écologique ou au contraire fabriquées en France, en chanvre, en lin, en coton bio ou même en bois de hêtre.
Symbole des codes imposés par une société de plus en plus standardisée, symbole d’une obsolescence imposée et d’un gaspillage effectif (on jette plutôt que de recycler), symbole d’une apparence qu’il faut contrôler pour ne pas être jugé, symbole de la mondialisation pour un produit pourtant souvent de faible valeur, symbole d’une agriculture destructive pour faire du toujours plus, et du toujours plus vite remplaçable, les chaussettes sont un peu tout cela à la fois…
Faites l'expérience de porter deux chaussettes différentes.

Ce sera finalement une modeste leçon. Juste une occasion de s’apercevoir que chacun de nous peut retrouver sa liberté et que l’on n’est pas plus bête parce qu’on porte deux chaussettes différentes et que l’on ne rentre pas dans ce que l’on nous impose… 
Une occasion de laisser parler sa créativité et de ré-enchanter le monde en portant des chaussettes fantaisies ou colorées… Juste une occasion d’interroger l’origine de fabrication de nos chaussettes et la matière qui les compose… Une occasion de s’interroger sur l’obsolescence et notre mode de consommation en s’apercevant que si une chaussette est trouée, on peut garder l'autre, et la mettre encore sans forcément jeter les deux… 
Une simple occasion de voir que chacun de nous est la même personne, quelles que soient ses chaussettes, quels que que soient ses vêtements, quelles que soient ses différences…
Deux chaussettes différentes et c’est une étoile de liberté, de tolérance, de remise en cause, de bienveillance et une étoile durable que nous rallumons,  celle « des chaussettes de la liberté » et ce n’est sans doute que le début !
Commençons par remettre en cause notre paire de chaussette pour réenchanter le monde.
Reprenons notre liberté, sans vouloir correspondre à des codes imposés…

Si nous décidions de lutter contre le gaspillage et l’obsolescence d’une paire obligatoire…
Si nous décidions d’accepter les différences et de ne plus juger les autres sur leur apparence…
Si nous achetions notre prochaine paire en lin, en chanvre ou en coton biologique…
Si nous aussi, par cette petite action, nous réenchantions notre salle de classe, nos collègues, notre bureau…

jeudi 10 mai 2018

Bientôt un Conseil de développement à la CCVL?

Des mesures de démocratie participative pourraient être mises en oeuvre à la CCVL... à défaut de l'être à Vaugneray!

En effet la loi, dite "loi Notre" du 7 août 2015, impose aux communautés de communes de plus de 20 000 habitants de mettre en place, par délibération, un Conseil de développement, distinct des comités consultatifs déjà existants (article L.5211-10-1 du Code général des collectivités territoriales). 
Ce Conseil de développement peut être commun à plusieurs communautés de communes. Il pourrait donc être également institué dans le périmètre du SOL (Syndicat de l'ouest lyonnais regroupant les communautés de communes des Vallons du Lyonnais, du Garon, de l'Arbresle, du Pays mornantais). La réflexion est lancée.
Cet outil dédié à la démocratie participative doit permettre d'associer la société civile à l'action des élus locaux pour ce qui concerne le développement durable du territoire.

Explications.
(D'après Mélissa Goadoué Le Courrier des Maires et des Elus locaux 3 mai 2018)
1 – Composition

Le Conseil de développement doit être composé de membres de la société civile, à l’exclusion des conseillers communautaires déjà élus. C'est la communauté de communes qui détermine par délibération la durée du mandat et le mode de désignation des membres, issus des milieux économiques, sociaux, culturels, associatifs, environnementaux, scientifiques et éducatifs.
La parité doit être respectée, et la composition retenue refléter la population du territoire concerné dans ses différentes classes d’âge. Les fonctions exercées sont bénévoles.

2 – Compétences et auto-saisine

Le conseil de développement est un véritable organe, ce qui se traduit par de larges compétences.

Compétences obligatoires. 
Il est obligatoirement consultée 
 - sur l’élaboration du projet de territoire, les documents de prospective et de planification en résultant et
- sur la conception et l’évaluation des politiques locales de promotion du développement durable 

Auto-saisine. 
Le conseil de développement peut bien sûr être consulté par la communauté de communes sur toute question relative au territoire. 
Mais il pourra surtout décider de s’auto-saisir lui-même de toute question intéressant la population, et ainsi être force de proposition dans la construction des politiques publiques.

3 – Fonctionnement 

Le Conseil de développement a pour but de renforcer la légitimité démocratique des communautés de communes. En ce sens, il s'organise librement, il dispose de moyens matériels et établit un rapport d'activité public.

Organisation libre. 
Les conseils de développement bénéficient d’une grande souplesse de fonctionnement, mais sont tenus d’élaborer un règlement intérieur prévoyant notamment la fréquence des réunions, les règles relatives à la présidence et au fonctionnement du bureau, à la préparation des séances, à l’éventuelle répartition du conseil en groupes de travail, aux modalités de réunion et de suivi des travaux.

Moyens matériels.
La communauté de commune doit assurer les moyens matériels, humains et financiers pour un bon fonctionnement du Conseil de développement: affectation de locaux pour accueillir les réunions et archiver la documentation, crédits de fonctionnement, prise en charge des besoins en formation des membres de l’instance.

Suivi. 
Le Conseil de développement établit un rapport d’activité annuel, examiné et débattu en réunion plénière de la communauté de communes. Ce débat peut être l’occasion d'évolutions réciproques.
4 - Un sens caché?

Renforcer la démocratie participative au sein des communautés de communes est certes une bonne chose et c'est souhaitable. 
Ce faisant, on renforce la légitimité démocratique des communautés de communes et l'implication des citoyens dans leur fonctionnement. C'est souhaitable également. 

Mais dans le même temps, on risque d'assister progressivement à un décrochage psychologique de la population envers les communes. En effet, si les citoyens peuvent s'impliquer facilement et  efficacement dans la participation aux décisions de leur communauté de communes, pourquoi s'en priver? Et pourquoi s'investir dans la vie de leur commune si la participation aux décisions n'est pas assurée au même niveau?
A terme c'est l'importance et la reconnaissance des communes dans notre vie quotidienne qui sont impactées.
La création des Conseils de développement, mesure frappée du bon sens, serait-elle en fait une manœuvre perverse allant dans le sens de la disparition programmée des communes? 

Une seule solution: 
développer la démocratie participative au sein des communes. 
Il y a urgence!


samedi 5 mai 2018

Le scénario qui remplace l’A45 est déjà sur le bureau du préfet de Région

D'après Sandrine Morin, France Bleu Saint-Étienne Loire le 22 avril 2018

Stéphane Bouillon, le nouveau préfet de Région, a rencontré plusieurs élus avec qui il a évoqué le plan B de l’A45: Un projet à 250 millions d’euros, avec un pont au sud de Givors semble tenir la corde. 
Pas question de parler officiellement de ce nouveau scénario autour de la rénovation de l’A47. Ce serait reconnaitre que l’A45 est morte et enterrée. N’empêche depuis le coup de semonce du rapport Duron, qui renvoie aux calendes grecques l’autoroute entre Saint-Étienne et Lyon, l’État travaille au plan B et prépare l'après A45. 

Un pont au sud de Givors

Plusieurs scénarios sont étudiés mais l'un aurait la préférence du préfet de région. Stéphane Bouillon l’a exposé à plusieurs parlementaires ces dernières semaines. Il l’a aussi évoqué en creux lors d’une rencontre avec les acteurs de la CCI. 
Ce scénario tourne autour d’une enveloppe de 300 à 400 millions d’euros apportés par l’État. 250 millions seraient consacrées à la construction d’un pont au sud de Givors. Une voie pour y accéder serait construite avant la ville, derrière le centre commercial, de l'autre côté du Gier, parallèlement à la ligne de chemin de fer. Tous les véhicules qui rejoindront Valence, Genève, Paris y seraient déviés pour désengorger l’A47 actuelle et empêcher les bouchons. Ce nouveau circuit se baserait sur le renforcement du contournement Est de la ville de Lyon que veut le préfet. 

Le pont du Rhône actuel entre Givors et Chasse-sur-Rhône (capture Google Maps)
Un plan B qui n'est pas nouveau, le député de la Loire Régis Juanico, notamment, plaide depuis longtemps pour un deuxième pont à Givors. Mais visiblement, cette fois le préfet de Région est convaincu. 

Ce scénario désengorgerait le nœud de Ternay. Mais il n’aurait pas beaucoup d’incidences dans la Loire. A ceci près qu’il pourrait être accompagné d’une réhabilitation de toutes les routes de cabotages (c’est-à-dire les petits trajets, par exemple pour quelques-uns qui feraient la route entre Saint-Chamond et Givors). Des voies d’accès à l’A47 pourraient être fermées et les départementales refaites pour inciter les automobilistes à les emprunter plus. 

70 à 90 millions d'euros pour le train 

Ce plan B – dont parle régulièrement le préfet Stéphane Bouillon - comporte aussi un volet ferroviaire. 70 à 90 millions d’euros pourrait être consacrés à la rénovation de la ligne entre TER entre Saint-Étienne et Lyon. L’idée (qui n’est pas neuve) c’est de faire un vrai RER entre les deux villes (voir la video ci-dessous).


Jean-Luc Fugit est le député de Givors (il est également professeur à la faculté de Saint-Étienne en disponibilité à cause de son mandat. ) Il a évidemment beaucoup parlé avec le préfet de Région de ce plan B même s'il veut rester très prudent, car il sait le sujet très sensible dans la Loire. " L’État conduit une réflexion. Les autres projets c'est à minima un travail autour du pont de Givors sous-dimensionné, des aménagements sur l'A47 et une réflexion sur la ligne TER qui manque d'ambition. Là, on à l'air d'avoir des chiffres de 300 à 500 millions d'euros même si ce n'est pas moi qui mène les études", détaille le député. 

Le projet envisagé tourne donc autour de 400 millions d'euros, à comparer évidemment avec les deux milliards de l'A45.