samedi 12 octobre 2019

SOS, l'hôpital craque !

D'après le blog de Jean-Yves Nau, journaliste et médecin, https://jeanyvesnau.com/
Grève des urgences hôpital Lyon Sud

SOS Monsieur le Président. Comédiens, humoristes, réalisateurs, chanteurs, écrivains… Ils sont 108 célébrités à apostropher Emmanuel Macron. L'hôpital public craque
2 octobre 2019. L’heure est grave. Une lettre ouverte  a été adressée par « cent-huit personnalités » au Président de la République. Véronique Sanson, Florence Foresti, Charlotte Gainsbourg, Vincent Lindon, Thomas Piketty, Clara Luciani et tant d'autres mêlent leur nom à ceux d'une quarantaine de représentants de patients en France en soutien aux blouses blanches au bord de la crise de nerfs.
Vous pouvez vous joindre à eux ici !
La voici :« Monsieur le Président,
Le Grand débat que vous avez organisé a réclamé « plus de service public ». Il a mis au premier rang la Santé et l’Hôpital public. Pourtant la situation sur le terrain est devenue réellement intenable : les difficultés d’accès aux soins s’accroissent, la qualité et la sécurité des soins se dégradent et nous observons l’épuisement et l’inquiétude des personnels hospitaliers.
Ces difficultés, les usagers de l’hôpital public les constatent tous les jours et en parlent dans les courriers qu’ils adressent aux directions hospitalières. Des drames se produisent, touchant toutes les catégories professionnelles de l’hôpital mais également les patients. Ces pertes de chance liées au manque de moyens sont inacceptables. On ne peut plus, vous ne pouvez plus attendre de nouveaux drames pour mettre en œuvre un plan d’urgence pour sauver l’hôpital public.
Nous, usagers de la santé et citoyens, soutenons la demande des personnels hospitaliers d’un financement supplémentaire, nécessaire pour :
– Assurer l’ouverture de lits afin que les malades puissent être hospitalisés quand c’est nécessaire et qu’ils ne passent plus des heures voire des jours à attendre couchés sur des brancards ; 
– Embaucher le personnel nécessaire dans tous les services pour assurer l’accueil, la sécurité, la qualité et la continuité des soins ; 
– Revaloriser les salaires des personnels hospitaliers sachant que nous sommes en 26e position sur les 35 pays de l’OCDE pour le salaire des infirmières.
Grève des urgences hôpital de la Croix-Rousse
L’hôpital public a besoin de réformes mais aussi et surtout de moyens pour assurer ses missions dans des conditions acceptables pour les patients et pour les soignants.
Croyez, Monsieur le Président de la République, à notre meilleure considération. »
Ou l’on comprend que la marge de manœuvre d’Agnès Buzyn est désormais réduite à peau de chagrin. Après avoir, face à la grève des urgences annoncé à grand peine un « plan de redistribution de 750 millions d’euros sur trois ans » voici que son projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2020 ne donne pas plus de moyens à l’hôpital. On imagine la colère. Le SNPARE (Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes-Réanimateurs Elargi aux autres spécialités) y voit déjà pour sa part le « permis de tuer l’hôpital public ».
« ‘’On alerte depuis des années sans écho majeur, témoigne au Parisien (Aline Gérard et Elsa Mari) la neurologue Sophie Crozier (Pitié-Salpêtrière, Paris). C’est peut-être l’une des dernières tentatives alors que l’on nous annonce encore des restrictions budgétaires’’, soupire la médecin, qui avoue rentrer le soir, parfois ‘’malheureuse’’ de pas accorder le temps voulu à ses patients. ‘’Je n’ai jamais été syndiquée, ni militante. Mais là, je le deviens’’ ».
 « Cet appel, c’est celui de monsieur et madame tout le monde qui constate qu’il est de moins en moins bien soigné correctement à l’hôpital public, parce que les personnels, noyés sous les réorganisations, les pénuries d’effectif et de matériel, n’en ont tout simplement plus les moyens » explique encore au Parisien Marie Citrini, l’une de ses signataires qui défend les droits des patients à l’AP-HP.
Médecins inaccessibles, personnels surmenés et agressifs, hygiène des chambres parfois délétère, examens médicaux inutiles facteurs de stress et d’angoisse, manque de matériels les plus rudimentaires comme des couvertures, « les patients sont perdus, déboussolés. Ils n’en peuvent plus d’être trimbalés, réduits à un organe malade ! C’est le foie de la chambre 32, le cœur de la 18, la hernie de la 212 qu’on soigne, nous disent-ils, l’écoute, l’humain n’y est plus » se désole Marie Citrini, qui qualifie de « vertigineuse » la déshumanisation en cours.
Grève des urgences hôpital Edouard Herriot

2 octobre 2019. On attend désormais la réponse du Président de la République 

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