dimanche 29 janvier 2017

Et si les poissons souffraient tout comme nous ?


Pleins de bonne volonté, nous avons décidé de manger moins de viande, et plus de poisson et de protéines végétales. Pour les protéines végétales, OK, mais pour le poisson, est-ce si simple?
Parce que les poissons passent leur temps dans les profondeurs marines, ne nous ressemblent pas, n’ont pas d’expressions faciales reconnaissables ni de cris audibles à nos oreilles, ils suscitent souvent moins d’empathie que leurs homologues terrestres. Et pourtant…

(D'après Anissa Putois, le 29 jan 2017)

Certaines personnes qui pourtant boycottent la viande pour des raisons d’éthique continuent quand même à manger du poisson, comme si ceux-ci ne faisaient pas partie du règne animal… Pourtant de nombreuses études démontrent qu’il n’y a pas lieu de faire de distinction entre les poissons et les animaux à sang chaud. La célèbre Dr. Sylvia Earle, une des biologistes marines les plus connues dans le monde, a comparé à titre d’exemple, un mérou à un cocker, déclarant qu’elle ne mangerait pas plus l’un que l’autre.

La souffrance des poissons : sont-ils vraiment si différents ?


Malgré le fait qu’ils ne hurlent pas comme les mammifères terrestres quand ils sont abattus, les poissons souffrent eux aussi. Dans une des études à ce sujetoù du venin avait été injecté dans les lèvres de truites, il a été constaté que ces dernières s’agitaient, se désintéressaient de leur nourriture et collaient leurs lèvres contre les vitres.
Les poissons sont également capables de se rappeler de la douleur : ainsi une carpe blessée par un hameçon se souvient de cet objet un an plus tard, et l’évite. 
Quelques poissons seraient même plus intelligents que les reptiles, les oiseaux et même certains mammifères, selon l’éthologue américain Jonathan Balcombe dans son livre What a Fish Knows sorti en 2016. Certains sont capables d’utiliser des stratégies astucieuses pour échapper aux prédateurs – en sautant d’une mare à une autre à marée basse par exemple.

La pêche est un acte cruel

Les poissons sont aussi des êtres sociaux qui apprécient la compagnie de leurs congénères, se montrent de l’affection en se frottant les uns contre les autres, communiquent grâce à une variété de sons et coopèrent pour atteindre des objectifs. Selon certains experts comportementalistes, les poissons font preuve d’un des systèmes sociaux les plus complexes du règne animal.
Malgré ces capacités impressionnantes et de nombreuses preuves que les poissons souffrent au même titre que nous, des milliards d’entre eux sont violemment abattus pour notre consommation.
Les poissons souffrent horriblement dans les filets, au bout des hameçons et sur les ponts des bateaux de pêche, où ils suffoquent lentement, voire sont éventrés vivants. Lorsqu’ils sont arrachés des profondeurs marines, il arrive que leurs branchies soient détruites, et que leurs yeux et leurs vessies éclatent, du fait du changement soudain de pression.

Notre consommation de poisson devient de plus en plus alarmante !


Des milliards d’autres animaux non ciblés par la pêche se retrouvent également pris au piège – y compris des dauphins, requins, tortues et oiseaux. Capturés par erreur, ils sont écrasés dans les filets et sont rejetés par-dessus bord déjà morts ou pour succomber lentement à leurs blessures.
L’impact écologique de la surpêche est non négligeable. Les filets de pêche géants traînés le long des fonds marins détruisent tout ce qui se trouve sur leur chemin, et vident les océans à une rapidité alarmante. L’élevage industriel nuit tout autant aux poissons, qui sont soumis à un confinement intensif dans de minuscules enclos surpeuplés, des conditions d’hygiène déplorables, avec un taux élevé de virus et de parasites. Ils n’ont jamais l’occasion de nager librement, souffrent de maladies et de nageoires endommagées et finissent abattus au gourdin ou ayant leurs branchies coupées alors qu’ils sont conscients.
Par ailleurs, la consommation de poisson peut causer des risques pour la santé à cause des bactéries, polluants et métaux lourds qu’ils absorbent dans l’océan ou dans les élevages. Le thon, par exemple, peut contenir des taux élevés de mercure qui peuvent être nuisibles à la santé de ceux qui le consomment.

Alors?

Quand on sait que les poissons sont capables de souffrir, qu’ils ont des capacités cognitives et des sentiments, et que l’on considère les dégâts environnementaux et les effets néfastes que la consommation de poisson peut avoir sur la santé humaine, il est difficile de continuer à les manger. Remplacer la viande par des oeufs, du poisson et plus de protéines végétales? Pas si simple...
Il est possible de passer à une alimentation végane qui n’exploite pas les animaux, plus écologique et plus saine. Mais c'est un véritable engagement, progressif, qui ne se prend pas à la légère, et qui doit surtout rester ouvert et tolérant. Dans le domaine de l'alimentation chacun chemine à son rythme...  


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Références : 

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