mardi 20 janvier 2015

Et si on dégooglisait internet?

Une association, Framasoft, qui promeut logiciel et culture libres, a pour objectif de proposer des services alternatifs aux applications de Google (et d’autres), qui « menacent nos vies numériques ». Comment cela?

Avec ses services (GMail, YouTube, Google Docs…) envahissant la toile, ses brevets sur l’électronique, la robotique et le vivant, Google, deuxième capitalisation boursière, est le symbole des entreprises qui exploitent les données et activités des internautes. L’association Framasoft, qui œuvre depuis 12 ans à l’éducation populaire pour le logiciel et la culture libre, se lance dans un défi audacieux : offrir des alternatives sans publicité ni but lucratif.
« Nous proposons déjà au grand public des alternatives libres, éthiques, décentralisées et solidaires. Des applications web telles que Framapad (pour écrire un document à plusieurs, comme Google Docs) ou Framadate (sondages à la “Doodle” pour décider d’une date de réunion) qui en respectant les données de nos utilisateurs, connaissent un succès exponentiel, explique Simon Giraudot, secrétaire de l’association Framasoft. 
Mais il faut aller plus loin, car les internautes aspirent à plus de respect et de protection de leur vie privée. Nous venons d’ouvrir Framasphère, un accès au réseau social Diaspora qui est une alternative à Facebook, et avons déjà plus de 2000 inscriptions. Sur trois ans, nous souhaitons pouvoir proposer des alternatives concrètes et simples d’utilisation à Google Books, Dropbox, Skype, Twiter… voire YouTube et GMail ! »
Le secret de Framasoft, c’est l’utilisation de logiciels libres, des logiciels au code ouvert que chacun peut corriger, surveiller et améliorer.
« Nous ne sommes pas une entreprise mue par le profit, nous rappelle Simon Giraudot. Nous sommes une association soutenue par le travail de bénévoles actifs, et financée principalement par les dons. Avec un budget équivalent à 2,27 secondes du chiffre d’affaires annuel de Google, nous arrivons déjà à proposer des services utilisés par des dizaines de milliers de personnes, associations, écoles, syndicats… Si le public nous suit, nul doute que nous pourrons aller beaucoup plus loin. »
Avec sa charte définissant sa vision des services LEDS (Libres, Éthiques, Décentralisés et Solidaires), et son site
évoquant le petit village gaulois résistant à l’envahisseur romain (ici représentés par Google, Amazon, Facebook, Apple ou Microsoft), Framasoft entend susciter l’adhésion à son projet, celui de revisiter, à l’ère du numérique, un affrontement biblique : le logiciel libre contre Googoliath.

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