dimanche 27 décembre 2015

Affaire Jacqueline Sauvage: l'affaire de tous!

Chers lecteurs, 
ce blog est un lieu d’expression ouvert où nous écrivons sur l’action d’Union pour l’Avenir à Vaugneray, sur ce qui se passe d’intéressant ici et dans le monde mais aussi sur ce qui nous touche en tant qu’individu.

L’affaire Jacqueline Sauvage me touche particulièrement et ce matin je me suis dit qu’il fallait vous écrire à ce sujet. Plus qu’un fait divers dramatique, le cas de Jacqueline Sauvage est symptomatique du traitement de la violence conjugale dans notre société.

Les faits
Le 10 septembre 2012, Jacqueline Sauvage, 66 ans, a tué son mari de trois coups de fusils dans le dos. Cet homme, Norbert Marot, lui faisait vivre l'enfer depuis 47 ans : coups et viols, sur elle, mais aussi sur leurs filles - des faits jamais dénoncés jusqu'au procès. La veille du meurtre, le fils, battu par son père, s'était suicidé par pendaison. 
En première instance le 28 octobre 2014, Jacqueline Sauvage avait été condamnée à dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari. Cette peine a été confirmée en appel, le jeudi  4 décembre par la cour d'assises de Loir-et-Cher. 
Les jurés n’ont pas retenu  la légitime de défense au motif que Jacqueline Sauvage a tiré dans le dos de son mari et donc "a délibérément donné la mort à son mari en toute connaissance de cause".
Et pour quelles raison Jacqueline Sauvage aurait-elle tué son mari, si ce n’est pour protéger sa vie et celles de ses filles ? Et pour que la justice l’admette aurait-il fallu qu’elle agisse sous les coups, avec rage et les yeux dans les yeux de son bourreau ? Était-ce seulement possible lorsqu’on sait l’emprise exercée par leurs conjoints sur ces femmes battues et humiliées chaque jour?

Permis de tuer ?
La peine infligée à Jacqueline Sauvage, « ne doit pas être un permis de tuer », a lancé l’avocat général Frédéric Chevallier lors des plaidoiries, pour convaincre les jurés de maintenir la condamnation.
Personne n’a le droit de tuer son conjoint en France, c’est certain. Et pourtant, depuis le début de l’année 2015, 130 femmes sont mortes en France de violence conjugale sans qu’aucune mesure nouvelle ne soit prise pour que cela ne se reproduise pas l’année prochaine. On peut s’interroger sur le « permis de tuer »  dont semblent disposer certains hommes, car le premier risque pour les femmes, au niveau mondial, provient des hommes dont elles sont les plus proches, leurs conjoints.
Et oui, c’est incroyable mais le viol et la violence conjugale représentent un risque plus grand pour les femmes de 15 à 44 ans que le cancer, les accidents de la route, la guerre et le paludisme réunis (Statistique Banque mondiale). Pourtant très peu de femmes portent plainte : en France, seulement 16 % d’entre elles le font (source : Insee). Ce qui veut dire que 84 % des conjoints violents ne sont pas inquiétés.

Demande de grâce présidentielle
Oui mais voilà, la condamnation de Jacqueline Sauvage à 10 ans de prison, ça ne passe pas !
Car avant d’être une criminelle, Jacqueline Sauvage est d’abord une victime - victime pendant 47 ans des violences de son conjoint - ce que le verdict de la Cour d’appel semble nier.
Et car la société française a évolué depuis 10 ans et ne veut plus tolérer ces violences faites aux femmes. 
Le nombre de condamnations à des peines de prison ferme pour violences volontaires a augmenté de 62 % entre 2000 et 2012, ce que l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) explique par une «évolution sociétale ». Parce que les violences conjugales sont mieux prises en compte par la société, les victimes portent davantage plainte et les magistrats sont de plus en plus sévères.
Malgré cette statistique encourageante, force est de constater que la prise de conscience et la compréhension des violences faites aux femmes est encore un long chemin semé d'embûches.

Le long calvaire silencieux de Jacqueline Sauvage en est l’illustration parfaite.
Après 47 ans de torture, est-ce que cette femme mérite vraiment de passer 10 ans en prison pour le meurtre de son bourreau ?

Pour beaucoup de citoyens la réponse est non, c’est pourquoi deux demandes de grâce présidentielle ont été envoyées au chef de l’état par des parlementaires de gauche comme de droite, et une pétition est en cours sur change.org qui a recueillie 165 000 signatures.

Dont la mienne.
Et peut-être la vôtre quand vous aurez lu ces lignes.

Cécile

François Hollande, accordez la grâce présidentielle à Jacqueline Sauvage!


Un numéro de téléphone à connaître mis en place parle gouvernement :
  • Le 39 19 : Violences Femmes Info
C’est un numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de toutes formes de violences (violences conjugales, violences sexuelles, violences au travail, mutilations sexuelles féminines, mariages forcés), ainsi qu’à leur entourage et aux professionnels concernés. ll permet d’assurer une écoute, une information, et, en fonction des demandes, une orientation adaptée vers les dispositifs locaux d’accompagnement et de prise en charge. ll est anonyme. Il est accessible et gratuit en métropole et dans les DOM 7 jours sur 7. Le numéro est ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 22 h, les samedi, dimanche et jours fériés de 9h à 18h. Le 3919 n’est pas un numéro d’appel d’urgence.





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