Rhône-Alpes compte déjà plus d’une dizaine de monnaies complémentaires qui favorisent l’économie locale et le renforcement du lien social. La Région les soutient. La loi vient de valider leur intérêt.
En Ardèche, du côté d’Aubenas, de Joyeuse et des Vans, quelques milliers de Lucioles circulent. Les lucioles sont une monnaie complémentaire utilisée dans une quarantaine de commerces locaux qui ont signé une charte les engageant dans l’économie de proximité.
Une monnaie complémentaire se dédouble : quand vous échangez vos euros contre des lucioles, vos euros sont déposés sur un compte bancaire (la Nef en l’occurrence) qui financera des projets écologiques et solidaires, tandis que vous recevrez des billets qui vous permettront de faire vos achats dans l’économie locale et responsable.
A l’image des Lucioles, la région Rhône-Alpes compte déjà plus d’une dizaine de monnaies complémentaires aux noms mélodieux : la Mesure à Romans, l’Eco à Annemasse, le Sol Alpin à Grenoble… Il existe aussi le E-Barter qui concerne principalement les entreprises rhonalpines. Il leur permet d’échanger des services en économisant leur trésorerie, à l’image du WIR en Suisse.
Il existe aussi des monnaies-temps comme l’Accorderie à  Chambéry, Univer’Sel à Lyon qui permettent d’échanger du temps de service, ou encore des monnaies qui valorisent le bénévolat comme la Patate à Saint-Etienne.
Plusieurs d’entre elles sont soutenues par la Région, à l’initiative de Cyril Kretzschmar, conseiller délégué régional à la nouvelle économie : « Ces monnaies complémentaires à l’Euro permettent de procéder à des échanges locaux en promouvant une manière d’échanger et de consommer plus  responsable. Elles s’inscrivent directement dans l’économie sociale et  solidaire. Ce sont de vrais outils d’écologie politique.»
Les monnaies complémentaires favorisent ainsi l’économie de proximité et le renforcement du lien social. Elles peuvent aussi accompagner le développement des entreprises. Par exemple, des entreprises regroupées en réseaux ont institué des systèmes de partage de créances entre elles. Pour elles, c’est un moyen de pallier  leurs difficultés de trésorerie ou de financer des investissements.
Ainsi, les monnaies complémentaires contribuent à construire une autre économie.
La Région Rhône-Alpes a d’ailleurs mis en place une convention avec la Fondation Macif (partenaire et financeur des Accorderies en France) pour développer les Accorderies sur son territoire.
Lors de la prochaine commission permanente du conseil régional, un soutien régional à plusieurs initiatives sera proposé : action des réseaux régionaux pour accompagner la création d’autres Accorderies en Rhône-Alpes, création d’une Accorderie dans le Diois (Solad, qui sera la 2ème accorderie en Rhône-Alpes), monnaie complémentaire en Ardèche sud (Les Lucioles), monnaie complémentaires à Romans (La Mesure), création d’un système de don associé à un support de paiement (Agir ensemble).
Pourquoi pas une monnaie complémentaire dans le cadre de Vaugneray,  de la CCVL ou du SOL? Ce qui marche ailleurs peut se faire aussi chez nous. C'est une réflexion qu'Union Pour l'Avenir entend au moins lancer.