mercredi 1 janvier 2014

Au village avec Maya

En ce début d'année, nous vous adressons à nouveau nos meilleurs vœux pour 2014. Et comme les petits plaisirs sont ce que l'on fait de mieux pour le moral, voici à nouveau l'article que nous avons publié dans le bulletin municipal de l'été 2012. Il est toujours d'actualité. L'auteur en est Annie Ramel, conseillère municipale.

"Au village avec Maya

Samedi matin au marché de Vaugneray. Je tiens par la main Maya, ma petite fille. Devant la boucherie je découvre un attroupement de mamans et de mamies accompagnées de bambins dans des poussettes.
Un attroupement à Vaugneray !  Manif du 1er mai anticipée ? Célébration du travail  des mamans ? Pourtant, on n'est que le 30 avril. "Ah, vous aussi vous êtes obligée de marcher sur la chaussée avec votre petite fille !", me dit une dame, qui veille sur une poussette garée sur la chaussée. Je suis repérée comme conseillère municipale. On me demande si cela va se faire un jour, la mise à sens unique de la rue, et le trottoir devant la boucherie. Je réponds que la décision de faire l'essai d'un sens unique a été prise en Conseil il y a trois ans, mais qu'elle n'a été suivie d'aucun effet.
Deux voitures tentent de se croiser à cet endroit, nous formons un obstacle qui ralentit la circulation. L'attroupement joue bien son rôle de "manif" : une manif contre le croisement des voitures dans le centre-bourg !
Une dame raconte qu'elle en a touché deux mots au maire, parlé de "pétition". Pétition ? Manif ? Mais jusqu'où les Valnégriennes iront-elles ? Je promets de poser la question du sens unique à la fin du prochain Conseil.
On me dira sans doute que des difficultés techniques ont stoppé net l'essai de sens unique. Mais des solutions techniques ne peuvent-elles être envisagées ? Les travaux à prévoir seraient-ils trop chers pour notre budget ? Alors, il faut cesser de dire que les recettes de l'impôt sont suffisantes !
Maya et moi continuons notre promenade. Dans le jardin Joseph Vialatoux­, Maya est déçue : pas de balançoire, pas de toboggan, rien pour les enfants ! Les mamans ou les papas qui, tout en gardant leur progéniture, souhaiteraient se nourrir de la sagesse de notre philosophe valnégrien, ne sont pas les bienvenus. L'un des textes dit ceci :
"L'homme ne peut s'accomplir que moyennant des œuvres et en œuvrant. Le travail fait œuvre humaine."
Deux jeunes garçons jouent sur la pelouse avec de la pâte à modeler qu’ils ornent de fleurs de pissenlits. "On fait des œuvres d'art", me disent-ils. Le philosophe (qui, soit dit en passant, était un homme admirable), a vu juste : le travail lorsqu'il fait "œuvre",  lorsqu’il est « vrai », est bien ce qui permet à l'homme de s'accomplir. Alors, ouvrez tout grand les portes de ce sanctuaire de la pensée philosophique ! Laissez-y entrer la vie, les enfants, les mamans et les papas ! Chacun pourra, à sa façon, y faire son œuvre."