lundi 21 avril 2014

Droit de vote des femmes : 70 ans, on fait le bilan ?

Il y a 70 ans, les femmes obtenaient le droit de vote. Un long combat qui demeure encore vrai aujourd'hui. Si la bataille de la parité leur a permis d'accéder aux responsabilités, en l'absence de contraintes légales, elles restent sous-représentées dans la sphère politique.


La France fut l'un des premiers pays à instaurer le suffrage universel masculin en 1848, mais les femmes ont du attendre 100 ans de plus pour obtenir le droit de vote. Dès 1789, elles s'offusquent de ne pas pouvoir s'exprimer, à l'image d'Olympe de Gouges qui déclarait "la femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit aussi avoir le droit de monter à la tribune". 

Du XIXe siècle à 1944, les femmes se mobilisent et le mouvement "suffragiste" français s'organise au début du XXe s. À plusieurs reprises, de 1919 à 1940, des propositions de loi en faveur du vote des femmes sont votées par la Chambre des Députés, avant que le Sénat, plus conservateur, ne les rejette.

Le 21 avril 1944, à la suite d'un amendement du communiste Fernand Grenier, le droit de vote est enfin accordé aux femmes en France par le Comité Français de la Libération Nationale. Leur émancipation politique ne va pas se faire sans mal dans une France profondément patriarcale. 

 « Les femmes seront électrices et éligibles 
dans les mêmes conditions que les hommes  »
Article 17 de l’ordonnance du 21 avril 1944.
Le 29 avril 1945les Françaises sont appelées aux urnes pour la première fois pour les élections municipales, mais les femmes restent longtemps écartées du monde politique.
En 1993, seulement 5,7 % de femmes siègent au Parlement, à peine plus qu'au sortir de la deuxième Guerre mondiale. 

Entre 1945 et les années 1990, on assiste à une baisse permanente du nombre de femmes élues à l'Assemblée nationale.  Pour contrer cette tendance, la France est le premier pays à adopter une législation se fondant sur le principe de parité. 
La Constitution est révisée et une première loi, en 2000, contraint les partis politiques à présenter un nombre égal de femmes et d'hommes lors des scrutins de liste. Depuis, de nombreuses législations, de plus en plus contraignantes, sont venues réformer les scrutins.

 Le principe paritaire appliqué à l’égalité entre les sexes
porte le partage à égalité du pouvoir de représentation
et de décision entre les femmes et les hommes.

Faut-il s'en vanter ? Oui, parce qu'il s'agit d'un pas de plus dans l'égalité entre hommes et femmes, non parce qu'il est regrettable de constater que seules des contraintes légales sont de nature à la garantir. 
"Quand la loi n'oblige pas, le temps ne suffit pas et il n'y a pas de réelle évolution" affirme à ce sujet Danielle Bousquet, la présidente du Haut Conseil à l'Egalité.
Pour cette dernière, "les lois ne vont pas encore assez loin, il faudrait être dans la contrainte absolue" car si  les scrutins de liste favorisent la parité, les têtes de liste sont en effet encore majoritairement masculines : 83% aux dernières municipales. Et 95% des présidents de conseil généraux, 73% des députés et 78% des sénateurs sont des hommes.

Un espoir semble se profiler avec la loi sur le cumul des mandats qui, à partir de 2017, donnera l'opportunité aux partis de favoriser une meilleure représentation des femmes en renouvelant le personnel politique. "Ce renouvellement va être très favorable aux femmes car il va se cumuler avec les lois sur la parité", veut croire Danielle Bousquet.
L'autre enjeu est de réussir à étendre la parité dans les sphères professionnelles et sociales, mais aussi au sein de l'ensemble des instances citoyennes … 

En 2014, la parité reste un horizon démocratique à atteindreAlors, Mesdames, ne relâchons pas nos efforts on a encore beaucoup de boulot devant nous pour atteindre la véritable parité … pour nos petites-filles.
Source : Nouvel Observateur / Journal des femmes / Wikipedia / Haut Conseil pour l'Egalité

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