mercredi 16 avril 2014

Vers une Métropole Lyon Rhône?

Au terme d’une cuisine sans ambition, Michel Mercier pour le Département du Rhône, a négocié avec Gérard Collomb pour le Grand Lyon, la mise en place d’une Métropole qui absorbera les compétences du Département sur le territoire de la Communauté urbaine de Lyon au 1er janvier 2015. Il restera un département du Rhône croupion, un département vécu comme rural.
Cela donnera naissance à une métropole qui ne gère pas tous les effets qu’elle génère, et les rejette sur un département qui n’aura pas les moyens de les gérer.
En effet, le schéma qu'on nous propose au 1er janvier 2015 porte une contradiction. Le Grand Lyon reste dans les limites de sa création en 1969, il y a  44 ans !  Alors que la métropole du fait même de son développement génère des effets bien au-delà de ces limites,vers l’Ouest, vers Tarare et Amplepuis, dans le Val de Saône, au delà de Belleville,  et dans les Coteaux du Lyonnais, au delà de Brignais . Les effets se font sentir dans les domaines des transports, de la voirie, avec la rurbanisation, l’étalement urbain.
La Métropole devrait-elle pour autant avoir des contours qui se rapprochent de ceux de l'aire métropolitaine lyonnaise, ou au moins du département du Rhône actuel?

Allons-nous vers une entité unique? Il faut bien, qu'on le veuille ou non, envisager la fusion de la Métropole et du Département du Rhône.
En effet, la métropole étant le centre d’une aire plus vaste, qui a besoin de son environnement rurbain pour y puiser ses ressources. la logique voudrait qu’une métropole  ne fasse qu’une avec le Département sur le territoire de laquelle elle est inscrite
Mais la Métropole ne peut pas considérer les habitants des campagnes comme des consommateurs de services qui vont à la Ville. Elle a des obligations envers eux. Les habitants de la Haute Vallée de l'Azergue, de la vallée de la Coise, de Propières, de Trades, de Chenelette,  de Saint-Igny de Vers ou de Sainte Foy l'Argentière ne sont pas les indiens d'une réserve. La métropole doit prendre en charge leurs conditions de vie, avoir pour eux la compétence pour l’eau, pour l’énergie, pour l’habitat, l’urbanisme,  pour les déplacements, pour le social, pour les loisirs, pour la culture, pour le sport. Car se sont eux qui sont confrontés souvent à la double précarité énergétique de la mobilité et de l'habitat.
Cette réalité est d'ailleurs partiellement prise en compte par le rapprochement déjà décidé des transports du département du Rhône et du SYTRAL au 1er janvier 2015.
Des savoir-faire énormes
La métropole, ce sont des savoir-faire énormes en matière d’aménagement, d’urbanisme. Il serait normal que cette intelligence soit utilisée pour l’aménagement dans l’intégralité du territoire.
Une Métropole-Département, avec une assemblée unissant citadins, campagnards, rurbains,  pourrait développer une vision harmonieuse de l’aménagement, de l’occupation du territoire, des zones d’activité, de la logistique, du logement, des équipements. Elle pourrait redonner vie à des villages et à des bourgs en apportant un développement maîtrise. Elle pourrait faire découvrir des cadres de vie nouveaux, gommer le dangereux fossé ville campagne. Cette démarche d'occupation intégrale du territoire existe déjà, par exemple chez nos voisins suisses.
La Métropole est un concentré de richesse. Une Métropole fermée sur elle-même c’est reproduire le fossé entre Paris et le reste de l’Ile de France, Paris et le désert français. Nous ne voulons pas cela  pour le nouveau Rhône de 2015!
Ecologie territoriale
La Métropole a aussi besoin d’être enracinée dans un territoire. Elle a besoin de ressources, en particulier de ressources liées à la terre. Elle a besoin de terrains au sens propre, de foncier, qu’elle doit économiser, gérer au mieux. Or, le problème actuel est bien celui du gaspillage et de la disparition du foncier agricole du Beaujolais ou de l’Est lyonnais ou des Coteaux du Lyonnais qui disparaît faute de maîtrise. Et sur ce plan, personne n'est responsable! Le Grand Lyon ne peut rien dans l’hyper consommation de foncier qu'il génère en dehors de ses limites!
Bio-ressources
La Métropole a besoin de bio ressources de plusieurs types.
Elle a besoin de bio ressources alimentaires et doit intégrer l’agriculture non pas comme «  la cerise sur le gâteau », mais comme une véritable filière économique, source d’emplois, de matières premières, de richesse, de valeur ajoutée!
La Métropole a besoin de bio ressources pour divers usages industriels, pour produire de l’énergie, à partie du bio gaz, mais aussi  pour l’agroalimentaire, ou pour la chimie.
La Métropole a besoin de biomasse pour l’énergie, elle a besoin d’une ressource forestière bien exploitée.
La métropole a besoin de bois pour la construction, parfois importé de Forêt noire, faute de chaine de production locale. Le douglas du Rhône avec ses caractéristiques extraordinaires, imputescibilité et résistance aux parasites est une ressource de choix! Les scieries de la vallée de l'Azergue, de la Grosne, ont bien besoin des énormes débouchés de la Métropole! Pourquoi pas des circuits courts pour le bois de construction
La Métropole a besoin d’espace naturels, de biodiversité. Le Grand Lyon s’implique fort bien dans le Grand  Parc de Miribel Jonage, mais une future métropole  pourrait protèger et valoriser les énormes ressources naturelles des Monts et Côteaux du Lyonnais et du Beaujolais qui manquent de moyens pour développer l’écotourisme pour les métropolitains et pour les touristes extérieurs
C’est évidemment toute une Ecologie de territoire, au-delà de l’écologie industrielle qu’il faut mettre en place.
On voit que la métropole aurait déjà fort à faire dans ses compétences d'aménageur du cadre de vie. L'ambition métropolitaine n'aurait pas à entrer en conflit avec les compétences de la Région, en matière de recherche, d'innovation, de développement industriel, de transport régionaux.
(source michel Deprost  Enviscope 9.04.2014)

Que pensez-vous de cette analyse? 
La scission du département du Rhône effective en 2015 n'est-elle pas une erreur? 
La fusion de la métropole et du département est-elle la solution? 
Cette fusion est-elle un processus inéluctable, ou pouvons-nous le maîtriser? 
Comment  pouvons-nous nous donner les meilleures chances d'être acteurs dans cette évolution? 
Tous ces aspects sont développés dans le programme d'Union Pour l'Avenir, relisez-le (page d'accueil du blog) et discutez-en avec nous


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